J'ai eu un peu moins de temps pour lire ce mois-ci avec le NaNoWriMo et l'écriture à la chaîne de
Hello! Mister Crowley, et manque de bol, cette année le 11 novembre tombe un samedi, ce qui ne m'aide pas à gagner du temps... Voici quand même quelques lectures pour ce mois de novembre :
- La gorge - Peter Straub
- Français (traduit de l'anglais par Jean Rosenthal)
- Papier
Dernier volet de la trilogie
Blue Rose, ce roman plus long que les deux précédents les reprend tout en changeant de dimension :
Koko et
Mystery n'étaient que des fictions écrites par Timothy "Tim" Underhill, qui nous livre la véritable histoire. Le tueur en série surnommé "Blue Rose", qui avait assassiné sa sœur April plusieurs décennies plus tôt, est de retour, et par une étrange coïncidence, sa dernière victime s'appelle aussi April. Tim doit donc retourner dans sa ville natale, retrouver les gens qui ont inspiré plus ou moins fidèlement ses personnages, l'hôtel où ont eu lieu les meurtres de Blue Rose et où travaillait son propre père, les histoires de la guerre du Vietnam auxquelles il a été plus ou moins mêlé, et surtout les souvenirs douloureux que son enquête va faire remonter à la surface. Tout semble lié à l'hôtel et son ancien directeur "l'abominable" Bob Bandolier, à moins que le fils de Bob, Fielding "Fee" Bandolier, n'ait aussi quelque chose à voir avec le tueur en série. Trahisons, fausses pistes et traumatismes d'enfance s'enchaînent au fil de l'enquête de Tim, bien déterminé à faire la lumière sur les heures les plus sombres de sa jeunesse et de sa ville natale. Le dénouement de cette trilogie glaçante laisse un goût d'amertume après tant de temps passé à remuer les souvenirs et les obsessions de Tim Underhill, et on se surprend à lui souhaiter d'en être enfin guéri pour de bon.
Un article plus complet reprend toute la trilogie avec le roman graphique The Green Woman.
- Les fabricants d'armes - A.E. Van Vogt
- Français (traduit de l'anglais par Jean Cathelin)
- Papier
Aux yeux de tous, le capitaine Robert Hedrock est au service de la Guilde des Armuriers, une organisation puissante qui contrebalance le pouvoir de l'Empire en permettant à tout le monde de disposer d'armes défensives. Ce que tout le monde ignore, c'est qu'il est immortel et qu'il poursuit un dessein plus ambitieux et à très long terme pour l'humanité qu'il veut voir s'envoler vers les étoiles. Quand coup sur coup, les Armuriers comprennent qu'il n'est pas ce qu'il semble être et l'Impératrice le fait condamner à mort pour trahison, Hedrock n'a pas d'autre choix que de battre en retraite, en envisageant déjà sa prochaine manœuvre. Cependant, même cet immortel qui prévoit cent coups à l'avance aura des surprises quand apparaîtront des représentants d'une civilisation extra-terrestre désireux d'en savoir plus sur l'humanité. La psychologie des personnages, y compris les immortels et les extraterrestres, est bien fouillée et de nombreux thèmes pas toujours très bien exploités en SF sont abordés, mais l'histoire est malheureusement un peu courte, on aurait aimé suivre plus longtemps Hedrock l'immortel.
- Le Sombre - James Herbert
- Français (traduit de l'anglais par Bernadette Emerich et Michel Darroux)
- Papier
Chris Bishop se décrit parfois lui-même comme "chasseur de fantômes" mais c'est avant tout un parapsychologue qui cherche une explication rationnelle aux phénomènes surnaturels. Jusque-là, les événements lui ont toujours donné raison à une exception près : la demeure de Beechwood à Londres, ancien quartier général d'une secte malsaine dirigée par un homme affirmant être capable de maîtriser le mal par-delà la mort. En se rendant de nouveau à Beechwood à la suite d'une vague d'hystérie meurtrière dans le quartier et à la demande du parapsychologue Jacob Kulek et de sa fille, Bishop découvre que le "Sombre", une entité faite de pur mal qui se nourrit des pires pulsions humaines, pourrait bien être une réalité, et qu'il est urgent de l'arrêter avant qu'il ne se répande dans tout Londres. L'histoire distille l'angoisse et l'épouvante goutte à goutte dans un style parfois presque lovecraftien, tout en lorgnant du côté du film de zombies revisité, comme un pont entre l'épouvante "classique" et moderne.
- Le Repaire du Ver blanc - Bram Stoker
- Français (traduit de l'anglais par François Truchaud et Cécile Desthuilliers)
- Papier
Après avoir vu
le film qui en est (librement) adapté, je me devais de jeter un coup d’œil au roman original de Bram Stoker. Le principe est le même bien que tous les personnages soient différents : Adam Salton, jeune homme passionné de sciences, revient sur ses terres natales, et avec l'aide d'un vieux naturaliste qui rappelle un peu Van Helsing dans
Dracula, il se met à enquêter sur les mystères des propriétés environnantes, en particulier celle de la venimeuse Lady Arabella, dont le domaine était autrefois surnommé le "Repaire du Ver blanc". Si le principe de base est excellent, l'histoire est brouillonne, les intentions des "méchants" manquent de cohérence (heureusement au fond, sinon tous les héros seraient vite morts sans pouvoir intervenir), les dialogues sont très longs et pas toujours faciles à suivre et la fin fait s'interroger sur le plan de Lady Arabella si du moins elle en avait bien un. Étrangement, les défauts du livre sont un peu les mêmes que ceux du film (qui n'est pas épargné dans la préface), celui-ci était-il finalement une excellente adaptation ?
- La Dame du manoir de Wildfell Hall - Anne Brontë
- Français (traduit de l'anglais par Denise et Henry Fagne)
- Papier
Le manoir de Wildfell Hall que tout le monde croyait inhabité et largement inhabitable a une nouvelle locataire, la mystérieuse Helen Graham, une jeune veuve accompagnée de son fils. Très vite, les rumeurs vont bon train sur cette femme discrète mais qui a des idées très arrêtées et novatrices sur l'éducation de son fils et les devoirs d'une femme. Devenu amoureux de la jeune veuve, Gilbert Markham fait tout pour ne pas croire les rumeurs et finit par découvrir la vérité : mariée trop hâtivement à un homme violent et alcoolique qui l'a trompée à plusieurs reprises, Helen s'est enfuie du domicile conjugal et doit se cacher car le scandale retomberait sur elle. Féministe avant l'heure, ce roman de 1848 énonce des théories scandaleuses à l'époque mais qui font étrangement toujours débat en 2018, comme : "un petit garçon qui ne goûte pas au vin va-t-il vraiment ne jamais devenir un homme ?" ou "comment un homme peut-il quitter sa femme pendant des mois mais lui reprocher de s'absenter un jour ?"
Un petit rappel en cette fin d'année, et puisqu'il y a eu du très bien et du moins bien, de
ce que signifient mes notes de lecture.
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