La Horde du contrevent suit donc cette Horde, la 34e du nom. Une Horde où on parle de "Pack" (ainsi que d'"ailiers" comme au rugby), de "Fer", de cohésion du groupe, mais la Horde c'est avant tout les gens qui la composent. Et c'est dans la tête de ces différentes personnes, tour à tour, chacun avec son mode de pensée et son point de vue admirablement retranscrits, que l'on voit la Horde avancer non seulement sur le plan physique (la progression vers l'hypothétique Extrême-Amont) mais aussi et surtout en eux-mêmes, à travers les rencontres qu'ils font ou les connaissances qu'ils acquièrent plus ou moins brutalement. Dans les yeux et les pensées de ces hommes et ces femmes (mais sont-ils vraiment tous humains ?), on voit des liens se nouer et se dénouer, des savoirs s'échanger sur la nature de l'Extrême-Amont et du vent. Car selon la tradition, la Horde doit connaître et expérimenter les neuf formes du vent avant d'atteindre l'Extrême-Amont : son voyage est en quelque sorte un voyage initiatique, un pèlerinage où le chemin parcouru est aussi important que la destination.
Mais au-delà des formes du vent, c'est la nature de leur monde qu'ils découvrent, un monde dangereux où en plus du "furvent" qui tempête, le danger vient des "chrones", ces créatures faites de vent et de temps qui transforment plus ou moins insidieusement la matière ou ouvrent des portes vers les possibles futurs. Un futur qu'ils redoutent ou espèrent, car l'une de ces portes leur révèle qu'un seul d'entre eux survivra pour atteindre l'Extrême-Amont. Mais est-on réellement une Horde quand on est seul ? Est-on vraiment seul quand autant d'espoirs reposent sur soi ? En tout cas, on ne se sent plus tout à fait le même après avoir lu La Horde du contrevent, et on en garde l'impression d'avoir fait ce pèlerinage avec eux.
"Voyageur, tu n'as pas de chemin. Construis ton chemin en marchant." (Générique des Mondes Engloutis)
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