lundi 31 décembre 2018

Lectures de décembre 2018

C'est la fin de l'année, les cadeaux de Noël à préparer et peut-être emballer au passage les livres que j'ai déjà lus et que je ne pense pas relire... Voici en tout cas mes lectures de ce mois :
  • Oliver, le petit chat au grand cœur - Sheila Norton
    • Français (traduit de l'anglais par Hélène Arnaud)
    • Papier
L'incendie du pub où il vivait laisse le petit chat Oliver ou "Ollie" sans domicile fixe. Heureusement pour lui, les habitants de la ville décident de se relayer pour le nourrir et l'héberger. Oliver, qui est très doué pour comprendre les humains, décide de les remercier en créant les liens qui manquent entre retraités solitaires, travailleurs pauvres et enfants malheureux, pour que malgré la destruction des salles communales en même temps que le pub, tout le monde puisse se retrouver et passer le meilleur des Noëls. C'est une bonne chose d'avoir terminé en décembre cette histoire à la Paddington (mais avec un chat à la place de l'ourson), un conte de Noël à base de pur feel-good, sucré comme un bonbon anglais et qui fait du bien sans prétention.
  • 11/22/63 - Stephen King
    • Anglais
    • Papier
Y a-t-il un voyageur du temps pour sauver le président ? Jacob "Jake" Epping, professeur d'anglais, ne pensait pas être ce voyageur, jusqu'au jour où son vieil ami Al lui révèle la présence d'une faille temporelle dans son arrière-boutique qui conduit à la fin des années 50. Al parvient également à le convaincre d'accomplir la mission que lui-même n'a pas pu mener jusqu'au bout : empêcher l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963. Jake s'embarque alors pour un voyage qui sera peut-être sans retour, en aidant au passage des gens dont il a appris le passé tragique, et rencontre finalement l'amour en la personne de Sadie qui le dissuade presque de mener à bien sa mission. Au fur et à mesure d'étranges coïncidences, il commence aussi à comprendre que le passé n'aime pas les changements et que le remède qu'il veut lui imposer pourrait bien s'avérer pire que le mal. Entre les années 50-60 et leur vision de l'American Dream vues à travers le regard d'un narrateur venu de notre décennie, et les étrangetés de plus en plus présentes de la trame temporelle, Stephen King nous embarque pour un voyage dans le passé aussi saisissant que dérangeant qui pousse à se demander s'il est vraiment souhaitable de changer le cours de l'histoire.
  • Terre, planète impériale - Arthur C. Clarke
    • Français (traduit de l'anglais par Georges H. Gallet)
    • Papier
L'humanité ne se cantonne plus à la Terre, elle s'est répandue dans tout le système solaire, et en particulier sur Titan grâce à la lignée clonée des Makenzie : Malcolm, Colin et Duncan forment en quelque sorte à eux trois l'administrateur du satellite de Saturne. Quand Duncan est invité sur Terre à l'occasion du centenaire de l'indépendance des États-Unis, c'est l'occasion pour lui de se rappeler les origines de l'humanité mais aussi de réfléchir à son avenir : et si le système solaire n'était qu'une étape avant de se rapprocher des autres étoiles et peut-être de leurs habitants ? Riche en spéculations scientifiques très documentées, souvent au détriment de l'action, ce voyage initiatique qui ne tourne pas tout à fait comme prévu déconcerte le lecteur presque autant que le héros, mais reste un brillant essai d'anticipation des années 70 qui, entre autres, inventait presque le smartphone.

          jeudi 27 décembre 2018

          Retour sur 2018 en écriture

          2018 n'a pas été une année simple en écriture. Il y a eu du très bon, et aussi du moins bon. En cette période de fêtes de fin d'année propice au bilan de l'année écoulée et des bonnes résolutions pour la prochaine (mais je me méfie des bonnes résolutions, tout le monde en prend mais presque personne ne les tient, et moi pas plus que les autres...) il est temps de faire un petit récapitulatif de ce que j'ai écrit en 2018.

          L'étrange affaire Nottinger : la grande victoire de 2018

          L'étrange affaire Nottinger reste ma grande victoire pour cette année : après de (trop) longs échanges, beaucoup de contretemps et pas mal de travail acharné, c'est finalement le 14 mars 2018 qu'est sorti mon troisième roman publié et mon second chez Mü éditions. Malgré une campagne de précommandes qui offrait en cadeau les Chroniques Nottinger, une série de nouvelles inédites sur le passé de la famille Nottinger, il n'a pas bénéficié d'une grande hype, mais sa sortie a été rapidement suivie du salon Livre Paris 2019 auquel j'ai participé avec d'autres auteurs de Mü. Depuis, les retours des lecteurs sont plutôt rares, mais tous bons, il a même eu droit à son commentaire 5 étoiles sur Amazon grâce à Fred Marty (un autre auteur qui le trouve bon, c'est un gage supplémentaire de qualité) en attendant peut-être que d'autres suivent. Pour l'instant, c'est mon dernier roman en date chez Mü, je ne sais pas encore ce que 2019 me réserve.

          Ex Machina : un revenant

          Comme L'étrange affaire Nottinger, Ex Machina est fortement lié à Mü éditions : écrit à l'origine en 2015-2016 pour une anthologie qui n'a jamais vu le jour, ce texte d'anticipation gentiment chaotique a été mis à disposition gratuitement sur Atramenta pour pouvoir trouver un peu de son public, en attendant que le projet d'anthologie sorte de son hyper-sommeil. Profitez-en, d'ici là, c'est gratuit !

          Moortopia : la déception

          Tout ne peut pas être rose dans une année, et Moortopia a été ma déception de 2018 : présenté à Mü éditions en espérant embrayer plus rapidement après la publication de L'étrange affaire Nottinger, il a finalement essuyé un refus. Triste destin pour un roman que j'avais eu tant de mal à écrire au point que j'avais dû le recommencer depuis le début, mais que j'avais fait en sorte de mener jusqu'au bout parce que je croyais à son histoire. Essuyer mon premier refus de Mü éditions a été un coup dur, mais je n'en ai pas encore fini avec Moortopia et je n'ai pas l'intention de le laisser dans un tiroir après avoir travaillé dessus si longtemps. Actuellement, mon intention est de le publier sur Atramenta comme je l'avais fait à l'époque pour Alva & Eini, mais peut-être après l'avoir fait passer par une petite phase de corrections. A moins que je ne trouve un éditeur qui serait d'accord pour publier un roman steampunk inspiré de la folie du radium au début du XXe siècle ? Moortopia est peut-être la grande inconnue de 2019.


          En attendant demain : la petite surprise

          S'il faut une preuve qu'en écriture, les projets n'arrivent vraiment pas toujours quand on les attend, En attendant demain est à coup sûr cette preuve. Alors que le Ray's Day 2018 approchait et que je ne pensais pas y participer cette année, il a suffi d'un tweet pour que je trouve l'inspiration sortie de nulle part, et que je me lance en à peine plus d'un jour dans l'écriture de cette nouvelle entre romance douce-amère et science-fiction subtilement cachée en arrière-plan. Très chargé en émotions, En attendant demain a trouvé un certain public, et il a même été question de l'adapter en court-métrage ; cela aurait été une première pour l'un de mes textes, mais l'intéressée n'a finalement pas pu mener le projet à bien. Peut-être n'est-ce que partie remise, en attendant, la version texte reste bel et bien disponible.

          La Légende de Thaalia : la grande surprise

          Encore un projet d'écriture qui n'a pas évolué exactement comme je l'avais prévu au départ : il a commencé petit et il s'est finalement révélé plus long et plus dense que mes estimations initiales. Simple conte fantasy que j'avais conçu comme un moyen d'attendre des nouvelles de Moortopia sans perdre la main en matière d'écriture, devenu par la force des choses une tentative de me remettre du refus de Moortopia, au fil de l'écriture et des inspirations, La Légende de Thaalia est devenue une véritable novella avec plus d'événements et de détails que prévu, notamment sur des personnages secondaires qui ne devaient faire que de rapides apparitions. Moi qui commence à m'habituer à faire mes propres couvertures pour ce que je publie sur Atramenta (y compris la couverture d'Alva & Eini en 2013), je suis aussi particulièrement fière de ce que j'ai réussi à faire pour La Légende de Thaalia en réalisant une fusion très réussie entre une photo d'aigle de Bonelli et un montage photo sur le thème du Douzième Docteur de Doctor Who réalisé par le talentueux twitto @wickedfox13.

          Hello! Mister Crowley : le NaNoWriMo

          Comme pour le Ray's Day, je n'étais pas sûre du tout de participer au NaNoWriMo en 2018, et c'est au dernier moment que je me suis décidée à le faire cette année. En m'appuyant, comme pour plusieurs NaNoWriMo précédents, sur un scénario Lycéenne RPG déjà existant, j'ai réussi à mener à bien assez facilement Hello! Mister Crowley. Cette histoire inclassable, mêlant échange de correspondantes entre un lycée anglais et un lycée japonais et magie étrange venue tout droit du passé dans une ville qui s'avère être le lieu de naissance du célèbre occultiste Aleister Crowley, a surtout été le prétexte idéal pour me laisser un peu aller à écrire ce que je voulais sans trop me soucier de la suite ni de la quantité de délires personnels que j'allais y mettre ; je suis même allée jusqu'à me moquer de mon propre côté "fangirl" à travers mon personnage préféré de Hello! Mister Crowley, Maggie May, sans oublier quelques allusions plus ou moins discrètes à Doctor Who ou à d'autres choses (quel autre auteur non-japonisant peut se vanter d'avoir écrit "yamete kudasai" dans une scène qui n'a absolument rien à voir avec du hentai ?)...

          Dernière Course : la prochaine étape ?

          On ne s'éloigne pas encore tout de suite du NaNoWriMo, puisque l'année 2018 a été la première où j'ai également tenté, en avril, le Camp NaNoWriMo dans le principal but de donner un coup d'accélérateur à Dernière Course que j'avais déjà commencé plus tôt, mais que je devais me motiver un peu pour terminer. Grâce à la motivation supplémentaire apportée par le Camp NaNoWriMo, j'ai finalement terminé Dernière Course en juillet... ou plutôt son premier jet. A la lumière du refus de Moortopia (qui a décidément influencé beaucoup de choses dans la seconde partie de l'année 2018), je me suis ensuite dit que j'allais devoir passer par une réécriture assez poussée pour faire de Dernière Course quelque chose de meilleur : même si je pense qu'il y a d'ores et déjà d'excellents morceaux, Dernière Course ne va pas encore assez jusqu'au bout de son potentiel. Je devrais notamment envisager un peu sous un autre angle la maladie de l'un des personnages principaux, ou mettre davantage en avant le côté cyborg d'un autre, sans parler d'autres améliorations qui ne devraient pas avoir trop d'influence sur l'histoire principale (bien qu'on ne soit pas à l'abri de surprises : après avoir reçu les retours de l'éditeur sur Le don d'Osiris, j'avais fini par en changer complètement la fin...) mais qui devraient rendre Dernière Course plus abouti et intéressant.

          L'horizon pour 2019 est vaste, il y a encore des choses à faire (sans compter Le plan des hommes-métal, une nouvelle de science-fiction dans la continuité d'une autre œuvre qui date de 2014, Les miroirs sur la colline... mais j'en reparlerai plus tard), et sûrement de nouvelles surprises qui arriveront. Et vous, en lecture ou en écriture, quel est votre bilan pour 2018 et qu'envisagez-vous de faire en 2019 ?

          lundi 24 décembre 2018

          Joyeux Noël !

          Un petit mot pour souhaiter un joyeux Noël à tous mes lecteurs et mes lectrices (en particulier ceux et celles qui trouveront L'étrange affaire Nottinger sous le sapin, mais je me doute bien qu'il n'y en aura pas beaucoup), et aussi bien entendu à ceux et celles qui s'arrêtent sur mon blog de temps en temps !
          Meilleurs vœux également pour l'année 2019, où j'espère bien faire enfin quelque chose de Dernière Course et si possible de Moortopia, sans compter d'autres projets qui pourraient bien venir se greffer sur tout cela. Peut-être encore un nouveau NaNoWriMo ?
          Et vous, que souhaiteriez-vous pour Noël ou pour l'année 2019 ?
          Les cadeaux, c'est bien beau, mais il ne faut pas oublier d'en offrir au chat... - Par Neozoon [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], de Wikimedia Commons

          samedi 8 décembre 2018

          BookPack 3.3

          Le BookPack nouveau est arrivé avec quelques nouveautés : tout d'abord pas moins de deux nouvelles œuvres à lire, La Légende de Thaalia et mon NaNoWrimo 2018 Hello! Mister Crowley.
          Ensuite, le lien vers InLibroVeritas que j'avais retiré dans la version précédente est de retour à la suite de la remise à jour que j'ai faite de mon compte et de mes textes sur le site. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
          A vous de jouer maintenant. Téléchargez, lisez, commentez... et si ça vous plaît, pensez à acheter Alva & Eini, Le don d'Osiris ou encore L'étrange affaire Nottinger qui attendent aussi de nouveaux lecteurs ou de nouvelles lectrices !
          Ne laissez pas vos livres dans un coin, emportez-les partout sur votre smartphone ou votre liseuse ! - Par Acabashi [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

          mardi 4 décembre 2018

          Le retour d'InLibroVeritas

          J'avais précédemment retiré de mon site, de ce blog et de mon BookPack les liens vers InLibroVeritas où mes textes n'étaient plus à jour. En attendant la réécriture de Dernière Course, j'ai pris le temps d'y remettre tous mes précédents NaNoWriMo et toutes les histoires plus ou moins courtes que j'ai terminées et publiées sur Atramenta depuis mon départ d'InLibroVeritas.
          Je ne sais pas si cela va m'attirer beaucoup de lectures, et à en juger par les derniers sujets ouverts sur le forum et par certains commentaires spams, InLibroVeritas a toujours un petit problème de modération, mais ça ne peut qu'ajouter des lecteurs à ceux qui sont déjà là. Si vous voulez voir à quoi ressemblent mes textes sur InLibroVeritas, voire si vous ne connaissez pas encore le site, allez les (re)découvrir sur ma page.
          Bonnes (re)lectures !
          Pas de disputes, les chatons, il y a des livres pour tout le monde ! - British Library [Domaine public], via Wikimedia Commons

          vendredi 30 novembre 2018

          Lectures de novembre 2018

          J'ai eu un peu moins de temps pour lire ce mois-ci avec le NaNoWriMo et l'écriture à la chaîne de Hello! Mister Crowley, et manque de bol, cette année le 11 novembre tombe un samedi, ce qui ne m'aide pas à gagner du temps... Voici quand même quelques lectures pour ce mois de novembre :
          • La gorge - Peter Straub
            • Français (traduit de l'anglais par Jean Rosenthal)
            • Papier
          Dernier volet de la trilogie Blue Rose, ce roman plus long que les deux précédents les reprend tout en changeant de dimension : Koko et Mystery n'étaient que des fictions écrites par Timothy "Tim" Underhill, qui nous livre la véritable histoire. Le tueur en série surnommé "Blue Rose", qui avait assassiné sa sœur April plusieurs décennies plus tôt, est de retour, et par une étrange coïncidence, sa dernière victime s'appelle aussi April. Tim doit donc retourner dans sa ville natale, retrouver les gens qui ont inspiré plus ou moins fidèlement ses personnages, l'hôtel où ont eu lieu les meurtres de Blue Rose et où travaillait son propre père, les histoires de la guerre du Vietnam auxquelles il a été plus ou moins mêlé, et surtout les souvenirs douloureux que son enquête va faire remonter à la surface. Tout semble lié à l'hôtel et son ancien directeur "l'abominable" Bob Bandolier, à moins que le fils de Bob, Fielding "Fee" Bandolier, n'ait aussi quelque chose à voir avec le tueur en série. Trahisons, fausses pistes et traumatismes d'enfance s'enchaînent au fil de l'enquête de Tim, bien déterminé à faire la lumière sur les heures les plus sombres de sa jeunesse et de sa ville natale. Le dénouement de cette trilogie glaçante laisse un goût d'amertume après tant de temps passé à remuer les souvenirs et les obsessions de Tim Underhill, et on se surprend à lui souhaiter d'en être enfin guéri pour de bon. Un article plus complet reprend toute la trilogie avec le roman graphique The Green Woman.
          • Les fabricants d'armes - A.E. Van Vogt
            • Français (traduit de l'anglais par Jean Cathelin)
            • Papier
          Aux yeux de tous, le capitaine Robert Hedrock est au service de la Guilde des Armuriers, une organisation puissante qui contrebalance le pouvoir de l'Empire en permettant à tout le monde de disposer d'armes défensives. Ce que tout le monde ignore, c'est qu'il est immortel et qu'il poursuit un dessein plus ambitieux et à très long terme pour l'humanité qu'il veut voir s'envoler vers les étoiles. Quand coup sur coup, les Armuriers comprennent qu'il n'est pas ce qu'il semble être et l'Impératrice le fait condamner à mort pour trahison, Hedrock n'a pas d'autre choix que de battre en retraite, en envisageant déjà sa prochaine manœuvre. Cependant, même cet immortel qui prévoit cent coups à l'avance aura des surprises quand apparaîtront des représentants d'une civilisation extra-terrestre désireux d'en savoir plus sur l'humanité. La psychologie des personnages, y compris les immortels et les extraterrestres, est bien fouillée et de nombreux thèmes pas toujours très bien exploités en SF sont abordés, mais l'histoire est malheureusement un peu courte, on aurait aimé suivre plus longtemps Hedrock l'immortel.
          • Le Sombre - James Herbert
            • Français (traduit de l'anglais par Bernadette Emerich et Michel Darroux)
            • Papier
          Chris Bishop se décrit parfois lui-même comme "chasseur de fantômes" mais c'est avant tout un parapsychologue qui cherche une explication rationnelle aux phénomènes surnaturels. Jusque-là, les événements lui ont toujours donné raison à une exception près : la demeure de Beechwood à Londres, ancien quartier général d'une secte malsaine dirigée par un homme affirmant être capable de maîtriser le mal par-delà la mort. En se rendant de nouveau à Beechwood à la suite d'une vague d'hystérie meurtrière dans le quartier et à la demande du parapsychologue Jacob Kulek et de sa fille, Bishop découvre que le "Sombre", une entité faite de pur mal qui se nourrit des pires pulsions humaines, pourrait bien être une réalité, et qu'il est urgent de l'arrêter avant qu'il ne se répande dans tout Londres. L'histoire distille l'angoisse et l'épouvante goutte à goutte dans un style parfois presque lovecraftien, tout en lorgnant du côté du film de zombies revisité, comme un pont entre l'épouvante "classique" et moderne.
          • Le Repaire du Ver blanc - Bram Stoker
            • Français (traduit de l'anglais par François Truchaud et Cécile Desthuilliers)
            • Papier
          Après avoir vu le film qui en est (librement) adapté, je me devais de jeter un coup d’œil au roman original de Bram Stoker. Le principe est le même bien que tous les personnages soient différents : Adam Salton, jeune homme passionné de sciences, revient sur ses terres natales, et avec l'aide d'un vieux naturaliste qui rappelle un peu Van Helsing dans Dracula, il se met à enquêter sur les mystères des propriétés environnantes, en particulier celle de la venimeuse Lady Arabella, dont le domaine était autrefois surnommé le "Repaire du Ver blanc". Si le principe de base est excellent, l'histoire est brouillonne, les intentions des "méchants" manquent de cohérence (heureusement au fond, sinon tous les héros seraient vite morts sans pouvoir intervenir), les dialogues sont très longs et pas toujours faciles à suivre et la fin fait s'interroger sur le plan de Lady Arabella si du moins elle en avait bien un. Étrangement, les défauts du livre sont un peu les mêmes que ceux du film (qui n'est pas épargné dans la préface), celui-ci était-il finalement une excellente adaptation ?
          • La Dame du manoir de Wildfell Hall - Anne Brontë
            • Français (traduit de l'anglais par Denise et Henry Fagne)
            • Papier
          Le manoir de Wildfell Hall que tout le monde croyait inhabité et largement inhabitable a une nouvelle locataire, la mystérieuse Helen Graham, une jeune veuve accompagnée de son fils. Très vite, les rumeurs vont bon train sur cette femme discrète mais qui a des idées très arrêtées et novatrices sur l'éducation de son fils et les devoirs d'une femme. Devenu amoureux de la jeune veuve, Gilbert Markham fait tout pour ne pas croire les rumeurs et finit par découvrir la vérité : mariée trop hâtivement à un homme violent et alcoolique qui l'a trompée à plusieurs reprises, Helen s'est enfuie du domicile conjugal et doit se cacher car le scandale retomberait sur elle. Féministe avant l'heure, ce roman de 1848 énonce des théories scandaleuses à l'époque mais qui font étrangement toujours débat en 2018, comme : "un petit garçon qui ne goûte pas au vin va-t-il vraiment ne jamais devenir un homme ?" ou "comment un homme peut-il quitter sa femme pendant des mois mais lui reprocher de s'absenter un jour ?"


          Un petit rappel en cette fin d'année, et puisqu'il y a eu du très bien et du moins bien, de ce que signifient mes notes de lecture.

          samedi 24 novembre 2018

          Fin du NaNoWriMo 2018 : bye bye, Mister Crowley !

          Cette fois, c'est fait : après 24 jours d'écriture non-stop (du 1er au 24 novembre, il n'y a pas eu un seul jour où je n'ai rien écrit pour le NaNoWriMo), mon NaNoWriMo 2018 est officiellement terminé avec 55230 mots au compteur de LibreOffice et 55699 mots au compteur officiel, soit une marge assez confortable par rapport aux 50000 mots exigés par le règlement du NaNoWriMo !
          Je trouve que les choses se sont passées très facilement et très confortablement cette fois. J'ai peut-être trouvé un bon rythme d'écriture en m'imposant de m'asseoir au moins une fois chaque jour pour un minimum d'une heure (bien sûr, les imprévus de la vie courante sont parfois venus apporter leurs perturbations) devant mon projet. Je n'ai pas eu de blocage, l'histoire venait toute seule. Avoir un minimum de préparation (même après avoir pris la décision de participer un peu au dernier moment) et un scénario déjà existant aidait à être plus sereine, et même à improviser un peu pour dévier légèrement du scénario original, mais pas trop, juste assez pour lui ajouter de petites améliorations.
          Afin d'assurer un bon démarrage au tout, j'ai fait le pont de la Toussaint pour avoir quatre jours entiers consacrés à l'écriture, et bien m'en a pris puisque qu'au bout de ces quatre jours, j'avais déjà plus de 13000 mots au compteur, et que le 3 novembre a conservé son record de journée la plus productive avec pas moins de 4146 mots dans cette seule journée, même si le 18 a été très près d'égaler son record avec 4128 mots.

          Bref, je suis très satisfaite de ce NaNoWriMo 2018. Afin de ne pas me prendre la tête, je me suis autorisée à partir dans quelques délires, à commencer par mes protagonistes toutes aussi bizarres les unes que les autres (ce n'est pas pour rien qu'on les surnomme les Misfits) qui prennent la parole tour à tour dans l'histoire dans ce que je pourrais qualifier de "narration en girls band" (rien de péjoratif là-dedans, j'étais fan des Spice Girls dans les années 90 et j'assume !) et font connaître leurs points de vues et leurs petites obsessions secrètes, ou pas.
          Maggie May Sheller, la première des Misfits que j'ai imaginée, a été en particulier l'occasion de placer dans le récit un fil rouge peut-être un peu trop évident, mais qui a aussi été une des raisons pour lesquelles j'ai pris autant de plaisir à continuer ce NaNoWriMo parfois contre vents et marées. Je laisse les habitué.e.s deviner qui est Gavin Bellini, et même retrouver les références à sa filmographie disséminées un peu partout dans Hello! Mister Crowley (juste pour information, j'ai complètement inventé Les Technomanciens, ne cherchez pas)...
          Tous les autres personnages, que ce soient les Misfits, leurs correspondantes japonaises ou les autres, étaient intéressants à écrire. J'ai pris un soin particulier à décrire les tenues sweet lolita de Saki en me basant sur de vraies robes en vente sur le site d'une des principales marques du style, Angelic Pretty. John Masters (son nom n'est pas dû au hasard) emprunte son apparence et son style "méchant fou mais avec son côté drôle et qui peut être gentil par pur caprice" au Maître de Doctor Who et en particulier son incarnation par John Simm. Pas vraiment d'inspiration particulière, en revanche, pour Grace Anderson, déléguée qui fait son travail de manière irréprochable mais qui n'en tire guère de remerciements, ou peut-être un peu de moi-même et de la tendance que j'ai à être facilement oubliée.
          Encore un NaNoWriMo terminé avec succès, donc, et qui a accouché d'un Hello! Mister Crowley dont j'espère que vous prendrez plaisir à le lire comme j'en ai pris à l'écrire pendant ces 24 jours (petit inconvénient : je n'ai pas validé le badge pour mettre à jour son score pendant le mois entier).
          Maintenant, que faire ? Décider quoi faire de Moortopia, et surtout, entamer enfin une bonne réécriture de Dernière Course dont je parle tout le temps mais que je n'ai pas encore commencée, même si j'ai une bonne base de travail qui demande cependant à être raffinée. Du travail en perspective, mais si je n'aimais pas ça, j'aurais arrêté depuis longtemps...

          En attendant, lisez le résultat de ce NaNoWriMo, soyez indulgent.e.s car c'était principalement un bon délire et qu'il est impossible d'écrire un roman parfaitement abouti en moins d'un mois, amusez-vous et si vous en ressentez l'envie, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire ou un remerciement, que ce soit sur celui-là ou sur une autre de mes œuvres sur Atramenta ou ailleurs, se savoir lue me fait toujours plaisir car je n'en ai pas forcément la preuve. Vive le NaNoWriMo et vive la littérature de l'imaginaire !

          mercredi 7 novembre 2018

          "Blue Rose" et "The Green Woman" de Peter Straub

          L'auteur de suspense américain Peter Straub, dont j'avais déjà lu un titre en collaboration avec le célèbre Stephen King, Black House, a également signé plusieurs titres en solo, et celui qui nous intéresse ici est triple : il s'agit de la trilogie Blue Rose composé des trois romans Koko, Mystery et La gorge (The Throat en version originale).

          En fait de trilogie, les trois romans peuvent décontenancer au début, surtout les deux premiers : en effet, Koko et Mystery sont deux intrigues a priori complètement indépendantes l'une de l'autre.
          Le premier met en scène quatre anciens combattants de la guerre du Vietnam, qui pensent qu'un étrange tueur en série international qui signe ses crimes d'une carte marquée "Koko" est un de leurs anciens camarades. Emmenés par leur ex-lieutenant, même si l'histoire laisse entendre que ce dernier n'a pas toujours été un bon meneur ni un bon tacticien pendant la guerre, ils se mettent à parcourir l'Asie à la recherche du tueur, en suivant la piste d'un massacre d'un village vietnamien auquel leur unité a autrefois participé, massacre sur lequel le roman reste volontairement flou, le traumatisme ayant effacé une partie de la mémoire de chacun sans pour autant leur épargner les cauchemars et la folie.
          Pour le second, changement de décor, loin de la guerre et au cœur d'une petite île américaine aux allures de république bananière. Plus orienté polar pur et flirtant avec les aventures de Sherlock Holmes mais toujours avec une certaine ironie, Mystery met en scène Tom Pasmore, fils de bonne famille et détective en herbe, qui est amené à reprendre l'enquête close depuis longtemps sur un meurtre ayant eu lieu dans une résidence de vacances pour riches, paradisiaque en apparence mais d'où rien ne sort dans tous les sens du terme. Au fil de la lecture, des points communs avec Koko finissent par apparaître : ce sont les mêmes principes sous-jacents qui disent que les choses ne sont généralement pas ce qu'elles semblent être, qu'un enquêteur trop sûr de lui peut facilement s'égarer sur une fausse piste et qu'il est difficile, mais parfois nécessaire, d'affronter son passé.
          Un autre fil rouge apparaît progressivement entre les deux tomes, un personnage plutôt, celui de Timothy "Tim" Underhill, ancien combattant de la guerre du Vietnam devenu écrivain pour exorciser les fantômes de son passé. Si certains des personnages de Koko et de Mystery affirme que des romans de Tim Underhill sont basés sur leur histoire, ses écrits semblent plutôt graviter autour d'un tueur en série qui signait "Blue Rose".

          C'est Tim Underhill lui-même qui démêle finalement le vrai du faux dans La gorge. Changement de dimension, il reprend le contrôle et révèle que Koko et Mystery n'étaient que deux autres de ses romans inspirés de ses expériences et reliés par son éternelle obsession pour le tueur "Blue Rose". Obsession qui s'explique par son passé : sa sœur April était l'une des victimes du tueur. Après avoir écrit Mystery, Tim est désormais persuadé que l'inspecteur Damrosch, qu'on accusait des crimes de Blue Rose, n'est pas le coupable, ce qui semble se confirmer quand un ancien camarade du Vietnam lui apprend que le tueur a fait deux autres victimes. En compagnie de Tom Pasmore et des autres personnes lui ayant inspiré ses personnages, il reprend l'enquête, au risque de se mettre la police à dos, de briser ses anciennes amitiés ou de rappeler à sa mémoire des souvenirs d'enfance qu'il aurait préféré oublier définitivement. C'est en effet une des principales caractéristiques de Tim, ce côté "jusqu'auboutiste" qui lui fait ignorer la loi ou les autorités devant sa détermination à faire ce qu'il estime juste alors que, paradoxalement, il n'est pas toujours tendre avec ceux de ses personnages qui ont les mêmes motivations. La gorge le montre d'ailleurs parfois en aussi mauvaise posture que les héros des tomes précédents, et démontre encore une fois qu'il est facile de prendre une mauvaise piste dans une enquête, mauvaises pistes qui auront de graves conséquences.
          Ce qui se révèle également au fil de l'enquête, c'est que si Tim prend cette histoire tellement à cœur, ce n'est pas seulement à cause de sa sœur décédée mais aussi parce qu'il se découvre des points communs avec l'assassin. En parallèle de sa recherche de Blue Rose, il écrit en effet un nouveau roman dont le personnage principal a eu une enfance traumatisante; cette enfance, c'est celle de Tim, mais aussi celle de Fielding Bandolier, un enfant que Tim ne connaissait pas mais qui a un rôle déterminant tout au long de l'histoire, et apparaît en quelque sorte comme le double maléfique du héros. Leur opposition et leur jeu du chat et de la souris, encore accentué par le fait que Fielding Bandolier se cache derrière de fausses identités comme Tim Underhill se cache derrière les personnages de ses romans, est la trame de fond de La gorge, qui amène le lecteur à se méfier de tout le monde et à s'attendre à découvrir que derrière chaque personnage anodin en apparence se dissimule un tueur en série qui a assassiné impunément pendant de nombreuses années. A force de se méfier de tout le monde, on s'attendrait presque à voir la dernière révélation n'être qu'une fausse piste de plus, et sur ce point, la fin semble un peu abrupte, comme si Tim Underhill avait été pressé de refermer la page, sans qu'on sache si la fin de son enquête suffira bien à l'exorciser de ses démons intérieurs. En tout cas, ce personnage très "vivant" ne se lâche pas facilement, même s'il n'est pas toujours admirable et que, d'une certaine manière, il se croit toujours en guerre (pour ce dernier aspect, le traumatisme du Vietnam y est sûrement pour quelque chose) ; son combat devient, le temps du roman, celui de ses lecteurs.
          Attention, bleues ou pas, il n'y a pas de roses sans épines... - Par yoshiko314 from KOBE, Japan (Rose in Violet) [CC BY-SA 2.0  (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons

          Mais tout n'est pas terminé ! Peter Straub, qui ne devait pas en avoir tout à fait fini avec son tueur en série, le ressuscite dans le roman graphique The Green Woman en s'associant avec l'auteur et acteur Michael Easton et l'illustrateur John Bolton. Si La gorge était un passage à la troisième dimension, The Green Woman, avec l'aide du changement de média, est la quatrième.
          Dès le début de l'histoire, le ton est donné : c'est Fielding Bandolier lui-même (représenté par Bolton sous les traits de Peter Capaldi, toujours excellent dans les rôles de méchant) qui s'adresse au lecteur pour dire qu'un écrivain a écrit un livre sur lui, et a écrit n'importe quoi. Tant pis pour l'ego et la tranquillité de Tim Underhill, Fielding est bien vivant, il ne se cachait pas derrière l'identité qu'on croyait et personne n'a rien compris à ses motivations. Mais comme il est de bonne humeur (et qu'au fond, il espère peut-être que quelqu'un va réellement l'arrêter), il raconte sa véritable histoire. Parallèlement, l'inspecteur Bob Steele, qui ne croit pas non plus à la mort du tueur en série, est à sa recherche.
          The Green Woman peut se lire indépendamment de Blue Rose, mais ce n'est qu'en ayant lu la trilogie, et en particulier La gorge, qu'on apprécie tous les points communs entre les deux. Le "Bar de la Femme verte" qui donne son nom au roman graphique est un élément important de l'enquête de Tim Underhill, et tout n'est pas dit à son sujet dans La gorge ; mais il y a aussi des épisodes communs aux deux œuvres, notamment les flash-backs sur la guerre du Vietnam dont il existe plusieurs versions contradictoires dans La gorge. Certaines répliques même sont identiques entre les deux ouvrages, mais placées dans un contexte différent ou attribuées à d'autres personnages.
          Le tout forme une histoire parallèle qui laisse le lecteur faire son choix sur qui dit la vérité. Tim Underhill, très terre-à-terre, explique les crimes par l'enfance épouvantable du tueur dont le père était lui-même violent et meurtrier. Dans un récit qui tient davantage du fantastique horrifique, Fielding Bandolier raconte que c'est sous l'influence de la "femme verte" qu'il a commis tous ces meurtres. Cette femme verte qui donne son nom au bar est la figure de proue d'un ancien galion dont l'équipage s'est entretué, et l'histoire raconte qu'elle est hantée et pousse au meurtre ceux qui l'écoutent. Il pourrait cependant y avoir une référence à la "fée verte", surnom de l'absinthe qui provoquait folie et hallucinations : Fielding Bandolier est-il réellement sous l'influence d'une sculpture maudite ou est-ce la combinaison de l'alcool et de la schizophrénie qui le pousse à tuer ? Là encore, c'est au lecteur de choisir l'interprétation qu'il préfère, mais The Green Woman n'épargne rien pour le pousser vers la première hypothèse.
          Disponible uniquement en anglais alors qu'il y a des traductions françaises pour Blue Rose, The Green Woman est un complément inattendu, une sorte de niveau caché qui complète cette enquête sur plusieurs plans parallèles en y ajoutant une couche supplémentaire de mystère. Le tout est à lire absolument si vous aimez les thrillers dans lesquels on ne peut être certain de rien.
          La sublime couverture de "The Green Woman", avec un commentaire flatteur de Neil Gaiman lui-même !

          jeudi 1 novembre 2018

          Le NaNoWriMo 2018 commence

          Comme je l'avais annoncé, après une année 2017 sans défi et un Camp NaNoWrimo réalisé avec succès en avril dernier, mon NaNoWriMo 2018 commence maintenant !
          Encore un scénario de Lycéenne RPG donc, après De Charybde en Scylla en 2014 et La Passion et l'Opéra en 2016, on ne change pas une équipe qui gagne. L'avantage d'utiliser un tel scénario est que j'ai une très bonne vision de l'histoire, même si parfois, l'écriture de certains de mes scénarios Lycéenne RPG remonte à tellement longtemps que j'arrive encore à me surprendre moi-même en les relisant.
          Les personnages de Hello! Mister Crowley vont être hauts en couleurs, en particulier la rêveuse Maggie May Sheller qui est la première avec qui on fait connaissance dans l'histoire, avant de passer à ses amies qui se causent bien du souci entre elles (bien qu'elles forment un groupe soudé) ainsi qu'à leurs camarades et professeurs. Sans vouloir "divulgâcher" comme on dit au Québec, ceci n'est rien à côté de leurs futures amies japonaises, et encore moins des événements extraordinaires auxquels elles vont prendre part bien malgré elles. Vous l'aurez deviné, le "Mister Crowley" du titre n'est autre que l'occultiste Aleister Crowley, et il va y avoir de la magie dans l'air, qui va vite se mettre à sentir le soufre, et pas seulement à cause des invocations pas très catholiques : si les pouvoirs du défunt magicien étaient bien réels, quels êtres avides de puissance ne les convoiteraient pas ? Au milieu des tensions, quelques lycéennes un peu paumées et préférant leurs rêves à la réalité pourraient bien être, sans le savoir, celles qui vont faire la différence...
          Trêve de bavardages inutiles, il est temps de découvrir Hello! Mister Crowley. Il y aura des mises à jour quotidiennes (du moins chaque jour où je pourrai avancer dans mon NaNoWriMo), en attendant, vous pouvez déjà faire connaissance avec Maggie May et deux de ses amies...
          Couverture de "Hello! Mister Crowley". Cliquez ici pour accéder au texte sur Atramenta.

          mercredi 31 octobre 2018

          Lectures d'octobre 2018

          Octobre est le mois d'automne le plus typique, celui où on a l'impression de n'avoir rien d'autre à faire que contempler les jours qui raccourcissent et se plonger dans le cocooning et la lecture. Voici ce que j'ai lu :
          • Heart of the Kraken: Tales from Darjee - A.W. Exley
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Le mythe de la petite sirène revisité dans un monde de piraterie et de "ferromancie", une magie qui contrôle le métal et le mélange à la chair. Ailin, la petite sirène, a été capturée par des pirates et son destin est d'être sacrifiée à la cruelle impératrice Alise, qui pense gagner le pouvoir de télépathie en mangeant son cœur. Sur le vaisseau pirate se trouve aussi Fenton, "membre" de l'équipage ou plutôt esclave du capitaine, qui le surveille de près car Fenton a le pouvoir de contrôler le Kraken qui rend le vaisseau invincible. Pour les pirates, les sirènes sont des poissons dangereux, et pour les sirènes, les pirates sont des hommes cruels ; pourtant c'est le coup de foudre entre Ailin et Fenton, un amour impossible à qui un ferromancien au grand cœur va pourtant donner une chance. Même si on se doute assez rapidement de la fin, on s'attache fortement aux protagonistes et on a envie de veiller sur eux comme le fait le ferromancien Nancy.
          • Gunpowder Alchemy: The Gunpowder Chronicles - Jeannie Lin
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Depuis que le ministre Jin Zhi-fu a été décapité pour n'avoir pas pu empêcher la Chine d'être envahie par l'Empire britannique, sa famille vit dans la misère et l'exil. Sa fille Jin Soling, aux abois devant la famine et l'addiction à l'opium de sa mère, se résout à vendre les dernières possessions de son père, mais ce n'est que pour être repérée par les agents du prince héritier, qui rêve de repousser les envahisseurs et qui aimerait remettre la main sur les inventions de Jin Zhi-fu, dont une formule alchimique de poudre à canon capable de faire des miracles. En côtoyant plusieurs anciens disciples de son père dont certains ont pris des chemins très différents, Soling découvrira que la situation est aussi complexe que tendue dans un Empire du milieu qui n'est plus le centre du monde. Son aventure est parfois décousue, mais tient en haleine et constitue une agréable découverte de ce que certains appellent le silkpunk (version chinoise du steampunk européen).
          • La Fortune des Rougon - Émile Zola
            • Français
            • Papier
          Premier épisode de la célèbre saga des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon en pose les bases en racontant l'origine de la famille Rougon et de la famille Macquart (car les deux ont la même origine) dans la petite ville méridionale de Plassans. D'origine paysanne, les Rougon sont obsédés par la réussite sociale et entendent bien profiter du climat politique instable pour faire leur propre coup d'éclat : on évoque en effet la fin du règne de Louis-Philippe, l'éphémère Seconde République et l'ascension du futur Napoléon III. Les Rougon et les Macquart se découvrent tour à tour orléanistes, républicains ou bonapartistes en fonction du vent, et on suit leurs machinations au service de leur ambition malsaine, n'hésitant pas à sacrifier dans l'indifférence générale les seuls membres de la famille ayant conservé un peu d'innocence ou un idéal. Fidèle à sa démarche naturaliste, Zola décrit sans concessions ni sympathie l'arrivisme de la famille et ce qu'il les amène à faire avec l'aide de la lâcheté. La Fortune des Rougon s'annonce bien comme le point de départ de Nana (dont la mère Gervaise est déjà évoquée) et d'autres histoires où il y a peu d'innocents et beaucoup de laissés-pour-compte de la société du XIXe siècle.
          • Koko - Peter Straub
            • Français (traduit de l'anglais par Bernard Ferry)
            • Papier
          A l'occasion d'une réunion d'anciens combattants du Vietnam, le lieutenant Harry Beevers et ses anciens soldats Michael Poole, Conor Linklater et Anthony "Tina" Pumo décident de se mettre en chasse d'un tueur en série surnommé "Koko". Ses cibles sont des journalistes et des écrivains qui se sont intéressés au massacre perpétré par Harry Beevers et ses hommes dans un village vietnamien dans des circonstances qui demeurent obscures ; ils pensent donc avoir affaire à l'un des survivants de leur unité. Au fil de l'histoire, les identités possibles de Koko défilent : est-il Tim Underhill, qui est resté en Extrême-Orient pour poursuivre une carrière d'écrivain, ou Victor Spitalny, qualifié par certains de "cinglé parmi les cinglés" ? Ce sont aussi les traumatismes des soldats envoyés jeunes à la guerre du Vietnam qui ressortent pendant l'enquête, entre ceux qui revoient sans cesse des enfants massacrés et ceux qui croient avoir encore un combat ou un travail à terminer plus de vingt ans après la guerre. Plus qu'à la recherche de Koko, les protagonistes sont avant tout à la recherche d'eux-mêmes et du véritable sens de leur vie. Après avoir plongé dans leurs doutes et leurs cauchemars, on espère à la fin de l'histoire qu'ils l'ont trouvé, en tout cas cette fin referme bien la page même si elle laisse entendre que certains n'en ont pas tout à fait fini avec le tueur.
          • Mystery - Peter Straub
            • Français (traduit de l'anglais par Gérard Coisne)
            • Papier
          Enfant, Tom Pasmore a eu un grave accident qui a failli lui être fatal, avant de s'en remettre miraculeusement. Dévorant des romans policiers pendant sa convalescence, il fait aussi la connaissance de son mystérieux voisin, Lamont Von Heilitz, "criminologue amateur" et sorte de Sherlock Holmes des temps modernes. A l'aide des données rassemblées par Von Heilitz, Tom, poussé par la curiosité, se retrouve à enquêter sur la mort de la riche Jeanine Thielman, étrangement proche dans le temps de celle de sa propre grand-mère. Il découvre aussi les dessous de la société riche à laquelle il appartient sans s'y sentir chez lui, un monde gangrené par la corruption, où des gens qui n'ont aucune valeur sinon celle de leur compte en banque croient qu'ils peuvent tout acheter ou que tout leur est dû (qui a dit Donald Trump ?) et où les secrets de famille les plus inavouables sont cachés sous le voile pudique de la "respectabilité". Un peu moins addictif que le premier tome Koko, Mystery se lit comme une histoire quasi-indépendante, où les magnats sont aussi torturés que les combattants du Vietnam mais d'une autre façon. On y devine cependant le fil conducteur de la trilogie, l'écrivain Tim Underhill, qui a écrit un livre sur quelques meurtres sanglants dont il pourrait dire à Tom "c'est arrivé près de chez vous" et où au lieu de "Koko", le tueur signait cette fois... "Blue Rose".

          dimanche 28 octobre 2018

          "Le Repaire du ver blanc" de Ken Russell

          Une petite incursion dans la critique de nanar...

          Parce que je préfère le préciser tout de suite : je ne suis pas une habituée des critiques de films, et je ne suis pas plus amatrice de nanars que ça en temps normal. S'il m'arrive parfois de tomber sur de mauvais films des années 80-90 et d'osciller entre rire et gêne devant les mauvais scénarios, les faux raccords, les effets spéciaux déjà kitsch à l'époque ou les clichés navrants, je n'en fais pas mon ordinaire.
          Je suis tombée sur Le Repaire du ver blanc pour des raisons assez compliquées, et j'y ai été poussée entre autres par sa fiche sur Nanarland, véritable certificat d'authenticité du nanar. Quand on regarde le contexte, Le Repaire du ver blanc a pourtant tout pour être un film intéressant. Adapté (très librement, certes) d'une œuvre méconnue de Bram Stoker, l'auteur du célébrissime Dracula, ce film de 1988 donne leurs premiers rôles principaux à deux futurs grands noms britanniques du cinéma : Peter Capaldi (qu'on ne présente plus aux fans de Doctor Who) et Hugh Grant (qu'on ne présente plus tout court). Âgés respectivement de 30 et 28 ans, les deux futures stars étaient encore de quasi-inconnus à l'époque. Tourner avec Ken Russell, réalisateur qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre pour ses films "innovants ou controversés" (dixit Wikipédia), devait apparaître pour eux comme une chance ; de nos jours, je ne sais pas s'ils ne regrettent pas de l'avoir fait.

          En effet, en guise de film "innovant et controversé", Le Repaire du ver blanc ressemble surtout à une provocation inutile qui tombe à plat. Classé dans la catégorie "film d'horreur", il ne fait en réalité pas peur du tout : entre les scènes de cauchemar trop courtes pour qu'on en retienne autre chose que des couleurs à s'arracher la rétine, le suspense plombé par des dialogues trop longs et sans queue ni tête, et les effets spéciaux à petit budget façon "monstre en caoutchouc", si on arrive à faire dans sa culotte devant ce film, c'est surtout de rire. On peut éventuellement connaître quelques émois, si on arrive à apprécier Hugh Grant dans une scène de mauvais porno amateur qui ne donne même pas envie de remercier Jacquie et Michel.

          Revenons sur l'histoire, qui avait pourtant du potentiel. Lors de fouilles près d'une ferme-auberge, un étrange crâne de serpent géant en plastique est déterré par l'étudiant en archéologie Angus Flint alias Henri en VF.
          (Petite parenthèse à ce stade : Oui, j'ai regardé ce film en VF car tant qu'à s'infliger un nanar, il faut le faire jusqu'au bout. Outre les doublages catastrophiques, la VF, de manière assez inexplicable, change le nom du personnage en Henri Flint, et réussit même l'exploit de ne pas le faire correctement : dans la deuxième partie du film, une réplique à son propos l'appelle Angus, avant de revenir à Henri comme si de rien n'était...)
          Au fil de l'histoire, on apprend pêle-mêle que l'emplacement fouillé est celui d'un ancien couvent, que la ferme-auberge est tenue par deux sœurs, Marie et Eve, dont les parents ont mystérieusement disparu l'année dernière mais dont on vient de retrouver la montre, que le tout se trouve sur les terres de Lord James D'Ampton (qu'on est tenté d'appeler Lord Beaugosse tellement il ne sert à rien à part faire le beau gosse ; vous l'aurez deviné, c'est Hugh Grant) et que la légende familiale raconte qu'il y a plusieurs siècles, un ancêtre de ce lord a sauvé son peuple en tuant le "Serpent d'Ampton" également surnommé le "Ver Blanc".
          On devine très rapidement que le serpent en question n'est pas tout à fait mort et qu'il va refaire son apparition. Comme dans le roman original, sa résurrection sera l’œuvre d'une venimeuse lady vivant non loin de là, la comtesse Sylvia Marsh, sorte de dominatrice nymphomane et immortelle, elle-même à moitié serpent, ce qui lui permet d'avoir des crochets de vipère et de cracher du venin qui selon les besoins du scénario, est soit seulement hallucinogène, soit capable de transformer ses victimes en sortes de goules-serpents.
          Après une première partie franchement poussive, où la seule avancée du scénario est que la comtesse s'empare du crâne de serpent, et où entre deux scènes d'hallucinations vaguement pornos, les personnages principaux tournent en rond, pas du tout aidés par des personnages secondaires insignifiants qui ont l'air de jouer sous LSD tellement ils ne sont pas convaincus par leurs propres répliques, l'action finit enfin par démarrer. Angus/Henri et Lord Beaugosse comprennent que le serpent géant est bien réel et que la clé du mystère se situe chez Lady Sylvia. Comment le devinent-ils ? Parce qu'elle adore jouer au jeu du serpent, pardi !
          Je vous jure, entre autres explications sans queue ni tête, c'est vraiment comme ça qu'ils se mettent sur la voie... - Par Tim Green from Bradford (facepalm) [CC BY 2.0  (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons
          Ici se situe le moment où on passe de la gêne au rire, avec un grand numéro de charmeurs de serpents en deux actes. Premier acte : Lord Beaugosse attire à lui les serviteurs du serpent en plaçant sur le toit de son château des enceintes géantes diffusant une musique de charmeurs de serpents turcs. Dans une vaine tentative de recréer l'exploit de son ancêtre (ou d'imiter Highlander, rien n'est moins sûr à ce stade), il parvient à couper un des monstres en deux, mais ce n'est que la mère de Marie et Eve, changée en fidèle goule-serpent par Lady Sylvia. Cette dernière court toujours, parvient à couper la musique et à enlever Eve car elle a besoin d'une vierge à sacrifier pour faire revenir le dieu serpent.
          (Ce qui constitue au passage encore une erreur grossière de scénario, puisqu'au début du film, Eve et Lord Beaugosse se vantent d'avoir passé une nuit agitée. Si Eve est vierge à ce stade de l'histoire, je suis bonne sœur...)
          Deuxième acte, sans doute le plus croustillant : alors que Lord Beaugosse est parti en vadrouille pour une raison peu claire, c'est au tour d'Angus/Henri de s'introduire chez Lady Sylvia pour libérer ses victimes et mettre un terme à ses agissements. Comme il est écossais et qu'apparemment il était nécessaire de le souligner, il arrive en kilt, et armé d'une cornemuse qui lui permet d'immobiliser un policier changé en goule-serpent avant de se faire prendre au piège (et mordre à la cuisse) par la comtesse.
          Ma réaction à chaud sur Twitter pendant le visionnage de cette scène. A froid, ce n'est pas beaucoup mieux.
          On arrive donc à ce qui est censé être le point culminant du film, le sacrifice de la vierge (ou pas) au dieu serpent, où on arrive à sentir que le réalisateur manquait de pellicule ou n'en avait plus rien à faire, puisque moins de cinq minutes après l'apparition depuis les profondeurs infernales du serpent géant en caoutchouc, Angus/Henri (qui a perdu ses lunettes au passage, mais ça n'a pas l'air de l'empêcher d'y voir) a eu le temps de se réveiller de sa torpeur, de libérer Eve en faisant tomber Lady Sylvia dans la fosse à sa place, et même de lancer une grenade dans la gueule du monstre afin de faire bonne mesure et d'ajouter ce qui manquait encore à ce film pour être un nanar complet : des trucs qui explosent !
          Je découvre au passage qu'un Écossais peut dissimuler sous son kilt : une seringue de sérum, une mangouste vivante, une épée courte et une grenade... - Pas d’auteur identifié. Artifex supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur). [Domaine public], via Wikimedia Commons
          On pourrait penser que c'est la fin et que Lord Beaugosse (qui prenait tranquillement un café pendant que son camarade montait au front, c'est beau la solidarité) et Angus/Henri vont rentrer chez eux et pécho au passage les deux sœurs, mais il n'y a pas de bon nanar sans un mauvais plot twist : à la dernière minute, Angus/Henri apprend par l'hôpital que le sérum qu'il s'était injecté pour résister aux morsures de serpents était inefficace, et il va donc se changer à son tour en goule-serpent et mordre Lord Beaugosse. Malheureusement, on ne verra pas cette dernière partie car le réalisateur, visiblement pressé de partir, a décidé à ce stade de tout couper et de lancer le générique, une musique folklorique pas du tout en raccord avec l'aspect dramatique de la fin.

          Ainsi se termine Le Repaire du ver blanc, nanar jusqu'au bout aux relents d'abus de drogues, d'idées mal exploitées et de fautes de goût des années 80. Si l'envie vous prend de jouer avec votre santé mentale et/ou de savoir où Hugh Grant et Peter Capaldi ont commencé leurs carrières (heureusement, ils sont tous les deux allés très loin depuis), le film n'est pas difficile à trouver en streaming et peut faire passer quelques bons moments aux amateurs de nanars.

          mardi 16 octobre 2018

          En route pour le NaNoWriMo 2018 !

          Je pourrais dire que tout a commencé par un tweet, et alors ce serait celui-là :

          D'ailleurs, ce ne serait pas tant le tweet lui-même que les réactions qui ont suivi : je ne m'attendais pas à voir autant de gens s'intéresser d'abord à ce message, et ensuite m'encourager à le faire.
          Pour rappel, je ne suis pas débutante au NaNoWriMo, j'ai déjà produit dans son cadre De Charybde en Scylla en 2014, Dead End City en 2015 et La Passion et l'Opéra en 2016 avant de faire une pause en 2017 à cause des préparatifs de L'étrange affaire Nottinger, puis j'avais retrouvé le défi avec mon premier Camp NaNoWriMo en avril pour donner un coup d'accélérateur à Dernière Course. Je ne savais cependant pas si j'allais reprendre l'aventure en novembre 2018 ou si j'allais passer à autre chose, d'autant plus que jusqu'à très récemment, j'étais encore dans l'écriture de La Légende de Thaalia.
          Le tweet et ses réactions ont été en fait le coup de pouce qui m'a permis d'aller de l'avant, mais je réfléchissais déjà un peu à une éventuelle participation. Mon travail y a été un peu pour quelque chose, ou plus précisément le nouveau comité social et économique de l'entreprise, qui a fait de la publicité fin septembre et début octobre pour un autre défi, Inktober. Plusieurs de mes collègues ont relevé le défi avec plus ou moins de régularité, ce qui a été l'occasion de parler aussi du NaNoWriMo et de me donner l'envie de le relever encore une fois. Je pense d'ailleurs les contacter d'ici peu pour leur parler de l'existence du NaNoWriMo et lui faire un peu de publicité au sein de l'entreprise par leur intermédiaire (je ne sais pas s'ils sont au courant, ni si beaucoup de membres de l'entreprise comptent y participer).
          Avec cette décision un peu tardive, je ne vais pas avoir beaucoup de temps pour préparer la trame de mon NaNoWriMo. Je vais me faciliter les choses en utilisant comme pour De Charybde en Scylla et La Passion et l'Opéra un de mes scénarios pour Lycéenne RPG, et cette fois mon choix s'est porté sur Hello! Mister Crowley, une histoire d'échange de correspondants japonais, d'occultisme et de magie dans un lycée de jeunes filles très opportunément situé dans la ville de naissance d'Aleister Crowley. Certains personnages sont déjà "fournis" avec le scénario, je compte en créer quelques autres bien caractéristiques ; j'ai déjà quelques idées à leur sujet, comme le fait qu'elles formeront un groupe au nom évocateur de Misfits. L'une sera une otaku pas toujours très bien informée sur la culture qu'elle admire, l'autre une fan inconditionnelle d'un acteur pas tout à fait dans sa tranche d'âge, et pour les autres, je n'ai pas encore décidé. Pas plus que la fin exacte de l'histoire, le scénario ayant été conçu pour proposer quatre fins différentes étiquetées Bad-, Bad+, Good- et Good+ comme pour certains jeux vidéos.
          Le début de la préparation proprement dite aura lieu à la fin de la semaine ou ce week-end. J'espère pouvoir atteindre sans trop de problèmes les 50000 mots comme lors de mes trois précédents NaNoWriMo, et surtout bien m'amuser en écrivant cette histoire à l'ambiance britannico-occulto-onirique. Vous aussi, si vous hésitez à participer, lancez-vous : si vous n'essayez pas, vous ne saurez pas si vous pouvez y arriver !
          Prenons la plume pour le NaNoWriMo ! - Par Petar Milošević [CC BY-SA 4.0  (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

          dimanche 14 octobre 2018

          Sortie de "La Légende de Thaalia" !

          Ça a mis plus de temps que prévu, mais cette fois ça y est : comme je l'avais envisagé, La Légende de Thaalia est disponible sur Atramenta, lecture en ligne et téléchargement (sans DRM bien sûr) sont entièrement gratuits !
          Il en a fait du chemin, ce petit conte qui au fil du temps et des péripéties a atteint la belle taille de 28658 mots (au compteur de LibreOffice en tout cas), une véritable novella qui parle de beaucoup de choses à la fois : l'amour, l'ambition, la justice, la famille dans ce qu'elle a de meilleur et de "moins bien" (euphémisme...), le respect de la nature ou de "sa" nature, avec un peu de magie pour saupoudrer tout ça...
          Je suis aussi plutôt satisfaite de la couverture bricolée avec mes faibles moyens, qui met en valeur les aigles de Thaalia et donne un petit aperçu de la nature du personnage principal (grâce à un montage photo fait par quelqu'un nommé Wickedfox qui est beaucoup plus doué que moi pour ce genre de chose). L'alignement des deux images s'est fait naturellement et je suis restée bluffée par le résultat. J'espère que vous le serez aussi et que vous prendrez autant de plaisir à lire La Légende de Thaalia que j'en ai eu à l'écrire. Puissiez-vous être aussi libres que les aigles de Thaalia ! (bénédiction traditionnelle locale)
          Couverture de "La Légende de Thaalia". Cliquez ici pour accéder au texte sur Atramenta.


          lundi 8 octobre 2018

          Concours des 500 followers : les gagnants !

          Il est temps de dévoiler enfin les gagnants du concours des 500 followers qui s'est terminé le 30 septembre.
          Avant toute chose, un grand merci à tous les participants et toutes les participantes, car grâce à vous : un nouveau record a été battu en termes de participation à un de mes concours : 5 participations ! Mieux que le précédent concours (enfin à 0 participations, ce n'était pas difficile) et mieux que le concours des 300 followers où 3 personnes avaient concouru pour gagner un exemplaire du Don d'Osiris ! Je ne sais pas si je dois en déduire tout de suite qu'il y a 1 personne intéressée par mes concours pour 100 followers, mais c'est quand même la deuxième fois que le compte y est. Si je fais un concours plus tard pour les 600 ou 700 followers (ou plus), il faudra que je fasse encore bien attention au nombre de participations...
          Quoi qu'il en soit, sachez qu'il a été extrêmement difficile de départager les différents messages, et que si j'avais pu, j'aurais bien offert un exemplaire de L'étrange affaire Nottinger à tout le monde, mais les contingences matérielles font que je n'en ai qu'un seul, et il a bien fallu faire un choix parmi les 5 candidat.e.s qui ont osé franchir le cap.
          Afin que personne n'ait participé pour rien, tout le monde va recevoir par e-mail quelque chose qui est lié à L'étrange affaire Nottinger et qui est à l'heure actuelle quasiment introuvable : les Chroniques Nottinger ou l'histoire secrète de la famille Nottinger quelques générations avant les événements du livre ! Proposées à l'origine pour la campagne de précommandes, les Chroniques Nottinger ne sont plus distribuées par mon éditeur actuellement et je les offre exclusivement pour ce concours avec son aimable autorisation.

          Voici maintenant l'heure de dévoiler les noms des heureux gagnants :
          1. Grand Prix : après une longue bataille au coude-à-coude, c'est finalement Khaos Farbauti Ibn Oblivion qui décroche la première place et remporte son exemplaire dédicacé de L'étrange affaire Nottinger.
          2. Prix de l'originalité : David Ryckenbush pour sa demande complètement déjantée, qui remporte une autre rareté : les 2 tomes de Duncan Blackthorne en numérique ! (Ce n'était pas prévu au départ ? Tant pis, c'est mon concours, c'est moi qui fixe les règles !)
          3. Pour tou.te.s les autres, un grand merci d'avoir participé, et j'espère que vous n'êtes pas trop déçu.e.s et que vous allez aimer les Chroniques Nottinger !
          La question qu'on peut se poser à présent est : quand aura lieu le prochain concours ? C'était le dernier exemplaire de L'étrange affaire Nottinger que j'avais, mon nombre de followers stagne actuellement un peu au-dessus de 500 et je ne m'attends pas à un sursaut, et il n'y a pas de nouvelle publication à prévoir dans l'immédiat, donc je pense qu'il va falloir attendre un certain temps avant le prochain.
          En attendant, mon blog continue, et si vous vous intéressez à ce que j'écris et si vous voulez en savoir plus, je rappelle que la FAQ est toujours ouverte et que si vous posez des questions, elles auront une réponse ! (Mais il y a si peu de gens qui osent me poser des questions...)
          Bonne lecture à tou.te.s, avec ou sans chats ! - Par raider of gin from Traralgon, Australia (Book cat) [CC BY 2.0  (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons

          dimanche 30 septembre 2018

          Lectures de septembre 2018

          Réveillez-moi quand septembre sera fini, en attendant j'évite l'ambiance morose de la rentrée en lisant ces quelques livres :
          • The Curious Case of the Clockwork Menace - Bec McMaster
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Encore un Londres victorien alternatif, où, cette fois, la société est dirigée par les aristocrates "sang-bleu", sortes de vampires qui dominent l'humanité. Garrett et Perry sont aussi des "sang-bleu" mais pas des aristocrates, ils font partie d'une police spéciale, et leur enquête du moment est la disparition d'une jeune actrice qui était aussi la maîtresse d'un aristocrate. Les rapports ambigus de la jeune femme avec un prothésiste marron et "la menace mécanique" qu'il dissimule, un géant difforme et bardé de prothèses mécaniques, les entraînent d'abord sur de fausses pistes, facilitées par la tension sentimentale entre Garrett et Perry qui complique leur propre relation avant les révélations finales. Court, mais efficace, mais court.
          • Clockwork Alchemist: The Thief's Apprentice Book One - Sara C. Roethle
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Ahryen Croft est le "plus grand voleur" autoproclamé de tout Londres. Sa dernière mission est de récupérer les notes de Fairfax Breckenridge, un alchimiste aussi doué que discret, mais une fois sur place, il trouve l'alchimiste mort et rencontre Liliana, une automate qui prétend être la fille de Breckenridge et avoir une âme. Que ce soit vrai ou non, beaucoup de gens sont à la recherche des travaux de Breckenridge, et en particulier de ses notes qui contiendraient le secret de "l'âme" de Liliana. Elle et Ahryen vont se trouver pris en tenaille entre des savants fous sans scrupules et une organisation secrète qui contrôlerait les bas-fonds de Londres. L'histoire forme un tout, mais remplit son rôle de premier tome en donnant envie de connaître la suite.
          • The Books and Braun Dossier - Pip Ballantine & Tee Morris
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Révélation ! Les anciens dossiers du "Ministère des Événements Étranges" (Ministry of Peculiar Occurrences) sortent du secret et révèlent les origines de cette branche non-déclarée du gouvernement britannique créée par la reine Victoria pour lutter contre les phénomènes paranormaux menaçant l'Empire. Les agents Wellington Books et Eliza Braun, ainsi que d'autres spécialistes du paranormal, y enquêtent sur différents phénomènes et complots dans une série de nouvelles pleines de références à la pop culture contemporaine : si on pense d'abord à X-Files, on trouvera aussi Mad Max, SOS Fantômes ou même Maman j'ai raté l'avion. Si l'ensemble est plaisant, chaque nouvelle est un peu trop isolée par rapport au reste et laisse souvent un goût de "trop peu" sur la fin.
          • Star Compass - Anthea Sharp
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Née dans une famille noble, Diana Smythe a tout perdu dans un accident de calèche. Orpheline, recueillie par personne, elle doit se faire une place dans les bas quartiers de Southampton, en rêvant d'économiser assez pour se payer un aller simple vers une autre planète via le spatioport tout proche. Un rêve impossible si Diana n'était pas un génie des mathématiques capable de calculer la trajectoire de n'importe quel vaisseau. C'est dans le spatioport que son talent se révèle et fait basculer son destin, ainsi que celui de tous ceux qui gravitent autour d'elle, en premier lieu Derek Byrne, officier de police irlandais en apparence intègre mais qui cache un lourd secret. On se prend facilement à rêver des étoiles avec Diana, et les personnages secondaires, tous charismatiques à leur manière, font flotter un parfum d'aventure sur ce roman court.
          • Golden Heart: A Gaslight Fantasy - Christine Pope
            • Anglais
            • Numérique - Téléchargé via le StoryBundle Summer Steampunk Bundle
          Riche mais orpheline, Lavinia Greene entretient une relation contrariée à distance avec son oncle Malcolm, jusqu'au jour où il la presse de le rejoindre dans un château roumain qui a tout de celui de Dracula. Elle y rencontre le troublant Joshua Jones au passé obscur, mais aussi le drame et le danger quand son oncle est assassiné. Ramenée saine et sauve en Angleterre par Joshua, elle voudrait l'attendre mais sans nouvelles, elle se fiance par lassitude au séduisant comte Richard, jusqu'à ce que tout bascule. Personne n'est ce qu'il semblait être, les monstres se révèlent mais les pires d'entre eux sont pourtant humains. Un étonnant croisement entre romance à la Jane Austen, espionnage et relecture du mythe du savant fou et de Frankenstein, qui fait s'attacher à l'histoire et aux personnages du début à la fin.

            samedi 29 septembre 2018

            De mon travail "officiel" et de l'écriture

            Je mène depuis que j'ai 21 ans (date à laquelle j'ai eu mon diplôme d'ingénieur et que j'ai commencé à travailler) une double carrière d'ingénieur en informatique et d'autrice de science-fiction et de fantastique. Même si on pourrait dire que cette seconde "carrière" n'a réellement commencé qu'en 2013 quand j'ai publié Alva & Eini sur Atramenta, je n'ai pas attendu ce moment pour écrire, et déjà en école d'ingénieurs, je passais du temps les soirs et week-ends à écrire Cyber-Arena, Les Anges maudits et même le premier jet du Don d'Osiris.
            Pour l'anecdote, quand j'ai commencé à travailler, je mettais un point d'honneur à séparer travail et vie privée en allant jusqu'à porter un "uniforme", c'est-à-dire un tailleur que je retirais quand je rentrais à la maison pour bien marquer que je n'étais plus au travail. La stratégie n'a fonctionné qu'un temps et j'ai fini par comprendre que je ne pourrais pas empêcher mon travail de s'inviter dans le reste de mon temps... ni le reste de mon temps de s'inviter dans mon travail.
            Un environnement dans lequel je reste immergée pendant une quarantaine d'heures par semaine, en plus d'être indispensable pour payer les repas et les factures parce que ce n'est pas avec mes pauvres gains d'autrice que je vais y arriver, a forcément une influence non négligeable sur ce que j'écris. Elle est plus perceptible quand je me lance dans des univers contemporains ou futuristes, bien entendu.
            Un des exemples les plus marquants est Duncan Blackthorne et l'Ange écarlate où une entreprise nommée TrendLearning.com est directement inspirée d'un de mes anciens employeurs, tout en se conformant aux codes des années 90 et du début de la vague des surfingnet.com. J'avoue qu'il n'était pas bien difficile d'en faire une entreprise servant de couverture aux activités d'un Arcane Mineur, quand l'original faisait tout pour convaincre qu'il était lui-même noyauté par une secte, notamment avec d'étonnants séminaires obligatoires à base de tests de personnalité sans guère de fondement scientifique. J'ai quitté cette entreprise peu avant de terminer l'écriture de Duncan Blackthorne et l'Ange écarlate, je vous laisse imaginer pourquoi.
            Plus près de nous, Dernière Course emprunte également à mon emploi actuel : sans donner trop de détails, je travaille pour une grosse entreprise américaine, dont la maison-mère a eu maille à partir avec des lois antitrust et des attaques en justice d'autres grandes entreprises, et nous a concocté à ces occasions une communication millimétrée où les disclaimers  à base de "ces propos n'engagent que la personne qui les a écrits et ne constituent pas un communiqué officiel de l'entreprise" devenaient plus longs que les messages eux-mêmes. Du pain béni pour imaginer la communication de Cyclope Systems et de leurs avocats.
            Mais dans le monde du travail, il n'y a pas que les entreprises elles-mêmes, il y a aussi les collègues. Dans un milieu geek comme l'informatique, on croise des personnages dans tous les sens du terme (et j'en suis probablement un à ma manière) et il est facile de s'inspirer d'eux pour peupler un roman ou une nouvelle. Un collègue a particulièrement la tête de l'emploi ? Il fera un excellent spécialiste de la programmation des cyborgs dans Dernière Course. Un autre a une manière particulière de parler ? Je m'arrête un instant sur une réplique en me demandant si elle rendrait bien en étant prononcée par lui. Un chef m'embête d'une manière ou d'une autre ? Pas de problème, un rôle de méchant ridicule sera taillé sur mesure pour lui.
            Parfois, plus simplement, quand j'ai du mal à cerner l'apparence physique d'un personnage, je n'ai qu'à chercher parmi mes collègues pour en trouver une et en faire ressortir facilement les traits principaux, et il n'y a pas besoin d'aller très loin pour trouver des exemples : c'est de cette manière que j'ai défini le gros de l'apparence d'Oliver Lloyd dans L'étrange affaire Nottinger. Il y a également gagné son prénom définitif, ayant commencé sa carrière avec celui de Cole.
            Malgré cela, la relation entre mon travail "officiel" et mon activité d'autrice est assez compliquée car avant tout, le premier prend du temps à la seconde, et surtout, pour reprendre une expression bien connue, du "temps de cerveau disponible", avec un très pénible effet de persistance : quand mon travail m'a bien pris la tête, il devient très difficile voire impossible de me remettre à l'écriture même avec la meilleure volonté du monde. Un grand nombre de séances d'écriture potentielles, ou parfois même d'idées dont le seul tort était de venir au mauvais moment, a fini dans le néant à cause d'un enchaînement de réunions trop pénibles ou d'une prise de tête d'un autre genre pendant la journée. Ne nous voilons pas la face, je m'en suis aussi vengée plus d'une fois en empruntant un peu de temps inoccupé à l'écriture d'un paragraphe de Dernière Course ou de La Légende de Thaalia. Mon activité d'écriture a aussi eu une influence un peu plus anecdotique et un peu plus étonnante sur mon travail : mes mots de passe sont inspirés (évidemment avec quelques ajustements) des titres de mes livres ou de mes projets en cours. Mes collègues n'étant pas très au courant de ces derniers, il leur est virtuellement impossible de deviner le mot de passe, et comme il est assez long, la méthode brute force n'est pas très efficace non plus.
            En conclusion, n'en déplaise à mon "moi" de mes débuts sur le "marché" du travail, mon emploi "officiel" et mon activité d'autrice sont intimement liés pour le meilleur et pour le pire, chacun des deux gagne quelque chose de l'autre et aucun des deux n'aurait tout à fait le même aspect sans l'autre. Sans écriture, mon travail serait d'un ennui mortel. Sans travail, mon écriture raterait quelques inspirations. Le tout est de savoir les faire cohabiter intelligemment et avec l'esprit ouvert.