Mai, son muguet, ses jours fériés et ses Imaginales. Et comme tous les mois, ses lectures.
- Les jardins de l'Ombre Jaune - Henri Vernes
Petite pause pour retrouver l'aventurier Bob Morane toujours "à la recherche de l'Ombre Jaune", à moins que ce ne soit l'Ombre Jaune qui le poursuit. Le schéma classique du justicier contre le génie du mal tend à s'essouffler dans cet épisode : une idée intéressante au début qui ne sera pas du tout reprise par la suite, un certain manque de suspense avec Bob Morane qui utilise quasiment un "cheat code" pour se rendre au repère de l'Ombre Jaune, et cette dernière, conformément au scénario, disparaît à la fin dans le plus pur style "on se retrouvera". Quant aux jardins de l'Ombre Jaune, ils ne font qu'une brève apparition à la fin.
- Dôme - Stephen King
- Français (traduit de l'anglais par William Olivier Desmond)
- Papier
Deux tomes pour un roman fleuve mais dans lequel il n'y a aucune longueur, au fil de l'histoire d'une "paisible petite ville du Maine" (on sait ce que ça implique généralement chez Stephen King) piégée du jour au lendemain sous un champ de force qui la coupe du reste du monde. Plus d'informations dans
l'article détaillé.
- Hannibal Lecter, les origines du mal - Thomas Harris
- Français (traduit de l'anglais par Bernard Cohen)
- Papier
Intelligent, sensible, aristocratique, Hannibal Lecter aurait pu avoir un destin très différent s'il ne s'était pas retrouvé au milieu de la Seconde Guerre mondiale. Obligée de fuir les attaques des Nazis, sa famille est finalement tuée par des soldats et des pillards, et ce qui reste de leur château confisqué par les Soviétiques. Pris en charge par son oncle en France, malgré tous les efforts de ce dernier, il reste obsédé par l'idée de punir ceux qui ont dépecé et mangé sa petite sœur. Mais à force de poursuivre les monstres, on peut y prendre goût et devenir soi-même un monstre, et l'amour ambigu de la belle Murasaki a peut-être aussi contribué à le faire basculer. Le thème de l'innocence brisée est omniprésent sur fond de réflexion sur ce que la nature humaine peut avoir de pire.
- La petite Fadette - George Sand
Au cœur de la campagne, les gens sont simples et croient surtout ce qu'ils voient quitte à juger sur les apparences. C'est pour cela que tout le monde rejette la petite Fadette, petite-fille d'une vieille sorcière qui vit à l'écart du village. Elle, de son côté, est attirée par le beau Landry que tout le monde aime, et devra vaincre les préjugés d'abord pour gagner son amour, puis pour faire accepter leur liaison par le reste du village. Malgré une apparence bien chrétienne et moralisatrice, l'histoire égratigne un peu les convenances lorsque la petite Fadette défend son choix de ne pas tenir compte du "qu'en-dira-t-on"... avant de faire complètement volte-face pour se couler dans le moule. Une déception qui rend l'histoire très convenue à partir de là.
- La dernière mouche avant la fin du monde - Rachel Cade et Fred Marty
Neo et L.A. n'étaient jusque-là que deux geeks parmi d'autres qui discutaient par Internet interposé, mais soudain, ils se retrouvent seuls sur Terre, le reste du monde étant figé dans le temps. Que peuvent faire deux fans de SF et de jeux de rôle face à la catastrophe ? Tout simplement agir comme le feraient leurs héros, et trouver le moyen de ramener les choses à la normale, si possible à grands renforts de références à des classiques de la culture geek comme
Doctor Who,
Buffy contre les vampires, ou même
Kaamelott ou le
Donjon de Naheulbeuk. Un scénario conçu comme un escape game et des personnages attachants bien qu'un peu têtes à claques, pour une histoire hilarante mais un peu courte. Saura-t-on un jour comment a été conçu ce fameux portail ?
- Le Mystère de la chambre jaune - Gaston Leroux
Voici l'enquête qui a rendu célèbre le journaliste-détective Joseph "Rouletabille" qui tient ce surnom de son étonnante tête ronde. Mathilde Stangerson a été agressée dans une salle a priori fermée, sans aucune possibilité pour l'agresseur de fuir ou de se cacher. L'inspecteur de la Sûreté qui enquête officiellement sur le "mystère de la Chambre Jaune" accuse le fiancé, mais Rouletabille a une autre théorie, qui va beaucoup plus loin qu'on ne pourrait le croire. Seul problème, cette théorie est difficile à suivre entre le mutisme capricieux de Rouletabille et les changements brutaux de narrateur (Sainclair, le "Watson" de Rouletabille, incorpore les rapports d'autres personnes au gré de l'histoire), ce qui a au moins l'avantage de préserver le suspense pour le coup de théâtre final.
- Le Parfum de la Dame en noir - Gaston Leroux
Une fois le mystère de la Chambre jaune résolu et l'assassin éliminé, on pourrait croire que tout est arrangé pour les protagonistes du drame. Sauf que Rouletabille découvre que Mathilde Stangerson, la "Dame en noir" qui s'occupait de lui dans son enfance, et sa mère sont une seule et même personne. Une personne qui croit que celui qui la poursuit et qu'on croyait mort est toujours vivant. Cruel dilemme pour Rouletabille puisque l'assassin en question n'est autre que son père biologique, et pour les habitants d'un château méditerranéen isolé du monde, commence une attente angoissante où personne ne sait si l'assassin se cache parmi eux... y compris le lecteur perdu dans les sentiments embrouillés des différents narrateurs qui n'aident pas à y voir clair dans ce nouveau tour de passe-passe.
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