samedi 11 août 2018

Le blues de l'écrivain, le retour

Content warning : il est possible que je sois amère et/ou que je m'apitoie sur moi-même dans cet article. A vous de voir si vous avez envie de subir ça ou pas...

Tous les auteurs ont sans doute connu ce genre de moment, mais il se trouve que cette fois c'est mon tour : je viens de subir mon premier refus de manuscrit. Ici, je ne compte volontairement pas les anciens refus, il y a quelques années, de maisons d'édition à qui j'avais envoyé des manuscrits un peu au hasard comme bien des auteurs débutants. Ils n'étaient pas agréables, évidemment, mais ici c'est bien pire, puisque c'est Mü éditions qui, après avoir publié Le don d'Osiris et L'étrange affaire Nottinger, annonce, après de longs mois d'attente, devoir refuser Moortopia.
Même si je pense que la sentence aurait pu tomber bien plus tôt, je remercie quand même Davy d'avoir attendu que mon anniversaire soit passé histoire de ne pas le gâcher. Lui-même, il faut bien le dire, était clairement gêné de devoir m'annoncer ce refus, et insistait sur le fait qu'il ne ferme pas complètement la porte à Moortopia ou au reste, à condition que j'améliore mon écriture.
Une nouvelle difficile à encaisser après avoir publié deux romans, même au succès relatif, sans parler du fait qu'elle coïncide apparemment avec une critique peu élogieuse de L'étrange affaire Nottinger (si vous voyez de quoi il s'agit, merci de ne pas m'en envoyer ni le lien ni le contenu, je n'en ai pas besoin, et ceux qui l'ont publiée sont d'ores et déjà dans ma liste noire personnelle comme tous les rares auteurs de critiques négatives de mes livres). Je ne sais pas dans quelle mesure cette critique a influencé le refus de Moortopia et je crois que je préfère ne pas savoir.
La principale question sous-jacente est de savoir si je suis prête (je laisse pour l'instant de côté la question d'en être capable) à améliorer en profondeur mon écriture ? Elle est au cœur du problème pour une raison toute simple : pour moi, écrire est avant tout un plaisir et j'entends que cela reste ainsi. S'il s'agit de refaire toujours les mêmes choses, parfois jusqu'à l'ennui ou à l’écœurement, avec des gens insatisfaits face à moi, j'ai mon autre travail, et quoi qu'on puisse dire dessus, il a l'avantage d'être payé des milles et des cents. Quoi qu'il arrive, je ne veux pas que mon activité d'autrice finisse par ressembler à ça alors qu'elle n'aura probablement jamais la même compensation.
A partir de là, deux choix s'offrent à moi : soit tenter effectivement de m'améliorer en espérant que cela ne finira pas comme je le décris plus haut, soit me concentrer sur ce qui me plaît et me plaira toujours, à savoir écrire sans me soucier plus que cela de la qualité, et retourner quelque temps dans le "circuit" amateur avec Atramenta.
Après avoir goûté à la publication, aucun des deux ne me satisfait tout à fait. J'ai cependant tenté de reprendre l'écriture de La Légende de Thaalia en gardant bien à l'esprit qu'il n'y a aucun objectif en jeu et que ce n'est pas grave si le scénario s'écrit un peu au fur et à mesure.
Et histoire de bien enfoncer le clou, coup de théâtre : le contrat de publication d'Alva & Eini sur Atramenta, dont j'avais un peu oublié la date de début et la durée, se termine dans 3 mois. J'ai la possibilité de le renouveler, et contrairement à l'autre, cela ne me coûtera a priori qu'un peu d'argent, mais là aussi se pose la question du "à quoi bon". La dernière vente d'Alva & Eini en version papier remonte à 2014, la version e-book (moins chère) résiste un peu mieux avec quelques ventes début 2018, mais là encore on ne peut pas dire que le succès a été au rendez-vous. (D'ailleurs, si vous voulez acheter Alva & Eini mais que vous hésitez, je vous conseille de le faire maintenant, dans 3 mois ce sera peut-être trop tard.)
Je n'arrive pas à me décider sur aucune des deux questions pour le moment, tout ce que je sais c'est que j'ai déjà versé des larmes à cause de tout cela parce que l'écriture me tient à cœur, et que ce n'est peut-être pas encore terminé (il n'y a pas que Churchill pour promettre du sang et des larmes). Tous les messages de soutien, conseils avisés que ce soit dans n'importe quelle direction sont les bienvenus, et pour ceux qui voudraient profiter de cette période de doutes pour m'attaquer, sachez que ma liste noire personnelle est extensible.
"Mélancolie", Edgar Degas [Domaine public], via Wikimedia Commons

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