dimanche 31 mars 2019

Lectures de mars 2019

Mars n'a peut-être pas été le mois le plus riche en lecture à cause de mes vacances sur la Méditerranée, pendant lesquelles, paradoxalement, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour lire. Ce qui ne m'a pas empêchée de tenter le défi de lecture #MarsAuFeminin, dont voici le bilan avec mes lectures du mois :
  • Persuasion - Jane Austen
    • Français (traducteur inconnu)
    • Numérique
    • Défi #MarsAuFeminin catégorie "Classiques" 
Anna Elliot est "l'enfant du milieu" d'une famille de la petite noblesse un peu trop imbue de son rang, ce qui l'a conduite à être négligée au profit de ses deux sœurs, et à garder un caractère réservé qui l'empêche de dire non. C'est ainsi qu'elle a renoncé au capitaine Wenworth que sa famille jugeait indigne d'eux. Pourtant, quand Wenworth refait surface, Anna se rappelle ses anciens regrets mais craint qu'il soit trop tard : Wenworth ne semble pas lui avoir pardonné son refus et il est sur le point de convoler avec une belle-sœur d'Anna. Une romance psychologique bien dans le style de Jane Austen qui, sous des dehors "BCBG", révèle une héroïne plus "iconoclaste" qu'elle n'en a l'air.
  • La Guilde des magiciens (La trilogie du magicien noir 1) - Trudi Canavan
    • Français (traduit de l'anglais par Justine Niogret)
    • Numérique
    • Défi #MarsAuFeminin catégorie "Autrice de SFFF"
Sonea vit dans les quartiers pauvres, les "Taudis", et n'a guère d'autre perspective d'avenir qu'une existence précaire comme celle de son oncle et sa tante. Jusqu'au jour où elle découvre par hasard qu'elle possède un puissant pouvoir magique, ce qu'elle croyait impossible car seuls les riches et les nobles entrent à la Guilde des Magiciens. Autre problème, les magiciens ont découvert son pouvoir et cherchent à la récupérer, autant pour la protéger que pour se protéger eux-mêmes. Sonea devient alors à son insu l'enjeu d'une lutte entre Rothen, le loyal et paternel alchimiste, et Fergun, le mage guerrier aux intentions bien moins louables. Même si on s'attend quand même un peu à la suite, on se prend d'affection pour les personnages qui cherchent à lutter contre les malentendus et les préjugés, et la fin laisse juste assez de suspense pour donner envie de lire le prochain tome.
  • La mystérieuse affaire de Styles - Agatha Christie 
    • Français (traduit de l'anglais par Thierry Arson)
    • Papier
    • Défi #MarsAuFeminin catégorie "Classiques" / "Autrice de thriller"
Invité au manoir de Styles Court par son ami John Cavendish, le capitaine Hastings y assiste à la mort de la propriétaire des lieux, Emily Inglethorp. Tout semble accuser le nouveau mari de la défunte, Alfred Inglethorp, plus jeune qu'elle et peu apprécié des autres membres de la famille. Mais Hercule Poirot aborde l'enquête sous un angle différent, et Hercule Poirot ne se trompe jamais même s'il est parfois difficile de suivre le raisonnement de ses petites cellules grises... De fausses pistes en secrets de famille, l'enquête ne néglige aucun détail, et déroule lentement mais sûrement le mobile du meurtre et la manière très subtile de le commettre. Cette affaire des poisons rappelle qu'il faut se méfier de tout le monde dans une enquête, y compris (et même surtout) des plus insoupçonnables.
  • Un meurtre est-il facile ? - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Gérard de Chergé)
    • Papier
    • Défi #MarsAuFeminin catégorie "Classiques" / "Autrice de thriller"
Dans le train qui l'amène à Londres, Luke Fitzwilliam rencontre par hasard Mlle Pinkerton qui semble convaincue que son paisible village est la proie d'un tueur en série. Quand il apprend la mort de la vieille dame le lendemain dans les journaux, Luke décide d'en avoir le cœur net, et se rend au village pour éclaircir les circonstances de quelques morts suspectes. Plusieurs habitants plus ou moins respectés du village deviennent pour lui des suspects potentiels, puis sont écartés au fur et à mesure. Mlle Pinkerton se demandait s'il est facile de commettre un meurtre et de s'en tirer ; peut-être, si on est la dernière personne que les gens soupçonneraient et s'ils découvrent la vérité trop tard. Sans Hercule Poirot ni Miss Marple, Agatha Christie met cette fois en scène un détective plus amateur et plus faillible dans une enquête à rebondissements où il ne faut pas se fier aux apparences.
  • Consuelo - George Sand
    • Français
    • Numérique
    • Défi #MarsAuFeminin catégorie "Classiques"
Consuelo, parfois appelée la "Zingarella" car elle est la fille d'une chanteuse gitane, est une cantatrice de génie destinée à faire une grande carrière à l'opéra. Mais sa candeur la rend peu apte à survivre aux intrigues des milieux artistiques, et les hommes ne lui réussissent pas, entre Anzoleto son amour d'enfance qui la trahit, ou Maître Porpora qui a repéré son talent et l'aime comme sa fille, mais comprend mal ses sentiments. Envoyée en Bohême pour fuir un scandale à Venise, elle y rencontre le comte Albert de Rudolstadt, aussi séduisant que fou mais qui voit en elle sa compagne idéale, presque mystique. Le choix entre l'amour (si c'en est) et sa passion pour l'art sera difficile. L'intrigue a beau être excellente, on est en présence d'une héroïne "à la Princesse Sarah" qui devient insupportable à force d'être parfaite.
  • La mère - Pearl Buck
    • Français (traduit de l'anglais par Germaine Delamain)
    • Papier
    • Défi #MarsAuFéminin catégorie "Roman/essai féministe"
L'histoire d'une paysanne chinoise anonyme, ayant à charge trois enfants, une belle-mère âgée mais aussi son mari insatisfait de sa condition de paysan et qui la quittera du jour au lendemain pour partir à la ville. Obligée de se faire passer pour veuve afin d'éviter les questions de ses voisins et de ses enfants, "la mère" continue sa vie du mieux qu'elle peut, sans pouvoir oublier tout à fait son mari, ce qui la conduit à gâter son fils cadet qui lui ressemble. Ni sainte ni abusive, c'est l'histoire d'une mère comme beaucoup d'autres, avec en toile de fond, les conditions de vie des habitants des campagnes de Chine écrasés autant par les taxes que par les traditions, et la montée contrariée du communisme mal compris (et donc craint) par ceux que la nouvelle doctrine est censée défendre.
  • Le Robinson de douze ans - Jeanne Sylvie Mallès de Beaulieu
    • Français
    • Numérique
    • Défi #MarsAuFéminin catégorie "Inclassable"
Embarqué comme mousse, Félix fait naufrage et trouve refuge sur une île déserte où malgré ses douze ans et son manque d'expérience de la vie, il va devoir survivre à la manière de Robinson Crusoë, avec pour seule compagnie (du moins au début) son fidèle chien Castor. Une histoire destinée à la jeunesse où le héros, même s'il rappelle (leçon de morale pour les enfants oblige) que le travail et la persévérance permettent de se sortir de toutes les difficultés, ne rencontre finalement pas beaucoup d'obstacles et devrait surtout féliciter sa chance, qui apporte également une intrigue courte et sans vrai suspense.
Palier Elsa "Libérée, délivrée" réussi !

BookPack 3.5

Après la publication de la nouvelle aventure de l'Alchimiste Le plan des hommes-métal, le BookPack devait logiquement se mettre à jour pour inclure ce nouveau texte. C'est maintenant chose faite avec un peu de retard : en effet, j'en ai profité pour inclure quelques corrections sur Nuit de hasard ainsi que sur Hello! Mister Crowley, qui pourrait bien être mon NaNoWriMo qui a bénéficié du plus grand nombre de corrections. Le BookPack 3.5 est disponible sur les liens à droite, ou directement ici si vous avez la flemme de chercher.
Bonne lecture !
Vous lisez seul.e ou entre ami.e.s ? Peu importe, lisez ! - Deutsche Fotothek‎ [CC BY-SA 3.0 de (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en)], via Wikipedia Commons

mercredi 27 mars 2019

Camp NaNoWriMo et Dernière Course : c'est reparti pour 2019

Rappelez-vous : ma dernière (qui était aussi ma première) participation au Camp NaNoWriMo, c'était en avril dernier, pour donner un coup de boost à l'écriture de Dernière Course. Une tentative qui s'était soldée par un succès puisque j'étais même allée au-delà de l'objectif initial et que quelques mois plus tard, je mettais enfin le point final à Dernière Course.
Cependant, je savais que ce n'était qu'un premier jet avec des imperfections, et malgré ma satisfaction d'avoir réussi à écrire mon plus long roman en ce jour, je savais dès juillet dernier que Dernière Course, comme une des voitures de course dont il parle, allait avoir besoin d'un bon coup de polish, et avant cela, d'un petit examen du moteur et de la carrosserie pour réparer tout ce qui pourrait aller de travers. J'aime énormément Dernière Course, et c'est justement pour cela que je voulais le retravailler, pour être sûre que cette histoire aille au maximum de son potentiel, ou du moins au maximum où je peux l'emmener avec mes compétences d'autrice actuelles.
Beaucoup de choses m'ont empêchée de commencer ce travail jusque-là : ma répugnance naturelle pour la réécriture qui peut très vite me faire détester ce que j'ai adoré écrire, ma baisse de moral l'été dernier suite à la non-publication de Moortopia, la nécessité de terminer La Légende de Thaalia puis Le plan des hommes-métal, autant de choses qui ne m'ont pas aidée à me remettre à Dernière Course. Je gardais pourtant tout cela dans un coin de ma tête, notant des pistes d'amélioration parfois contradictoires ou trop détaillées, mais sans jamais perdre tout à fait de vue l'idée globale.
L'arrivée du mois d'avril et du Camp NaNoWriMo 2019 m'ont suggéré l'idée de boucler la boucle (ce genre de symbole a de l'importance pour la motivation) et de lancer enfin en 2019 la réécriture de ce que j'avais terminé en partie grâce à l'édition de 2018.
Je me suis d'ores et déjà installée dans une cabane avec des gens que je connais un peu grâce à Twitter, et pour la première fois dans un projet de type NaNoWriMo, je me fixe un objectif non pas en mots (Dernière Course est déjà globalement écrit et je n'ai pas pour but de l'étendre à l'infini) mais en heures, pour me forcer à passer du temps sur cette réécriture. En prévoyant un rythme d'1 heure par jour ouvré et 3 heures par jour de week-end ou jour férié (Lundi de Pâques inclus), c'est donc un objectif initial de 47 heures que j'ai choisi. Si je passe plus de temps, tant mieux. Si j'ai besoin de moins d'heures pour amener Dernière Course au niveau que je souhaite, tant mieux aussi, mais j'y crois moins.
Mes principaux axes de travail sont les suivants :
  1. Éliminer toutes les incohérences et les répétitions scénaristiques (entre autres, il y a une double amnésie qui me semble redondante, une seule perte de mémoire suffit et aura plus d'impact). C'est sûrement cette partie qui va m'occuper le plus.
  2. Accentuer le côté cyborg et connecté de Saïba, ainsi que l'intrusion dans son cerveau que cela implique.
  3. Donner un peu plus d'importance aux personnages de May et Uru, et éventuellement au "Chico de Cuba" qui est actuellement le moins présent de tous.
S'ajoutera évidemment à cela tout problème ou idée d'amélioration qui pourrait me venir en cours de "route"...
J'appréhende cette réécriture, et en même temps j'ai hâte de m'y remettre. Depuis juillet dernier, Dernière Course et ses personnages ne m'ont jamais totalement quittée, et il suffit parfois d'une image ou d'une musique pour que je me sente repartir sur la Transcontinental 50 avec William "Shadow" Chaser, Saïba et les autres. Après tout, il n'y a que les routes qui sont belles, et peu importe où elles nous mènent...
On the road again... - Par Regulator78 sur English Wikipedia [Domaine public]

mercredi 13 mars 2019

Les nouvelles aventures de l'Alchimiste

Comme j'écris principalement des histoires "one-shot" et pas des sagas, j'ai peu de personnages récurrents, même s'il arrive que plusieurs d'entre eux proviennent de la même source d'inspiration. Duncan Blackthorne est une exception, apparaissant à ce jour dans deux romans, Duncan Blackthorne et l'Ange écarlate et Duncan Blackthorne et la Venise des glaces.
Jusqu'à présent, l'Alchimiste était uniquement l'héroïne d'une histoire intitulée Les miroirs sur la colline, une nouvelle un peu improvisée pour le concours des bibliothèques de Sartrouville de 2014, et qui n'avait finalement pas été envoyée, le délai étant déjà dépassé sans que je ne m'en rende compte. Ironie de l'histoire, cette nouvelle pour laquelle j'ai manqué de temps mettait en scène un Seigneur du Temps (ou plutôt une Dame du Temps, comme le rectifierait très justement Missy). Le personnage était en effet directement inspiré de Doctor Who, cependant à un aucun moment l'histoire ne mentionne explicitement les Seigneurs du Temps, Gallifrey ou un TARDIS. Le vaisseau de l'Alchimiste partage pourtant les caractéristiques de celui du Docteur, mais étant un peu plus méticuleuse que son compatriote (ou disposant d'un appareil moins obsolète), l'Alchimiste n'apparaît pas dans une voyante cabine bleue mais sait se fondre dans le décor.
L'Alchimiste appartient donc comme le Docteur à l'espèce des Seigneurs du Temps. Le nombre de régénérations qu'elle a déjà connu est indéterminé, et il n'est pas dit non plus si elle a déjà été un homme. Comme le Docteur, elle a quitté Gallifrey pour un motif non précisé mais qui semble être l'ennui, et comme le Docteur, elle ne donne pas son vrai nom et préfère se cacher derrière un "titre". Dans son cas, elle retient de l'alchimie le principe de transmuter les métaux "grossiers" en des matières plus nobles, ou d'extraire leur essence d'une enveloppe imparfaite, tout comme l'Alchimiste recherche ce qu'il y a de mieux dans les mondes et les gens qu'elle rencontre.

L'Alchimiste a cependant quelques différences avec le Docteur. En premier lieu, elle est capable de prendre les armes, et même si elle préfère l'éviter, elle l'estime indispensable avec tous les dangers qu'on peut trouver dans l'Univers. Elle essaie de maintenir le meilleur équilibre entre chercher ce qu'il y a de bon chez les êtres et ne pas tendre la joue droite quand on lui frappe la joue gauche.
Autre différence : l'Alchimiste n'a pas de compagnons. Ils sont remplacés par des robots muets et obéissants, qui constituent aussi un équipage complet pour piloter son vaisseau (ce qui explique qu'il soit moins erratique que celui du Docteur). L'un des robots, nommé Crystaléa, fait exception : elle détient l'intelligence et l'âme de son vaisseau, que l'Alchimiste a transférées dans un corps robotique pour avoir une meilleure interaction. Dans une certaine limite, car l'Alchimiste a parfois du mal à supporter la contradiction...
Comme le Docteur, l'Alchimiste s'habille selon ses envies et fait fi des modes, qui changent de toute façon bien trop entre deux époques ou deux planètes. Dans Les miroirs sur la colline, on ne la voit porter qu'un kimono bleu, dont la soie et les longues manches déployées la font ressembler à un papillon ; papillon qu'elle affiche également en broderie sur sa tenue de combat dans Le plan des hommes-métal, pour rappeler que les voyages dans le temps sont toujours susceptibles de déclencher un "effet papillon" : petite cause, dégâts potentiellement immenses !
Un kimono similaire à celui que porte l'Alchimiste - Par Lukacs~commonswiki supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html), CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/) ou CC BY 2.5 (https://creativecommons.org/licenses/by/2.5)], via Wikimedia Commons
Cependant, comme pour le Docteur qui dit qu'il ne faut pas intervenir dans le passé mais finit toujours par le faire, il y a parfois un gouffre entre les principes que l'Alchimiste essaie de respecter et ses actions. Si les conséquences semblent mineures dans Les miroirs sur la colline, ce n'est plus du tout la même chose dans Le plan des hommes-métal où elle "s'attaque" à rien moins que l'Empereur de la petite planète Ardentia, dont elle découvrira qu'il est un élément-clé dans un plan visant à altérer irrémédiablement le futur de toute la planète, et où l'Alchimiste elle-même pourrait y être pour quelque chose...
Cette nouvelle aventure de l'Alchimiste marque la création d'une collection intitulée L'Alchimiste sur Atramenta, avec pour l'instant deux œuvres, peut-être un jour d'autres ?
Couverture de "Le plan des hommes-métal". Cliquez ici pour le lire sur Atramenta, et ici pour le lire sur InLibroVeritas.