dimanche 31 mars 2019

BookPack 3.5

Après la publication de la nouvelle aventure de l'Alchimiste Le plan des hommes-métal, le BookPack devait logiquement se mettre à jour pour inclure ce nouveau texte. C'est maintenant chose faite avec un peu de retard : en effet, j'en ai profité pour inclure quelques corrections sur Nuit de hasard ainsi que sur Hello! Mister Crowley, qui pourrait bien être mon NaNoWriMo qui a bénéficié du plus grand nombre de corrections. Le BookPack 3.5 est disponible sur les liens à droite, ou directement ici si vous avez la flemme de chercher.
Bonne lecture !
Vous lisez seul.e ou entre ami.e.s ? Peu importe, lisez ! - Deutsche Fotothek‎ [CC BY-SA 3.0 de (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/de/deed.en)], via Wikipedia Commons

mercredi 27 mars 2019

Camp NaNoWriMo et Dernière Course : c'est reparti pour 2019

Rappelez-vous : ma dernière (qui était aussi ma première) participation au Camp NaNoWriMo, c'était en avril dernier, pour donner un coup de boost à l'écriture de Dernière Course. Une tentative qui s'était soldée par un succès puisque j'étais même allée au-delà de l'objectif initial et que quelques mois plus tard, je mettais enfin le point final à Dernière Course.
Cependant, je savais que ce n'était qu'un premier jet avec des imperfections, et malgré ma satisfaction d'avoir réussi à écrire mon plus long roman en ce jour, je savais dès juillet dernier que Dernière Course, comme une des voitures de course dont il parle, allait avoir besoin d'un bon coup de polish, et avant cela, d'un petit examen du moteur et de la carrosserie pour réparer tout ce qui pourrait aller de travers. J'aime énormément Dernière Course, et c'est justement pour cela que je voulais le retravailler, pour être sûre que cette histoire aille au maximum de son potentiel, ou du moins au maximum où je peux l'emmener avec mes compétences d'autrice actuelles.
Beaucoup de choses m'ont empêchée de commencer ce travail jusque-là : ma répugnance naturelle pour la réécriture qui peut très vite me faire détester ce que j'ai adoré écrire, ma baisse de moral l'été dernier suite à la non-publication de Moortopia, la nécessité de terminer La Légende de Thaalia puis Le plan des hommes-métal, autant de choses qui ne m'ont pas aidée à me remettre à Dernière Course. Je gardais pourtant tout cela dans un coin de ma tête, notant des pistes d'amélioration parfois contradictoires ou trop détaillées, mais sans jamais perdre tout à fait de vue l'idée globale.
L'arrivée du mois d'avril et du Camp NaNoWriMo 2019 m'ont suggéré l'idée de boucler la boucle (ce genre de symbole a de l'importance pour la motivation) et de lancer enfin en 2019 la réécriture de ce que j'avais terminé en partie grâce à l'édition de 2018.
Je me suis d'ores et déjà installée dans une cabane avec des gens que je connais un peu grâce à Twitter, et pour la première fois dans un projet de type NaNoWriMo, je me fixe un objectif non pas en mots (Dernière Course est déjà globalement écrit et je n'ai pas pour but de l'étendre à l'infini) mais en heures, pour me forcer à passer du temps sur cette réécriture. En prévoyant un rythme d'1 heure par jour ouvré et 3 heures par jour de week-end ou jour férié (Lundi de Pâques inclus), c'est donc un objectif initial de 47 heures que j'ai choisi. Si je passe plus de temps, tant mieux. Si j'ai besoin de moins d'heures pour amener Dernière Course au niveau que je souhaite, tant mieux aussi, mais j'y crois moins.
Mes principaux axes de travail sont les suivants :
  1. Éliminer toutes les incohérences et les répétitions scénaristiques (entre autres, il y a une double amnésie qui me semble redondante, une seule perte de mémoire suffit et aura plus d'impact). C'est sûrement cette partie qui va m'occuper le plus.
  2. Accentuer le côté cyborg et connecté de Saïba, ainsi que l'intrusion dans son cerveau que cela implique.
  3. Donner un peu plus d'importance aux personnages de May et Uru, et éventuellement au "Chico de Cuba" qui est actuellement le moins présent de tous.
S'ajoutera évidemment à cela tout problème ou idée d'amélioration qui pourrait me venir en cours de "route"...
J'appréhende cette réécriture, et en même temps j'ai hâte de m'y remettre. Depuis juillet dernier, Dernière Course et ses personnages ne m'ont jamais totalement quittée, et il suffit parfois d'une image ou d'une musique pour que je me sente repartir sur la Transcontinental 50 avec William "Shadow" Chaser, Saïba et les autres. Après tout, il n'y a que les routes qui sont belles, et peu importe où elles nous mènent...
On the road again... - Par Regulator78 sur English Wikipedia [Domaine public]

mercredi 13 mars 2019

Les nouvelles aventures de l'Alchimiste

Comme j'écris principalement des histoires "one-shot" et pas des sagas, j'ai peu de personnages récurrents, même s'il arrive que plusieurs d'entre eux proviennent de la même source d'inspiration. Duncan Blackthorne est une exception, apparaissant à ce jour dans deux romans, Duncan Blackthorne et l'Ange écarlate et Duncan Blackthorne et la Venise des glaces.
Jusqu'à présent, l'Alchimiste était uniquement l'héroïne d'une histoire intitulée Les miroirs sur la colline, une nouvelle un peu improvisée pour le concours des bibliothèques de Sartrouville de 2014, et qui n'avait finalement pas été envoyée, le délai étant déjà dépassé sans que je ne m'en rende compte. Ironie de l'histoire, cette nouvelle pour laquelle j'ai manqué de temps mettait en scène un Seigneur du Temps (ou plutôt une Dame du Temps, comme le rectifierait très justement Missy). Le personnage était en effet directement inspiré de Doctor Who, cependant à un aucun moment l'histoire ne mentionne explicitement les Seigneurs du Temps, Gallifrey ou un TARDIS. Le vaisseau de l'Alchimiste partage pourtant les caractéristiques de celui du Docteur, mais étant un peu plus méticuleuse que son compatriote (ou disposant d'un appareil moins obsolète), l'Alchimiste n'apparaît pas dans une voyante cabine bleue mais sait se fondre dans le décor.
L'Alchimiste appartient donc comme le Docteur à l'espèce des Seigneurs du Temps. Le nombre de régénérations qu'elle a déjà connu est indéterminé, et il n'est pas dit non plus si elle a déjà été un homme. Comme le Docteur, elle a quitté Gallifrey pour un motif non précisé mais qui semble être l'ennui, et comme le Docteur, elle ne donne pas son vrai nom et préfère se cacher derrière un "titre". Dans son cas, elle retient de l'alchimie le principe de transmuter les métaux "grossiers" en des matières plus nobles, ou d'extraire leur essence d'une enveloppe imparfaite, tout comme l'Alchimiste recherche ce qu'il y a de mieux dans les mondes et les gens qu'elle rencontre.

L'Alchimiste a cependant quelques différences avec le Docteur. En premier lieu, elle est capable de prendre les armes, et même si elle préfère l'éviter, elle l'estime indispensable avec tous les dangers qu'on peut trouver dans l'Univers. Elle essaie de maintenir le meilleur équilibre entre chercher ce qu'il y a de bon chez les êtres et ne pas tendre la joue droite quand on lui frappe la joue gauche.
Autre différence : l'Alchimiste n'a pas de compagnons. Ils sont remplacés par des robots muets et obéissants, qui constituent aussi un équipage complet pour piloter son vaisseau (ce qui explique qu'il soit moins erratique que celui du Docteur). L'un des robots, nommé Crystaléa, fait exception : elle détient l'intelligence et l'âme de son vaisseau, que l'Alchimiste a transférées dans un corps robotique pour avoir une meilleure interaction. Dans une certaine limite, car l'Alchimiste a parfois du mal à supporter la contradiction...
Comme le Docteur, l'Alchimiste s'habille selon ses envies et fait fi des modes, qui changent de toute façon bien trop entre deux époques ou deux planètes. Dans Les miroirs sur la colline, on ne la voit porter qu'un kimono bleu, dont la soie et les longues manches déployées la font ressembler à un papillon ; papillon qu'elle affiche également en broderie sur sa tenue de combat dans Le plan des hommes-métal, pour rappeler que les voyages dans le temps sont toujours susceptibles de déclencher un "effet papillon" : petite cause, dégâts potentiellement immenses !
Un kimono similaire à celui que porte l'Alchimiste - Par Lukacs~commonswiki supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur) [GFDL (http://www.gnu.org/copyleft/fdl.html), CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/) ou CC BY 2.5 (https://creativecommons.org/licenses/by/2.5)], via Wikimedia Commons
Cependant, comme pour le Docteur qui dit qu'il ne faut pas intervenir dans le passé mais finit toujours par le faire, il y a parfois un gouffre entre les principes que l'Alchimiste essaie de respecter et ses actions. Si les conséquences semblent mineures dans Les miroirs sur la colline, ce n'est plus du tout la même chose dans Le plan des hommes-métal où elle "s'attaque" à rien moins que l'Empereur de la petite planète Ardentia, dont elle découvrira qu'il est un élément-clé dans un plan visant à altérer irrémédiablement le futur de toute la planète, et où l'Alchimiste elle-même pourrait y être pour quelque chose...
Cette nouvelle aventure de l'Alchimiste marque la création d'une collection intitulée L'Alchimiste sur Atramenta, avec pour l'instant deux œuvres, peut-être un jour d'autres ?
Couverture de "Le plan des hommes-métal". Cliquez ici pour le lire sur Atramenta, et ici pour le lire sur InLibroVeritas.

jeudi 28 février 2019

Lectures de février 2019

Après les excellentes lectures de janvier, je continue sur ma lancée en février, et bien que ce soit un mois court et que j'aie dû faire face au décès brutal et imprévu de ma liseuse, j'ai quand même eu le temps de lire quelques bonnes choses :
  • Les Enchantements d'Ambremer (Le Paris des Merveilles 1) - Pierre Pevel
    • Français
    • Papier
Bienvenue dans le Paris de la Belle Époque, celui des Expositions universelles, des premières automobiles et des feuilletons populaires à la Arsène Lupin ; sauf que dans ce "Paris des Merveilles", des portes secrètes sont ouvertes sur "l'Outremonde", la contrée des fées et des elfes. Magiciens, gnomes et fées arpentent les rues de Paris et s'y adonnent à des activités plus ou moins légales. C'est ainsi que la baronne-fée Isabel de Saint-Gil et l'excentrique magicien Louis Griffont se retrouvent impliqués dans une affaire de meurtre qui cache en fait un complot de grande ampleur contre la Reine des Fées, Méliane d'Ambremer. Leurs aventures à rebondissements empruntent leur style bien particulier aux romans-feuilletons de l'époque, on aime ou on n'aime pas mais c'est difficile d'y rester indifférent, autant que de ne pas s'attacher aux personnages principaux et à leurs fidèles gnomes et chats-ailés.
  • L'élixir d'oubli (Le Paris des Merveilles 2) - Pierre Pevel
    • Français
    • Papier
Louis Griffont et Isabel de Saint-Gil, respectivement magicien et fée de leurs états, sont de nouveau mêlés à une affaire de meurtre aux accents occultes, dont ils découvrent au fur et à mesure qu'elle est liée à un complot bien plus ancien, remontant au temps de la Régence et qui leur avait permis de se rencontrer. Le passé et le présent vont se rejoindre pour qu'ils démêlent enfin tous les fils du complot et en comprennent la véritable nature. C'est avec plaisir qu'on en apprend davantage sur nos deux héros et leur relation orageuse, non seulement entre eux mais avec le monde trouble des magiciens et des fées.
  • Notre-Dame de Paris - Victor Hugo
    • Français
    • Numérique
Relecture d'un grand classique de la littérature française aux nombreuses adaptations. Tout est dit dans l'article détaillé qui lui est consacré.
  • Les Lames du Cardinal - Pierre Pevel
    • Français
    • Numérique
Dans la France des années 1600, c'est moins Louis XIII que le Cardinal de Richelieu qui est aux commandes. Passé maître dans l'art des intrigues et de l'espionnage, le Cardinal a cependant un adversaire de taille dans ce monde uchronique : la Griffe Noire, un clan secret de dragons bien implanté en Espagne et qui compte étendre son influence à la France. Pour s'allier les grands d'Espagne, Richelieu décide de reformer pour une mission secrète les "Lames du Cardinal", un groupe de bretteurs hors pair dissous depuis le siège de La Rochelle et pour qui il ne sera pas forcément aisé de reprendre du service. Ce bel hommage à Alexandre Dumas et ses Trois Mousquetaires (parfaite transition entre le Paris de Notre-Dame de Paris et celui du Paris des Merveilles !) a malheureusement tendance à se disperser entre ses nombreux personnages, mais on finit par s'y attacher et la fin donne quand même très envie de lire la suite.
  • Le royaume immobile (Le Paris des Merveilles 3) - Pierre Pevel
    • Français
    • Papier
Louis Griffont doit faire face à une grande effervescence au sein du monde des mages : les siens seront candidats au Parlement des Fées pour les élections à venir. Mais avant d'envisager ou non une candidature, Griffont va devoir aider son ami et disciple Troisville dans une affaire de duel qui semble déjà louche au premier abord, mais qui, de fil en aiguille, va se révéler impliquer de nombreuses personnalités de l'Outremonde et pas des moindres. Isabel de Saint-Gil, éternelle amante et complice de Griffont, est également impliquée car derrière tout cela, il y a aussi la principale raison pour laquelle elle a quitté le monde des fées pour celui des humains. Rivalités entre mages, elfes, fées, dragons et vieilles affaires enterrées dans le passé et les mondes féeriques contribuent à faire de ce dernier tome un final en apothéose des aventures de Louis Griffont et Isabel de Saint-Gil.
  • Asutra ! (Chroniques de Durdane 3) - Jack Vance
    • Français (traduit de l'anglais par Arlette Rosenblum)
    • Papier
Sur la planète Durdane, Gastel Etzwane, musicien et aventurier, fait équipe avec le scientifique terrien Ifness pour comprendre l'origine des "asutras", une race de parasites insectoïdes qui a failli envahir la planète en utilisant des hôtes guerriers. Les dernières observations de ces derniers les emmènent dans la région reculée et à demi-sauvage de Caraz, occupée par des nomades et des marchands d'esclaves. Les deux protagonistes ne s'entendent pas sur leur stratégie, Ifness tenant à ménager la chèvre, le chou et l'institut terrien qu'il a "sur le dos" tandis que Gastel Etzwane préfère l'action directe quitte à prendre le risque d'être capturé par les asutras pour les approcher. Au final, malgré des postulats de départ intéressants, beaucoup de bruit pour rien dans la seconde moitié de l'histoire, et une conclusion qui donne l'impression d'avoir suivi les aventures d'un personnage secondaire.

mercredi 27 février 2019

#MarsAuFeminin

D'habitude, je parle de mes lectures du mois après les avoir faites, mais cette fois, c'est un peu différent : je me lance dans un défi que j'ai découvert il y a quelques jours, intitulé #MarsAuFeminin.
Lancé par la blogueuse Flo & Books, ce défi de lecture vise à promouvoir les autrices souvent éclipsées par leurs collègues masculins. Solidarité féminine oblige, ce défi est principalement suivi par des femmes, mais plus il y aura d'hommes pour y participer, mieux ce sera !

Le principe du défi
Lire, au cours du mois de mars, le plus d’œuvres écrites par des femmes et/ou traitant de la condition féminine. Des catégories permettent de mettre certains points en lumière :
  • (Auto)biographie : lire la biographie ou l'autobiographie d'une femme ayant marqué son époque
  • Feel-good : lire un roman feel-good écrit par une autrice
  • Classiques : lire un classique de la littérature (française ou étrangère) écrit par une femme
  • Essai/roman féministe : le titre parle de lui-même
  • Perso LGBTQ+ : idem
  • Héroïne kickass : idem
  • Autrice de thriller : lire un thriller écrit par une femme
  • Catégories bonus : des catégories supplémentaires pour diversifier encore ses lectures, nommées "Meilleures amies", "Poétesse maudite", "Secrets de sorcière" et "Autrice SFFF". Aux lecteurs et lectrices de trouver leur définition de ces catégories et des livres qui y correspondent.
Des paliers symbolisés par des héroïnes bien connues permettent d'indiquer à la fin du mois, combien de catégories, bonus ou non, ont été remplies, avec un palier supplémentaire pour ceux et celles qui n'ont pas envie de se ranger ou de ranger leurs lectures dans des cases : "Elsa - Libérée délivrée - Je lis des autrices durant tout le mois et je valide comme je veux".

Ma pile à lire pour le mois
Ayant récupéré une nouvelle liseuse le mois dernier, j'ai désormais plus de facilité pour accéder rapidement à des livres écrits par des femmes, d'hier ou d'aujourd'hui, en numérique. Ma pile pourra être complétée au cours du mois selon le rythme de mes lectures, mais la liste initiale est la suivante :
  • Persuasion - Jane Austen - Classiques
  • Le facteur 119 - Lydie Blaizot - Héroïne kickass / Autrice SFFF
  • La Guilde des magiciens - Trudi Canavan - Autrice SFFF
Coïncidence ou pas, StoryBundle vient de sortir le "Feminist Futures Bundle", dont le but affiché est de mettre en valeur la science-fiction féministe écrite par des femmes. Après de longs mois sans achat de StoryBundles, ce mois-ci va être une bonne occasion. Je n'indique pas quel palier je vise, ce sera une surprise à la fin du mois de mars !

Mes suggestions
Vous voulez vous aussi relever le défi mais vous ne savez pas par où commencer ? Vous n'avez pas d'idée de lecture parce que c'est plus facile de trouver des livres écrits par des hommes que par des femmes ? Pas de panique, je peux vous aider.
Outre ma pile à lire personnelle que vous pouvez imiter, je vous propose aussi quelques autres livres que j'ai déjà lus ou pas, en commençant par mes consœurs de Mü éditions :
  •  Lady Rudge - Sonia Quémener - Héroïne kickass / Autrice SFFF
  • Cyberland - Li-Cam - Autrice SFFF
  • La débusqueuse de mondes - Luce Basseterre - Autrice SFFF
Une autrice du XIXe siècle, Judith Gautier, fille de Théophile Gautier malheureusement restée dans l'ombre de son père après sa mort, alors que certains de ses romans avaient été reconnus de son vivant, ce qui la range aisément dans la catégorie "Poétesse maudite". Il y a quelques années, j'avais contribué à mettre plusieurs de ses œuvres en ligne sur Atramenta, voici celles qui me semblent les plus marquantes :
  • Le Dragon impérial - Poétesse maudite (Autrice SFFF, sachant qu'il y a une petite touche de fantastique)
  • Les Princesses d'amour, courtisanes japonaises - Essai/roman féministe / Poétesse maudite
  • Lucienne - Essai/roman féministe / Poétesse maudite
Quelques lectures en vrac issues d'anciens StoryBundles (mais disponibles ailleurs) dont je pense qu'elles vous intéresseront aussi :
  • The Virtuous Feats of the indomitable Miss Trafalgar and the erudite Lady Boone - Geonn Cannon - Héroïne kickass / Perso LGBTQ+ / Autrice SFFF
  • The Emperor's Agent - Jo Graham - Héroïne kickass
  • House of Rejoicing, Storm in the Sky, Eater of Hearts - Libbie Hawker - Roman/essai féministe
Enfin, je ne sais pas si charité bien ordonnée commence par soi-même, mais au moins elle finira avec moi-même puisque mes propres romans peuvent parfaitement s'intégrer dans ce challenge :
  • Alva & Eini - Héroïne kickass / Autrice SFFF (Perso LGBTQ+ si on considère que "alien-o-phile" est une forme de queer)
  • Le don d'Osiris - Autrice SFFF
  • L'étrange affaire Nottinger - Autrice de thriller / Autrice SFFF
Mars sera le mois de la lecture et des femmes ! - Par Jan Lievens [Domaine public], via Wikimedia Commons
N'hésitez pas à ajouter vous aussi vos intentions ou suggestions de lecture pour mars !

samedi 16 février 2019

"Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo

Les œuvres de Victor Hugo sont des références de la littérature française, mais s'il y en a une qu'il n'y a plus besoin de présenter, c'est Notre-Dame de Paris. Fort de son succès mondial, le roman a connu de nombreuses adaptations, dont le Bossu de Notre-Dame de Disney (dont une nouvelle version en "prises de vues réelles" est en projet), la célèbre comédie musicale Notre-Dame de Paris, ainsi que d'autres adaptations plus ou moins inattendues, comme une série Quasimodo que j'ai vue dans mon enfance, qui ne reprenait que les personnages principaux et les mêlait à des intrigues incluant origines cachées de Quasimodo, magie et complots contre le roi Louis XI.
Cette relecture, démarrée à l'occasion de l'annonce de la nouvelle version du Bossu de Notre-Dame de Disney, ne m'emmenait donc pas en terre inconnue. C'est une histoire qui a pour lieu Paris la belle en l'an de Dieu mil quatre-cent quatre-vingt deux... On découvre d'abord le Paris du XVe siècle à travers le regard de Pierre Gringoire, poète et philosophe auteur d'une pièce dont il est très fier, mais qui est moquée par les dignitaires flamands auxquels elle était destinée, puis abandonnée par tout son public au profit de "la Esmeralda", une danseuse bohémienne qui se produit sur les places publiques et constitue l'attraction populaire du moment.
Ce n'est que l'introduction, mais qui laisse entendre que dans tout le reste de l'histoire, beaucoup de choses vont être liées à la belle Esmeralda (qui est finalement assez peu appelée par son nom, mais plus souvent désignée comme "l'égyptienne" ou "la danseuse"... et cela fonctionne, tout le monde, personnages comme lecteur, sait de qui il s'agit). Et ce même, et surtout, au fil des changements de points de vue narratifs : après Gringoire, on suit le "Bossu de Notre-Dame" Quasimodo, mais surtout son maître et père adoptif Claude Frollo, ainsi que le capitaine Phoebus de Chateaupers ; tous s'intéresseront à la belle gitane d'une manière ou d'une autre.
Esmeralda, l'envoûtante bohémienne - Internet Archive Book Images [Domaine public], via Wikimedia Commons
Chacun d'eux a sa propre réaction vis-à-vis de la troublante danseuse, mais toujours au détriment d'Esmeralda qui, en bon personnage de "femme fatale", devient un révélateur de tout ce qui est mauvais dans les hommes qui s'intéressent à elle, et finit par en devenir la victime. On découvre Phoebus séducteur et prêt à abandonner sa conquête à tout moment pour faire un beau mariage avec la riche et noble Fleur-De-Lys de Gondelaurier, Gringoire lâche et daignant tout juste sauver la chèvre d'Esmeralda pour qui il s'est pris d'affection. Même Quasimodo qui, conscient de sa laideur qui l'isole du monde, se refuse à toucher Esmeralda plus que nécessaire, sombre dans la rage en la voyant pendue et se laisse mourir après avoir tué le seul être qui avait eu de l'affection pour lui, Frollo.
Ce dernier, bien qu'il ait de bonnes raisons d'être le "méchant" de l'histoire, est quand même un peu plus subtil que son équivalent Disney. Intéressé tout d'abord par les sciences et notamment l'alchimie, il fait également preuve d'affection envers son jeune frère (qui ne le lui rendra guère) et envers Quasimodo, qu'il décide lui-même d'adopter et avec qui il est le seul à pouvoir communiquer. Tout bascule pour lui quand malgré sa haine des Bohémiens, il s'éprend d'Esmeralda ; amour impossible, d'abord parce qu'il est prêtre, ensuite parce que la belle ne jure que par Phoebus et le fera jusqu'au bout, alors même que ce dernier aura prouvé qu'il ne mérite pas tant d'attachement.
Croyant pouvoir conquérir Esmeralda, Frollo s'enfonce en réalité un peu plus dans l'abîme à chaque fois : il poignarde Phoebus et laisse la gitane être accusée du crime, puis tente plusieurs fois de la sauver mais elle le repousse, préférant la mort à lui. Ne pouvant envisager qu'elle puisse être heureuse sans lui, il se décide finalement à l'abandonner à son sort dans l'espoir de se sauver de la damnation. Sur ce point, la version Disney suit exactement les sentiments du personnage original en le faisant chanter "Détruis Esmeralda, qu'un rideau de feu soit son linceul, ou faites qu'elle soit à moi et à moi seul" !
Tout au long de cette descente aux enfers dans laquelle il entraîne tout le monde, Frollo accuse la fatalité sans jamais se remettre en cause : c'est le démon, la sorcière qui l'ont possédé et provoqué. Ses mauvaises actions finissent cependant par se retourner contre lui quand Quasimodo assiste à l'exécution d'Esmeralda et comprend que son propre maître en a été à l'origine.
Mais si l'histoire s'intitule Notre-Dame de Paris, c'est aussi pour rappeler que le Paris du XVe siècle est un personnage de l'histoire à part entière, personnage sans doute le plus complexe avec son architecture longuement décrite dans des chapitres entiers, ses juges indifférents au sort des condamnés, son roi cruel et capricieux, et surtout son peuple versatile, qui applaudit à tout rompre les danses d'Esmeralda et les grimaces de Quasimodo un jour, et les laisse condamner le suivant. Un Paris, d'une certaine manière, pas si différent de celui d'aujourd'hui, théâtre d'un grand classique à lire absolument.
Esmeralda et Quasimodo, frontispice de l'édition de 1831 - Charles Gosselin : Victor Hugo Notre-Dame de Paris Tony Johannot 1831 [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

jeudi 7 février 2019

Comment je me mets à écrire un roman

Je ne suis pas sûre qu'on m'ait explicitement posé la question, mais je sais que certaines personnes ont indiqué être intéressées par un article à ce sujet, je vais donc essayer de résumer la manière dont je me mets à écrire un roman.
Vaste question à vrai dire, la méthode n'étant pas immuable et ayant quelque peu évolué avec le temps. Il y a pourtant en général 3 étapes que j'ai suivies sur la plupart de mes projets récents :

L'impulsion initiale
C'est le Big Bang originel, la première étincelle qui va mettre le feu à tout le reste. Plus discrète que le Big Bang (heureusement) elle se manifeste sous différentes formes parfois simples et parfois beaucoup plus polymorphes.
Dans le cas de L'étrange affaire Nottinger, je peux retracer son origine à un rêve dans lequel un jeune homme nommé "Nottinger" (je ne saurais plus dire si son prénom y était dit ou non) était mort et se manifestait uniquement dans des rêves. Oui, il y avait des rêves dans les rêves là-dedans, à la manière d'Inception.
L'impulsion peut également se manifester de manière bien plus discrète : ainsi pour Dernière Course, je ne me souviens réellement plus de ce qui m'a poussée à me lancer dans cette histoire de cyborg et de course automobile. Peut-être qu'une accumulation d'informations à la fois sur les projets d'implants cérébraux, sur les voitures électriques et d'autres choses, à force de devenir de plus en plus dense, a provoqué une réaction spontanée d'où a jailli l'idée de Dernière Course.
Le plus intéressant à mon goût, cependant, reste l'étincelle dite "composite". C'est ainsi que s'est présentée l'idée de Retour à Gerolstein, un roman que je n'écrirai peut-être jamais, mais que je trouve intéressant de citer, car son idée est née de la collision entre un tableau soviétique de 1945 et le jeu de société Scythe qui met en scène des mechas dans une pseudo-Russie steampunk. Le nom de Gerolstein a été ajouté plus tard en hommage à deux classiques du XIXe siècle, Les Mystères de Paris et La Grande-duchesse de Gérolstein.
L'un des éléments ayant participé à cette idée : "Gloire aux héros tombés au combat", Fyodor Bogorodsky, 1945 [Droits réservés]
... Non, ce n'est pas Benedict Cumberbatch sur le tableau. Non, ce n'est pas Peter Capaldi non plus.

La germination et la trame originelle
Une fois l'idée de départ apparue, commence une seconde phase dans laquelle elle tourne en rond dans ma tête, en s'enrichissant au passage de différents éléments supplémentaires qui se mettent en place en "tâche de fond". Elle peut se déclencher plus ou moins longtemps après l'idée elle-même, et sa durée varie également. Il y a de la réflexion, mais le plus gros du "travail" est composé d'associations d'idées plus ou moins conscientes, qui peuvent même se faire pendant que je dors. C'est peut-être l'étape la moins visible de toutes, mais c'est la plus importante, comme le temps d'infusion d'un thé ou de maturation d'un vin : si je la néglige ou si je la termine trop vite, ça n'aura aucune consistance !
A un certain stade, mais pas toujours (ce n'était pas le cas dans L'étrange affaire Nottinger), je sors mon moleskine et je commence à noter le gros de la trame du roman à la main. Cela peut se faire plus ou moins rapidement, en une ou plusieurs étapes. Dans certains cas, comme La Vierge de métal, il n'y a pas de trame mais plusieurs notes sur les forces en présence, l'univers ou les personnages. Je peux revenir dessus si une nouvelle idée s'ajoute ou si après mûre réflexion, un élément finit par tourner différemment.
Parfois, je note aussi des passages entiers (courts) du futur roman, ce qui marque généralement (mais pas toujours) une étape importante, celle où il commence à être temps de passer à l'étape suivante.
C'est le moment de prendre quelques notes ! - Par Petar Milošević [CC BY-SA 4.0  (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)], via Wikimedia Commons

Le début de l'écriture 
Et voilà l'étape finale, celle de l'écriture proprement dite. Le plus difficile dans cette étape est de la commencer : il peut se passer un temps non négligeable entre la fin de la précédente et le début de celle-là. Il faut d'abord m'assurer (ou me convaincre) que ma trame et mes notes préliminaires sont suffisantes pour me lancer dans un projet dont j'ai une chance de voir la fin, et ensuite... m'y mettre.
Là où la première étape demandait de la chance pour avoir une étincelle sortie un peu de nulle part, celle-ci demande un vrai effort de volonté pour décider qu'à un moment donné, je vais mettre de côté toute autre activité dans laquelle je pourrais me lancer, et me poser devant mon ordinateur pour ouvrir LibreOffice (plus pratique pour jongler entre des ordinateurs sous Linux Ubuntu et d'autres sous Windows) et commencer à écrire la première phrase d'un futur nouveau roman, comme celle-ci par exemple...