En l'occurrence, le cours qui m'intéressait n'était pas issu d'une université française mais américaine, University of Michigan, pour un cours intitulé Fantasy and Science-Fiction: The Human Mind, Our Modern World (les lecteurs réguliers de mon blog ne s'étonneront pas de reconnaître mes goûts...)
Pour ceux qui pensent que "cours en ligne" équivaut à se tourner les pouces, ce cours suffirait à vous détromper. Ce n'est pas le cas de tout ce qui est proposé sur la plate-forme, mais la page d'accueil du cours indique une charge de travail d'au moins 8 heures par semaine, et il y a effectivement du travail à fournir. Bien sûr, il reste possible de se contenter de regarder les explications en vidéo du professeur (et elles sont nombreuses, à elles seules elles occupaient facilement 3 ou 4 heures par semaine), mais cela ne suffira pas pour que le cours soit considéré comme réellement suivi. Les MOOCs ne sont pas forcément passifs, ils demandent de la participation, en l'occurrence lire le livre de la semaine et écrire un petit texte sur le sujet. Et le travail ne s'arrête pas là : une fois que l'on a envoyé son texte via l'interface de la classe, il faut évaluer ceux des autres participants. La note donnée par les autres étudiants ou peer review a beaucoup d'importance ; même si le professeur a la décision finale sur la note, dans la pratique (ou du moins pour mes textes) il y a très peu d'ajustements.
D'une manière générale, le cours accorde beaucoup d'importance aux interactions entre étudiants, non seulement avec cette peer review mais aussi par l'intermédiaire des forums de discussion. Cependant les forums en question contenaient beaucoup de questions des étudiants à l'équipe éducative et peu de réponses de cette dernière, ce qui générait un peu de frustration de leur part.
Globalement, le contenu du cours était très intéressant, et même si je connaissais certaines des oeuvres abordées, la méthode m'a permis de les aborder sous un angle inédit ; et pour d'autres, ça a été l'occasion de les découvrir. Cependant, malgré les avantages des contenus accessibles en ligne n'importe quand, un cours avec une telle charge de travail est difficilement compatible avec un emploi à plein temps, ce qui m'a conduite à rater deux semaines sur les onze : l'une où j'ai fait la lecture mais pas le texte, et l'autre où je n'ai même pas pu faire la lecture (mais j'ai lu le roman par la suite, c'était The Left Hand of Darkness par Ursula K. LeGuin).
J'ai quand même eu la joie de recevoir mon certificat de participation avec un score de 70,2%. Il n'a aucune valeur officielle, mais indiquer sa participation à des cours en ligne peut servir à démontrer un intérêt pour la formation continue. Et pour ceux qui sont vraiment motivés, Coursera propose également pour certains de ses cours une version Signature Track, payante et un peu plus contraignante, mais qui permet cette fois de recevoir un certificat officiel de l'université partenaire.
En tout cas, l'expérience a été bonne, et je pense suivre un nouveau cours en ligne parmi ceux de la liste de suivi, mais avec moins de charge de travail... et peut-être pas tout de suite.
Un ancêtre des MOOCs dans les années 1960 en Australie ? "Class Via Radio", Premier's Department, State Public Relations Bureau, Photographic Unit [Public domain], via Wikimedia Commons |