Il fait chaud, il fait de plus en plus chaud, et le seul moyen d'y échapper, c'est de trouver un coin au frais avec une bonne lecture pour attendre la fraîcheur de la nuit. Voici ce que j'ai lu en juin :
- Le triomphe des ténèbres - Eric Giacometti & Jacques Ravenne
- Français
- Papier
L'Allemagne nazie a envahi une bonne partie de l'Europe, galvanisée par une idéologie dont on découvre qu'elle repose en grande partie sur l'occultisme. Himmler, chef des SS, est en effet persuadé que quatre swastikas de pierre sont dissimulées à travers le monde, et qu'elles pourraient donner aux nazis le pouvoir suprême. Que ce soit réel ou non, lui et ses SS y croient assez pour que les Alliés décident de contrecarrer leurs plans et de s'emparer des swastikas avant eux. Chasseurs de trésors et archéologues fanatisés se livrent alors une course effrénée digne d'Indiana Jones sur fond de guerre mondiale, de combats sans pitié et de résistance parfois désespérée. Un récit glaçant et captivant, dont j'avais eu l'occasion de voir l'un des auteurs raconter ses recherches dans une conférence aux Imaginales.
- Le soleil sous la mer - Jean-Georges Vandel
- Français
- Papier
Le futur est un monde unifié sous un seul gouvernement mondial, qui pourrait être utopique s'il n'était pas aux mains de Ludovic Ritter, dictateur irascible aux allures de Donald Trump. Toute idée risquant de contredire le régime est punie et toute critique de Ritter passible de l'exécution sommaire. Mais régulièrement, des gens disparaissent sans laisser de traces : des artistes et des intellectuels déçus du régime en route pour "Mineralia", un monde caché dont les habitants tentent de préserver les libertés et mettre la science au service de l'humanité. Le jour où des fuites révèlent l'existence de Mineralia, l'affrontement est inévitable, et chacun des camps a une idée précise de qui sera vainqueur... sauf que l'un d'eux à la science de son côté. Même s'il n'échappe pas aux clichés, le roman livre une approche de la résistance à la tyrannie bien d'actualité, avec des personnages attachants.
- Chasseurs d'hommes - Jimmy Guieu
- Français
- Papier
Ronald Holloway, jeune chômeur s'apprêtant à passer la nuit dans un parc, est témoin par hasard de l'agression de l'industriel John Dawkins par trois hommes mystérieux qui semblent prêts à tout pour dissimuler des informations. Ces "Chasseurs d'hommes" ou ces "Hommes en noir" (oui, les Men in Black, très loin des films avec Will Smith) font partie d'un gigantesque complot interplanétaire qui vise à maintenir l'humanité dans l'ignorance de l'existence des extraterrestres. Entre science-fiction et polar, ce récit est accrocheur mais a des accents de complotisme (l'auteur, également ufologue, était réellement persuadé de l'existence de ces "visiteurs" extraterrestres).
- Un bonheur insoutenable - Ira Levin
- Français (traduit de l'anglais par Franck Straschitz)
- Papier
L'humanité forme désormais selon le credo universel "une seule et grande Famille", uniformisée et sous le contrôle de l'ordinateur UniOrd, qui décide tout pour ses membres, de s'ils auront le droit de naître ou de mourir à s'ils peuvent se procurer un carnet à dessins, en passant par leur "noméro", un prénom parmi quatre noms autorisés suivi d'un matricule. Mais Li RM, qui préfère se faire appeler "Copeau", se distingue à la fois physiquement (un oeil vert et un autre marron) et mentalement (il a gardé dans une certaine mesure l'envie de choisir), ce qui doit tôt ou tard l'amener à refuser le bonheur artificiel dans lequel l'humanité est plongée. Plusieurs formes de rébellion s'offrent à lui, mais pour lui une seule est efficace : s'attaquer à "Uni". Moins connue que 1984 ou Le meilleur des mondes, cette dystopie d'un monde contrôlé par une IA n'en est pas moins utile de nos jours.
- Histoires à rebours - Collectif
- Français (traductions de l'anglais par plusieurs personnes)
- Papier
Ce dernier tome de la Grande Anthologie de la Science-fiction a choisi un "thème" particulier auquel on ne s'attend pas forcément : l'humour. Mais l'humour n'est-il pas le propre de l'humanité, et qui a dit que la science-fiction devait forcément être sérieuse ? L'humour est d'ailleurs souvent cruel, reflétant un monde obtus où un Martien peine à convaincre qu'il en est un, et où un rat joueur d'échecs n'est pas considéré comme un prodige car il ne joue pas si bien que ça. Mais quand il s'étend à autre chose que l'humanité, un humoriste risque de se faire voler la vedette par son robot-gagman, et l'humanité tient à son humour, parfois au point de former des sociétés secrètes pour nourrir et préserver ses blagues. Un peu de détente dans un monde de brutes dont il vaut mieux rire.