La nouvelle année est arrivée, et avec elle, toujours de nouvelles lectures. Voici avec quoi j'ai commencé 2019 :
- Tarzan of the Apes - Edgar Rice Burroughs
Le roman original dont sont issues toutes les aventures de Tarzan de 1912 à nos jours. Débarqués de force dans la jungle africaine, Lord Greystoke et sa femme y trouvent la mort, mais leur bébé survit en étant recueilli par une tribu de singes. De plus en plus conscient de ses différences vis-à-vis de ses "congénères", Tarzan est déchiré entre le monde de la jungle qu'il connaît depuis son enfance, et le monde des humains auquel il sait appartenir, surtout quand ce dernier est représenté par la belle Jane Porter. Cette histoire devenue mythique au point d'inspirer nombre de romans, BD et films pose la question de la nature humaine, en particulier celle des enfants sauvages qui passionnaient le public à cette époque. Tarzan, lord anglais par le sang et homme-singe par l'expérience, restera-t-il un "sauvage" ou rejoindra-t-il finalement la civilisation ? Même la fin, un peu rapide, laisse un doute à ce sujet, une fin qui avait d'ailleurs déçu les lecteurs de Burroughs et l'avait conduit à prolonger bien plus longtemps que prévu les aventures de Tarzan.
- Le crime de Lord Arthur Savile - Oscar Wilde
- Français (traduit de l'anglais par Albert Savine)
- Numérique
Première relecture de 2019, pour une histoire que je connaissais déjà depuis bien longtemps pour en avoir lu une adaptation BD en anglais dans
I Love English (que de souvenirs...). Parce qu'un voyant a prédit au charmant mais un peu naïf Lord Arthur Savile qu'il allait commettre un meurtre, celui-ci décide de le faire avant de se marier pour éviter que le déshonneur retombe sur sa fiancée. Il prend pour cibles des parents éloignés qui se révèlent malheureusement plus difficiles à tuer que prévu, conférant un caractère encore plus absurde et ridicule à ses tentatives de meurtre. Une histoire courte qui ne laisse pas le temps de s'ennuyer, le tout relevé d'un délicieux humour noir.
- Le portrait de Monsieur W. H. et autres nouvelles - Oscar Wilde
- Français (traduit de l'anglais par Albert Savine)
- Numérique
Un ensemble de nouvelles, poèmes en prose et essais d'Oscar Wilde allant du plus connu au plus obscur. Il est difficile de parler d'un ensemble aussi diversifié en un seul paragraphe, aussi je vous renvoie à
l'article détaillé.
- La Mythologie Viking - Neil Gaiman
- Français (traduit de l'anglais par Patrick Marcel)
- Papier
S'inspirant des célèbres
Edda en prose et
Edda poétique, Neil Gaiman en compile les meilleures histoires et révèle, à la manière d'un conteur scandinave, les exploits de Thor et Odin, les fourberies de Loki et les mythes de la fondation et de la destruction du monde (le célèbre Ragnarök). Loin de l'image donnée par les
Avengers et autres histoires de super-héros, Thor se révèle être une brute pas très maligne, Loki un être chaotique mais pas forcément mauvais, qui sauve parfois la peau des autres dieux mais n'en tire guère de reconnaissance, peut-être est-ce la raison pour laquelle il se retournera contre eux au moment du Ragnarök... Parfois, en lisant ces contes de la mythologie nordique, on peut fermer les yeux et s'imaginer sous une hutte de bois à écouter les histoires ancestrales des dieux devant un feu crépitant. Une lecture indispensable pour découvrir cette mythologie libérée des clichés des
comics.
- Différentes saisons - Stephen King
- Français (traduit de l'anglais par Pierre Alien)
- Papier
Quatre novellas de Stephen King regroupées sous un même titre et placées sous le signe des saisons. Pas vraiment de fil conducteur entre elles à part la sensation que la frontière est ténue entre réalité "rassurante" et horreur, et que les pires monstres se trouvent généralement au cœur des humains eux-mêmes, comme ces adolescents qui parcourent des kilomètres pour voir un cadavre de leurs propres yeux, ou celui-là qui se laisse fasciner par les récits d'un ancien SS et se découvre une âme de tyran et de tueur en série. L'histoire d'un homme ordinaire mais dont la volonté de s'évader est si forte et si constante qu'elle en devient presque inhumaine, et celle d'un mystérieux club dont les membres se racontent des histoires étranges peu avant Noël complètent ces quatre saisons au sein d'années révolues et de dimensions incertaines, sous la plume inimitable de Stephen King qui fait coïncider l'Amérique bien-pensante et l'angoisse de l'inconnu.
- A Study in Emerald - Neil Gaiman
- Anglais
- Numérique (mais imprimé par mes soins)
Un "détective conseil" aussi doué qu'excentrique, assisté de son ami, enquête sur un meurtre visant la famille royale... Si cette accroche vous rappelle quelque chose, méfiez-vous des apparences. Nous ne sommes pas en Angleterre mais à New Albion, et les Grands Anciens, venus de l'espace il y a quelques siècles, règnent sur l'humanité pour la protéger de la barbarie et de l'anarchie. Il ne sera donc pas toléré qu'un simple mortel s'en prenne aux rejetons des maîtres du monde, et on fait donc appel à celui qui est réputé le meilleur détective du pays, mais même le plus doué des enquêteurs va avoir des difficultés devant le niveau de l'adversaire, jusqu'au coup de théâtre final. Parfois la clé de l'énigme n'est pas dans ce qu'on voit, mais dans ce qu'on ne voit pas, et l'auteur en joue avec succès du début à la fin...
- Shining - Stephen King
- Français (traduit de l'anglais par Joan Bernard)
- Papier
Renvoyé de son poste de professeur à cause de son alcoolisme et de ses pulsions violentes, Jack Torrance doit accepter le seul travail qu'on lui propose encore : veiller pendant l'hiver sur l'Overlook, palace au passé chargé. Plusieurs mois à trois seulement, coupés du monde, alors que Danny, le fils de Jack, possède des dons de télépathie et de prescience, et que l'hôtel semble hanté par les innombrables fantômes de son passé : la catastrophe est inévitable, et très vite, on se pose sérieusement la question de si quelqu'un va survivre. Bien que Danny soit le héros de l'histoire, le profil psychologique le plus intéressant est celui de son père Jack, déchiré entre son désir de bien faire et l'héritage toxique de son propre père alcoolique, tyrannique et violent dont il n'arrive pas à se débarrasser. Le mélange de l'oppression venant des fantômes de l'hôtel et de celle de la famille elle-même donne à ce huis-clos toute son atmosphère aussi prenante qu'étouffante, digne du chef-d’œuvre de Stephen King.
- Misery - Stephen King
- Français (traduit de l'anglais par William Desmond)
- Papier
Paul Sheldon s'est lassé de son personnage phare, Misery Chastain, héroïne d'une série de mélodrames qui lui a rapporté argent et succès, mais l'empêche selon lui d'écrire un vrai roman reconnu. Aussi a-t-il décidé que
Misery's Child serait l'ultime épisode, celui où Misery trouverait la mort. Sauf qu'un accident le fait tomber entre les griffes d'Annie Wilkes, tueuse en série psychotique et fervente admiratrice de Misery qui n'admet pas la disparition de "son" héroïne. Pour Paul, c'est une épreuve qui commence : pour avoir une chance de rester en vie, il doit donner à Annie ce qu'elle veut, à savoir le retour de Misery. Avec la rédaction de la nouvelle aventure de Misery en trame de fond, les deux personnalités luttent sans relâche pour savoir qui prendra l'ascendant et survivra à l'autre, le tout dans une campagne américaine isolée qui, à en croire le King, est peuplée de fous dangereux obsédés par leur idée de la pureté.
Misery laisse également entrevoir à travers le personnage de Paul les rapports ambigus d'un auteur avec ses personnages, et la question parfois cornélienne de tuer ses personnages pour avancer, avec pour reflet malsain l'envie d'Annie de tuer son auteur.
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