vendredi 31 décembre 2021

Lectures de décembre 2021

Décembre, la période des cadeaux de Noël, de la neige et des vacances en famille, et peut-être aussi le meilleur moment pour prendre le temps de se mettre au chaud avec de la lecture. Voilà ce que j'ai lu :

  • Coeurs perdus en Atlantide - Stephen King
    • Français (traduit de l'anglais par William Olivier Desmond)
    • Papier

L'Atlantide est un monde mythique disparu, mais pour les héros de ce roman, l'Atlantide, c'est l'Amérique de leur enfance, celle dont on croit que les souvenirs s'estompent, et qu'elle devient un vieil idéal qui n'a jamais réellement existé. Difficile de résumer un roman qui bascule en permanence entre rêve (ou cauchemar) et réalité, et qui préfigure par certains aspects La Tour Sombre et ses mondes parallèles qui font une incursion dans le nôtre. Plus que les héros, le personnage principal est la décennie 1960 des Etats-Unis, époque idéalisée par certains, mais dont l'auteur rappelle les blessures profondes de la guerre du Vietnam et d'un pays radicalement divisé entre va-t-en-guerre et pacifistes, et présente des membres des deux camps marqués à vie par leurs combats, quand ce n'est pas par les mauvais choix de leur enfance. L'histoire n'a pas de véritable morale mais elle prend aux tripes.

  • Le mort de la Tamise, une enquête de sir Malcolm Ivory - Mary London
    • Français (traduit de l'anglais par J.P. Baudricourt)
    • Papier

Qui a tué Jack Boyleston, neveu prodigue du célèbre Lord Boyleston ? Même au milieu des bouleversements politiques et culturels des années 60, l'aristocratie britannique ne laisse pas facilement Scotland Yard fourrer son nez dans ses affaires, et rien n'avancera sans l'intervention de sir Malcolm Ivory, qui sait comment s'y prendre avec les susceptibilités et les petits secrets des uns et des autres. Plus british que Hercule Poirot, plus classe que Sherlock Holmes, sir Malcolm est comme un poisson dans l'eau dans une enquête qui dévoile toutes les facettes de la haute société britannique entre raffinement apparent et terrifiantes intrigues, le tout arrosé d'une bonne dose d'humour anglais. Excuse me sir, mais j'entends plus Big Ben qui sonne...

mardi 21 décembre 2021

Préparatifs pour 2022

L'année 2021 se termine et je pars bientôt en vacances de fin d'année, encore une fois dans une drôle d'ambiance à cause de la pandémie : mon chéri insiste pour qu'on prenne nos ordinateurs professionnels avec nous, au cas où un nouveau confinement ou un cas positif nous obligerait à ne pas rentrer tout de suite chez nous.

Cela n'empêche pas que 2022 arrive, et comme pour 2021, je me suis déjà procuré un agenda de The Happy Planner sur le thème des étoiles, avec des paillettes partout et un texte de couverture qui annonce la couleur : "Follow the stars", c'est-à-dire "Suivre les étoiles".

L'agenda fermé, avec "Follow the stars" en couverture.

L'agenda ouvert, avec des décorations et un slogan plein d'optimisme : "Plan a happy life".

"Suivre les étoiles", ce sera un peu ma devise pour le début de 2022 au moins, avec la publication de ma nouvelle série de science-fiction Capitaine Quantum sur Doors le 18 janvier. Je travaille déjà à une deuxième saison dont le synopsis est déjà bien avancé : la seule chose qui manque, et évidemment la seule que je ne peux absolument pas contrôler, c'est un succès suffisant pour la saison 1. J'ai été invitée à un podcast de lecture le 13 février, l'occasion idéale pour lire un ou deux épisodes de Capitaine Quantum et attirer un peu l'attention sur la série, à condition d'arriver à me persuader que ma voix n'est pas horrible... ou de trouver quelqu'un qui ait fait un peu de théâtre et qui arrive à faire la lecture à ma place.

Ensuite, qui sait ce qui arrivera. Même en suivant les étoiles, c'est difficile de faire des plans sur la comète pour cette année 2022, avec en guise de cadeau de bienvenue une nouvelle vague épidémique et un nouveau variant nommé Omicron, dont le nom rappelle beaucoup trop celui de l'ennemi de l'Alchimiste...

En attendant, joyeuses fêtes à tout le monde, et rendez-vous en 2022 pour la suite !

dimanche 12 décembre 2021

Calendrier Lycéenne RPG 2022

Cela fait un moment que je n'avais plus parlé du jeu de rôle Lycéenne RPG, et pour cause : depuis que mon forum Le Pensionnat de Milena n'abrite plus de parties, il est un peu à l'abandon.

Cependant, j'essaie de maintenir la tradition du "calendrier Lycéenne RPG" lancée en 2009 (plus de 10 ans quand même !) et je viens de mettre en ligne la nouvelle version 2022 du calendrier. Si vous n'avez pas déjà été envahis de calendriers de diverses provenances, venez télécharger gratuitement ce calendrier de lycéennes de mangas pas si nunuches et clichés que ça :

mardi 30 novembre 2021

Lectures de novembre 2021

Voici ce que j'ai lu en novembre :

  • La Malédiction du Perroquet - Marie Kneib
    • Français
    • Numérique

Connor était autrefois un grand capitaine pirate, mais à la suite d'une malédiction, il est désormais un perroquet. Il doit gérer son équipage qui le surnomme en cachette "Coco", et se dépêcher de trouver le moyen d'annuler la malédiction avant que ses effets ne deviennent irréversibles. En prime, il est la cible des monstres marins ainsi que de la marine du gouverneur, bien décidés à lui faire la peau avant qu'il ne reprenne forme humaine. A travers les yeux de Neven, jeune mousse embarqué bien malgré lui dans un monde qui lui est étranger, on découvre un monde et un bateau qui n'ont rien à envier à Pirates des Caraïbes, au sein desquels les trahisons et les revers de fortune sont monnaie courante, où il est difficile de savoir sur qui compter et où il vaut mieux surveiller ses arrières.

  • Témoin muet - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Elisabeth Luc)
    • Papier

Emily Arundell, vieille fille respectable et richissime, envoie une lettre à Hercule Poirot car elle soupçonne un membre de sa famille de vouloir l'assassiner. Hélas, quand il reçoit la lettre, elle est déjà morte. Mais une enquête est une enquête, et il décide de faire la lumière sur un décès que tout le monde croit naturel mais qui ne l'est peut-être pas tant que ça. Difficile quand certains des témoins sont muets : le chien Bob (que le capitaine Hastings semble toutefois comprendre !) et le miroir dans lequel on aurait vu l'assassin. Ce n'est peut-être pas plus mal, quand on découvre que ceux qui parlent semblent tous jouer double jeu ou se craindre les uns les autres ; heureusement, Hercule Poirot sait lire entre les lignes et faire parler toutes les preuves, en ne négligeant aucun détail, y compris (et surtout) ce qui semble le plus insignifiant... les objets comme les personnes.

  • Driven - Eve Silver
    • Anglais
    • Numérique

Après la guerre, les étendues sibériennes glacées sont devenues un monde dangereux où règne la loi du plus fort, et le plus fort, c'est l'entreprise Janson et surtout son cruel et sadique PDG, Duncan Bane. C'est pour lui échapper et gagner assez pour se faire une place au soleil ainsi qu'à sa petite soeur que roule la camionneuse Raina Bowen. Elle préfère n'avoir aucune attache qui risquerait de la faire souffrir, jusqu'au jour où elle croise la route du troublant Wizard et d'un groupe de rebelles qui tente de survivre au milieu des agents de Bane et des pirates des glaces. Elle se sent irrésistiblement attirée par cet homme qui affiche autant d'émotions que Sherlock version Benedict Cumberbatch, et le plus étrange est que c'est réciproque. A moins que tout cela ne fasse partie d'un piège organisé de longue date dont Raina, la seule qui ait pu défier Bane et en sortir vivante, doit devenir l'appât... Un étonnant mélange de romance et de post-apocalyptique, qui n'évite pas certains clichés mais sait malgré tout embarquer dans un voyage périlleux, qui rappelle que le chemin est aussi fait des gens qu'on rencontre.

mercredi 3 novembre 2021

Capitaine Quantum : cap sur 2022 !

"On sait quand ça commence, pas quand ça finira", dit la chanson, et ça a été particulièrement vrai pour Capitaine Quantum. Après bien des péripéties dont j'avais brièvement parlé dans un article précédent, et le changement de nom de Rocambole en Doors à la fin du mois d'octobre, le calendrier de publication des séries pour les mois à venir a enfin été dévoilé.

Ce ne sera pas en 2021, mais le 18 janvier 2022 que Capitaine Quantum sortira sur Doors. Il faut croire que 18 est un nombre symbolique pour mes séries, car Orgone Tour était aussi sortie un 18, le 18 novembre 2020 plus exactement. Espérons que ce nombre portera bonheur à Capitaine Quantum.

Capitaine Quantum, vue d'artiste (@wickedfox13) ; la couverture officielle est encore à déterminer.

Maintenant qu'il n'y a vraiment plus qu'à attendre la publication, je vais pouvoir reprendre une activité "normale" et notamment la nouvelle aventure de l'Alchimiste Les docteurs aliens, mais je réfléchis déjà à une éventuelle nouvelle saison pour les aventures du Capitaine, où après "l'Oeil de la Déesse", il partirait à la poursuite du "Maître des Rêves", une quête particulièrement difficile et éprouvante puisqu'il s'y retrouverait confronté à... lui-même.

Mais n'allons pas trop loin dans un univers qui n'est encore qu'hypothétique. En attendant d'être au 18 janvier 2022 pour découvrir le texte complet, je vous laisse avec un petit extrait qui montre que le Capitaine va déjà avoir un peu de fil à retordre pour sa première aventure...

lundi 1 novembre 2021

BookPack 7.0

Le mois dernier a marqué un tournant pour Rocambole qui devient Doors (rien à voir avec le groupe de rock de Jim Morrison) et qui se prépare à proposer de nouveaux contenus comme des univers étendus, des séries en anglais, des BD... J'espère que cette réforme ne laissera pas sur le carreau le Capitaine Quantum, dont j'attends toujours des nouvelles de la publication ; en tout cas, Orgone Tour y est toujours disponible.

J'ai mis à jour les liens de mon BookPack pour aller sur Doors, ainsi que pour acheter L'étrange affaire Nottinger qui a été republiée le mois dernier. Pas de nouveaux textes dans le lot, mais je travaille en ce moment sur un nouvel épisode des aventures de l'Alchimiste, intitulé (provisoirement ?) Les docteurs aliens. Tous les liens du menu de droite sont également à jour, ils n'attendent plus que vos clics.

Ouvrez une porte sur l'imaginaire avec Doors et le BookPack ! - Par Ввласенко, CC BY-SA 3.0 [https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0], via Wikimedia Commons

dimanche 31 octobre 2021

Lectures d'octobre 2021

 Le mois d'octobre a été un mois de transition pour moi entre la fin de l'écriture de Capitaine Quantum et le Writober, mais j'ai aussi pris le temps de lire quelques livres :

  • La Fin d'Illa - José Moselli
    • Français
    • Numérique

Une histoire de science-fiction française de 1925, une relecture ressortie des tréfonds du passé à l'occasion de la labellisation de son article Wikipédia, à retrouver sur l'article dédié.

  • Les Sept Cadrans - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Alexis Champon) 
    • Papier

Une virée entre amis jeunes et fortunés tourne soudain au vinaigre quand l'un d'eux s'endort pour ne plus jamais se réveiller. La jeune lady Eileen "Bundle" Brent, qui est l'amie de certains membres du petit groupe, décide de mener l'enquête après avoir été témoin d'une seconde mort suspecte : il semblerait que les "Sept Cadrans", une organisation d'espionnage international, soit derrière ces meurtres. Un ministre conservateur à l'air passablement stupide (ancêtre de Boris Johnson ?), un secrétaire sérieux à en mourir, une mystérieuse comtesse hongroise, autant de suspects dans cette affaire rocambolesque. Qui parmi toutes ces personnes fait partie des "Sept Cadrans", et surtout, quel est son but ? Dans cette enquête à plusieurs voix sans Hercule Poirot ni Miss Marple, le maître mot est de se méfier de tout le monde, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être...

samedi 23 octobre 2021

"Nouvelles ContRées", le jeu pour explorer vos livres

Certains de mes lecteurs le savent, j'aime les livres mais aussi les jeux de société. Le jeu Nouvelles ContRées qui sort aujourd'hui chez Olibrius, éditeur d'OLNI (Objet Ludique Non Identifié), est une excellente manière de concilier les deux.

La boîte du jeu telle que vous la trouverez dans toutes les bonnes boutiques de jeux.

J'ai eu l'occasion d'essayer ce jeu le 18 septembre dernier à l'occasion du festival des jeux de Vichy. Pour cette sortie, l'éditeur avait fait fort : en plus des exemplaires de démonstration du jeu, il avait aussi apporté une bibliothèque (oui, le meuble) garnie de livres en tous genres dans lesquels les joueurs et joueuses étaient libres d'emprunter leurs livres préférés le temps d'une partie.

Car c'est là toute l'originalité de Nouvelles ContRées : le jeu se joue dans un livre. Dans la boîte du jeu, pas de pions, de cartes ni de dés, mais des marque-pages qu'il va falloir insérer à bon escient dans le livre choisi pour la partie. Le jeu est coopératif : à tour de rôle, une personne va prendre la tête de "l'expédition" à la recherche du secret du livre, et pour cela, elle lira un extrait de la page marquée par le dernier marque-page, en choisissant parmi ceux sur la table celui dont l'illustration correspond le mieux à l'ambiance du passage lu. Il faut ensuite que tout le monde tombe d'accord sur le même marque-page pour pouvoir avancer, et ainsi de suite jusqu'au but désigné dans le livre. Des missions annexes, comme repérer des mots de plus de 10 lettres ou un certain nombre d'occurrences d'un son ou d'une lettre, ajoutent du piment à la partie, ainsi que des difficultés supplémentaires permettant d'avancer plus vite au prix d'une contrainte de lecture.

Le but est de parvenir jusqu'à la "Cité perdue" (un marque-page particulier placé plus ou moins loin de la fin du livre selon la durée qu'on veut donner à la partie) en perdant le moins possible des lettres de l'alphabet qui représentent les points de vie de l'équipe.

Exemple de disposition du jeu avec les différents marque-pages.

Le point fort de Nouvelles ContRées tient à son principe : sa rejouabilité est quasi-infinie puisqu'il suffit de prendre un autre livre dans sa bibliothèque pour se plonger dans des ambiances ou des styles d'écriture différents. Romance, thriller, science-fiction plus ou moins récente (mon premier essai était avec Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne), tous les livres s'y prêtent, y compris, paraît-il, les livres de jeu de rôle. Accessible à toute la famille si le livre choisi l'est aussi et que les enfants savent lire, il peut servir à leur donner le goût de la lecture en y mêlant naturellement le jeu, on peut adapter facilement la difficulté rien qu'en utilisant des livres jeunesse et en réduisant la durée de l'exploration, quitte à l'augmenter ensuite si les enfants en redemandent.

Vous l'avez compris : si, comme moi, vous aimez à la fois les livres et les jeux, cet OLNI est à ajouter à votre ludothèque de toute urgence. Demandez-le à votre boutique de jeux habituelle sans tarder, les critiques sont unanimes et Nouvelles ContRées risque d'arriver très vite en rupture de stock !

mercredi 20 octobre 2021

"L'étrange affaire Nottinger" revient chez Mnémos !

Après Le don d'Osiris en juin, c'est le tour de L'étrange affaire Nottinger d'être rééditée en numérique chez Mnémos en ce 20 octobre, à l'occasion du mois de l'imaginaire, et aussi à l'approche de Halloween pour avoir de la lecture pour frissonner.

Publiée initialement en mars 2018 chez Mü éditions, L'étrange affaire Nottinger s'offre ici une nouvelle édition qui ne change rien au contenu, mais ajoute une nouvelle couverture tentaculaire qui n'est pas sans rappeler celle de ma série Orgone Tour sur Rocambole.

Si vous ne connaissez pas encore L'étrange affaire Nottinger, il est temps de découvrir cette enquête paranormale. Suivez les pas de la détective privée Nadia Leigh, qui vous entraînera dans des secrets de famille qui feront probablement passer la vôtre pour celle des Bisounours, et surtout dans l'étreinte des tentacules des Grands Anciens et de leurs fidèles serviteurs.

Le lien pour l'acheter a également été mis à jour ici, et très bientôt mon BookPack suivra !

Nouvelle couverture de L'étrange affaire Nottinger aux éditions Mnémos.

mercredi 13 octobre 2021

"La Fin d'Illa" de José Moselli

La Fin d'Illa n'est pas tout à fait une lecture, mais plutôt une relecture, qui remonte à longtemps. J'étais encore adolescente quand je l'ai lue en dévorant la collection de livres de science-fiction de mon père. Son édition de La Fin d'Illa faisait partie de la collection Chefs d'oeuvre de la science-fiction publiée en 1970 par les éditions Rencontre (il en avait les 7 premiers livres, dont l'étonnant Martiens, go home !). Depuis, j'avais un peu oublié ce livre, je suis retombée dessus par l'intermédiaire de Wikipédia, à l'occasion de l'obtention du label "bon article" par l'article sur ce livre.

Pour moi, la couverture de La Fin d'Illa ressemblera toujours à ça... Editions Rencontre, collection "Chefs-d'oeuvre de la science-fiction", 1970

La Fin d'Illa est un roman court publié en 1925 par Joseph "José" Moselli, ex-marin devenu écrivain de policier et de science-fiction. Comme beaucoup de ses oeuvres, il l'a écrit sous forme de feuilleton ou de "roman à épisodes", pour le magazine Sciences et Voyages. Cela se ressent dans le style, il n'y a ni temps morts ni fioritures dans son écriture, et La Fin d'Illa pourrait presque candidater pour devenir une série sur Rocambole, si elle n'était pas marquée par un certain état d'esprit du début du XXe siècle qui ne passerait pas bien en 2021.

José Moselli, donc, est un écrivain prolifique des années 1910 et 1920, qui est cependant presque inconnu de nos jours. Peut-être était-il arrivé au mauvais moment, mais La Fin d'Illa est parfois décrite comme "le roman qui sonna le glas de la science-fiction en France". En effet, après une vague de "merveilleux-scientifique", les écrivains de l'imaginaire en général et ceux de Sciences et Voyages en particulier ont dû faire face à une montée des critiques de la part de l'église qui accusait la science-fiction de "pervertir l'imagination et l'intelligence des enfants" (sic) et a même intenté un procès au magazine. Après cela, les écrivains et éditeurs ont été peu à peu découragés de publier de la science-fiction à commencer par José Moselli lui-même.

La Fin d'Illa a cependant été redécouverte par la suite, et bien que le livre n'ait jamais renoué avec la célébrité, il a remporté un certain succès critique, notamment par certains aspects considérés comme prophétiques de la montée du nazisme dans les années 1930. En effet, coïncidence ou pas, les noms du tyran d'Illa, Rair, et de son âme damnée Limm, évoquent étrangement les leaders de l'Allemagne nazie, Hitler et Himmler. Le roman lui-même décrit la montée du totalitalisme dans un endroit imaginaire mais symbolique du monde réel, comme le précise le sous-titre d'une réédition de 1972 chez Marabout : Le règne de l'abrutissement et de la terreur.

Editions Marabout Science-fiction, 1972. A la même époque, ils éditaient aussi les aventures de Bob Morane.
Le titre et le prologue du livre nous indiquent sans doute possible son dénouement : la destruction d'Illa, cité antique rappelant le mythe de l'Atlantide. Ce n'est qu'à travers les mémoires de Xié, chef des armées d'Illa, que l'on découvrira comment et pourquoi.

Selon Xié, Illa est une cité technologiquement très avancée où il fait bon vivre. Cependant, le bonheur et le confort de ses habitants reposent sur l'esclavage des hommes-singes, et surtout sur la complète soumission des Illiens à leur dirigeant Rair, à la fois inventeur génial et tyran cruel et froid, décrit par Xié comme un cerveau pareil à une machine à calculer, sans coeur ni nerfs. Officiellement, Illa est dirigée par un "Conseil suprême", mais Rair sait bien que la plupart de ses membres lui mangent dans la main, car ils sont tous dépendants de ses "machines à sang", qui utilisent le sang d'animaux pour nourrir directement les Illiens par ondes et qui leur ont fait perdre le goût de la nourriture solide. Quand Rair annonce sans trembler qu'il va déclarer la guerre à la cité voisine de Nour pour pouvoir alimenter ses machines avec du sang humain et améliorer leur efficacité, personne ou presque ne bronche. Xié fait partie des protestataires, qui vont peu à peu s'organiser en une résistance décidée à arrêter Rair, mais sans savoir comment l'atteindre alors que ses espions, dirigés par son bras droit Limm, sont partout, et que la guerre contre Nour va les contraindre à rentrer au moins en partie dans les rangs pour défendre Illa.

L'opposition entre Xié et Rair est au coeur de l'histoire, et bien des rebondissements gravitent autour des ambiguités de cette opposition. Xié hait Rair et le tient pour responsable du basculement d'Illa dans la guerre, mais ne peut s'empêcher d'admirer son intelligence et son sens de la stratégie ; de son côté, Rair aimerait bien se débarrasser de Xié mais le considère comme indispensable pour mener à bien la guerre contre Nour. De plus, une tragédie à la Roméo et Juliette vient s'ajouter au milieu de tout cela : Silmée, la fille unique de Xié, et Toupahou, le petit-fils de Rair, sont amoureux l'un de l'autre. Toupahou n'aime guère son grand-père non plus, mais n'ose pas l'affronter, sachant que Rair n'aura pas plus de pitié pour un membre de sa famille que pour un autre. Rair, qui est parfaitement au courant de leur relation, n'hésitera d'ailleurs pas à utiliser les tourtereaux comme otages ou comme moyen de pression pour contraindre Xié à faire sa volonté. Ainsi, dès le début de l'histoire, Silmée échappe de peu à un attentat qui s'avère fomenté par Limm. Début de XXe siècle oblige, ce personnage restera malheureusement cantonné à un rôle de "demoiselle en détresse".

Xié, de son côté, n'a rien du héros parfait. L'auteur remarque avec une certaine ironie que la modestie ne fait pas partie de ses qualités, mais c'est loin d'être sa seule faille. Xié se considère supérieur aux autres mais il est lui aussi un produit de son "époque" : bien qu'il critique avec virulence (et à raison) les plans de Rair, il est tout aussi dépendant que les autres à ses "machines à sang" et méprise ouvertement ceux qui utilisent encore les nourritures terrestres, jusqu'à ce qu'il soit obligé de le faire à son tour. Son mépris s'étend plus globalement aux hommes-singes esclaves d'Illa, même lorsqu'il s'allie avec eux et organise leur révolte dans les mines : celle-ci apparaît plus comme une manoeuvre de sa part qu'une véritable volonté de les libérer ou d'améliorer leur condition. Bien qu'il reconnaisse parfois ses erreurs, sa colère envers Rair, ainsi que la perte de sa famille et de ses amis, le consume de plus en plus au fil de l'histoire, et l'amène à détruire lui-même Illa où il considère que plus personne n'est innocent ou ne mérite d'être sauvé. Il ne faut pas s'attendre à une victoire du bien sur le mal à la fin de La Fin d'Illa, c'est une histoire sans véritable morale.

En parlant de la fin, je ne sais pas si c'est l'effet feuilleton, mais la fin de l'histoire s'emballe. La narration déjà sans temps morts enchaîne les péripéties de plus en plus vite, quitte à passer de manière vraiment trop succincte, parfois en une seule phrase, sur des événements qui auraient gagné à être un peu plus développés. Là où des adaptations de livres en films comme Dune sont obligées d'élaguer des choses pour garder un film compréhensible et d'une durée raisonnable, je pense que si quelqu'un tentait d'adapter La Fin d'Illa en film, il faudrait au contraire ajouter ou insister davantage sur certains passages dans la seconde partie. Après avoir accroché aux aventures de Xié, la rapidité de cette fin, qui aurait pu être grandiose si elle avait été un peu étoffée, est décevante, et on abandonne d'autant plus à regret Xié et Illa à leur fin inéluctable.

"Illa's End", traduction en anglais publiée en 2011. A quand le film ?

La Fin d'Illa a connu des péripéties, mais étrangement, sans jamais sombrer totalement dans l'oubli, et le livre est régulièrement redécouvert, comme le sont, dans l'histoire, les confessions de Xié. Ce roman de science-fiction français a été traduit en anglais par l'auteur britannique Brian Stableford en 2011, soit 86 ans après sa publication initiale : mieux vaut tard que jamais !

Et pourquoi pas un film ? Soyons réalistes, avec l'histoire et le succès du livre, il y a très peu de chances que ça se fasse, mais ce ne serait pas la première fois qu'une vieille histoire de SF est adaptée au cinéma, et il y a tous les ingrédients d'un bon film hollywoodien : des méchants très méchants, une guerre, des explosions partout, et à la fin, tout le monde meurt... Donc, au cas où ça intéresserait quelqu'un, j'ai déjà fait mon casting :

jeudi 30 septembre 2021

Lectures de septembre 2021

Je ne fais jamais rien comme tout le monde, c'est en septembre que je prends mes congés, et il y a aussi l'écriture de Capitaine Quantum qui se termine. J'ai quand même pu lire quelques livres en septembre :

  • Mort sur le Nil - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Louis Postif)
    • Papier

L'une des plus célèbres enquêtes d'Hercule Poirot l'entraîne dans une croisière sur le Nil, où selon lui, un drame se prépare : l'assassinat de Linnet Doyle, riche héritière en voyage de noces. Linnet avait un certain nombre d'ennemis, dont la première semble être son ex-meilleure amie Jacqueline dont elle a volé le fiancé. Problème : Jacqueline a un alibi en béton lorsque le cadavre de Linnet est retrouvé dans sa cabine. Les soupçons s'installent sur cette croisière qui ne s'amuse plus du tout, où on découvre également voleurs, cleptomanes et apprentis maître-chanteurs, sans oublier un espion ; et pour une fois, Poirot semble presque perdu dans l'enquête, jusqu'au moment où il remettra toutes les pièces du complexe puzzle en place. Le huis-clos du bateau et l'ambiance particulière contribuent à faire de cette histoire un incontournable des amateurs d'Hercule Poirot.

  • Le secret des glaces - Philip Carter
    • Français (traduit de l'anglais par Dominique Haas)
    • Papier

Au plus profond de la Sibérie se trouve un lieu tenu secret, gardé par une lignée de femmes. Le secret datant de la nuit des temps reste préservé jusqu'au moment où Lena Orlova, l'une des Gardiennes, donne l'élixir de longue vie conservé dans ce lieu à un traître. Le secret partiellement éventé donne lieu à toutes les convoitises, et pourrait même être le véritable motif de l'assassinat de Kennedy. Zoé, la dernière Gardienne, s'avère être à la fois la dépositaire de l'élixir de longue vie et du film montrant le vrai assassin de JFK, ce qui fait d'elle la cible de plusieurs tueurs prêts à tout pour s'emparer de l'un, de l'autre, ou des deux. L'histoire tourne au véritable film d'action entre mafieux russes, assassins implacables et mercenaire au grand coeur, où il ne fait pas bon être à la traîne même (surtout ?) si on est du côté des "méchants". Je suis cependant un peu moins convaincue par les derniers rebondissements ou par "l'explication scientifique" finale qui ne résout pas tout : il aurait peut-être mieux valu laisser à la magie ses mystères...

mardi 28 septembre 2021

Writober 2021

Les personnes qui dessinent connaissent bien l'Inktober, ce défi annuel qui consiste à réaliser 31 dessins, un pour chaque jour du mois d'octobre, selon une liste de mots-clefs définis à l'avance. Depuis, le défi a évolué et s'est étendu à d'autres formes d'art, dont l'écriture : c'est ainsi que l'Inktober est devenu le Writober, et parfois même l'Artober pour inclure tous les arts.

C'est en partie avec mon entreprise que j'ai découvert l'Inktober, qui attire quelques collègues qui dessinent avec plus ou moins d'expérience. Ayant toujours été nulle en dessin, j'ai préféré partir sur le Writober, en écrivant chaque jour un petit texte utilisant les mêmes mots-clefs sur une feuille de papier. J'ai été au final une des plus assidues de l'Artober organisé par le CSE de l'entreprise.

Cette année, les corrections de Capitaine Quantum touchant à leur fin, je relance ma participation bien que le CSE (sans doute trop occupé par le rachat de l'entreprise et le futur déménagement des bureaux) ne nous ait pas relancé le défi cette année. La traduction de la liste officielle m'a été fournie au hasard d'une recherche internet, et la voici si quelqu'un d'autre veut la suivre :

Traduction française de la liste officielle de l'Inktober 2021, source : https://www.printoclock.com/blog/inktober-2021-liste-officielle-themes-en-francais/
Bonne chance et beaucoup de plaisir à celles et ceux qui suivront aussi cet "Artober" 2021 ! Le défi commence dans 3 jours...

mardi 31 août 2021

Lectures d'août 2021

Après avoir reçu comme cadeau d'anniversaire en avance le contrat de Capitaine Quantum, j'ai eu un peu moins de temps pour lire puisqu'il me fallait écrire. Cependant, j'ai un peu repris l'habitude de lire avant de me coucher, pour compenser la quasi-absence de trajets pendant lesquels lire. Voici les quelques livres que j'ai lus en août :

  • La Tempête du siècle - Stephen King
    • Français (traduit de l'anglais par William Olivier Desmond)
    • Papier

Encore un Stephen King de haut niveau, sous forme de scénario car écrit directement pour la télévision. Voyez l'article détaillé pour tout savoir.

  • Un, deux, trois... - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Michel Le Houbie)
    • Papier

Hercule Poirot a beau être le plus grand détective du monde, il n'en mène pas plus large que vous et moi quand il s'agit d'aller chez le dentiste. Mais cette fois, le dentiste a été assassiné, et pas par un patient trop nerveux. L'affaire semble même se compliquer à chaque étape : qui était réellement visé, le dentiste, l'espion grec Amberiotis, ou le magnat Alistair Blunt, tous deux patients du défunt ? Il se pourrait même que le tout soit une vaste affaire d'espionnage, avec des gens liés à des personnes haut placées, et d'autres qui vivent sous une fausse identité. Hercule Poirot fera même l'objet de pressions, mais fidèle à sa réputation d'honnêteté et d'incorruptibilité, il finira par faire triompher la justice à la satisfaction générale.

  • Christine - Stephen King
    • Français (traduit de l'anglais par Marie Milpois)
    • Papier

Arnie est l'archétype du lycéen boutonneux et timide que personne, même pas sa famille, ne prend vraiment au sérieux. Quand il achète Christine, voiture de collection réduite à l'état de quasi-épave, à l'antipathique Roland LeBay, personne ne comprend son choix, mais lui a l'impression de décider par lui-même pour la première fois de sa vie. Malheureusement, cette unique décision est une erreur : Christine est une voiture maudite, dans laquelle plusieurs personnes ont trouvé la mort, et à travers elle, Arnie va être peu à peu vampirisé par le fantôme de Roland LeBay, qui n'a pas encore fini de déverser sa colère sur le monde. Stephen King, à travers cette histoire, dépeint tout à la fois l'insouciance et les défis de l'adolescence, les vilains secrets de familles, et met en garde contre la colère et la haine qui aveuglent et emportent tout sur leur passage, y compris l'amour et parfois même la vie.

  • Cinq petits cochons - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Michel Le Houbie)
    • Papier

C'éest un nouveau défi qu'on lance à Hercule Poirot : rouvrir une affaire vieille de seize ans, celle de la mort du peintre Amyas Crale. Tout accusait Caroline Crale, la veuve du peintre, mais sa fille est persuadée qu'elle n'était pas coupable. Pour en avoir le coeur net, Hercule Poirot va devoir revoir le meurtre à travers les témoignages des cinq personnes présentes ce jour-là : cinq personnes, cinq points de vue différents, et pourtant il va comprendre la vérité en reconstituant la scène complète à travers ces cinq visions partielles et parfois mensongères. Encore une enquête magistrale du grand Hercule Poirot menée avec une stratégie originale, malheureusement un peu gâchée par des erreurs et coquilles dans la traduction française : le traducteur, contrairement au détective, devait être fatigué ce jour-là.

vendredi 6 août 2021

BookPack 6.1

C'était mon anniversaire hier, mais c'est quand même moi qui fais des cadeaux. Pas de gros changements pour ce BookPack 6.1, juste l'ajout de L'homme qui acheta une planète et quelques corrections sur l'épisode 8 de l'Alchimiste, Chasse à l'ombre, où j'avais laissé une grosse faute que j'ai dû retrouver toute seule car personne ne me l'avait signalée...

En attendant de plus gros changements comme la sortie de Capitaine Quantum (date à déterminer) chez Rocambole ou la réédition de L'étrange affaire Nottinger (octobre 2021 a priori) chez Mnémos, profitez de cette version corrigée en la téléchargeant sur le lien habituel à droite, ou directement ici. Bonne lecture !

Comme mon BookPack, cette cabine n'est pas un TARDIS, mais vous fera voyager quand même... - Par ThüringerChatte, CC BY-SA 4.0 [https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0], via Wikimedia Commons

mardi 3 août 2021

"La Tempête du siècle" de Stephen King

J'ai déjà lu plusieurs Stephen King dont Dôme, mais je ne pensais pas en lire d'autres tout de suite ; c'est par hasard que j'ai récupéré La Tempête du siècle, quand le père de mon chéri a décidé qu'il allait faire de la place dans sa cave et notamment se débarrasser des livres dont il ne voulait plus. C'est désormais toute une pile de livres que j'ai à mon tour, et La Tempête du siècle est un des premiers que j'ai lus.

Comme souvent avec Stephen King, l'action commence dans une petite ville tranquille, ici d'autant plus tranquille qu'elle est située sur une île, où vivent seulement quelques familles et où tout le monde se connaît. Et bien entendu, un événement sortant de l'ordinaire va faire craquer ce vernis bien lisse et révéler ce qui se trouve dessous. Cet événement, ce pourrait être la tempête présentée par tous les météorologues comme exceptionnelle, qui fonce droit sur l'île et va obliger les habitants à s'abriter tous ensemble dans le sous-sol de l'hôtel de ville.

Comme si cette promiscuité (déjà un bon facteur de tensions en soi) n'était pas suffisante, un homme inquiétant, André Linoge, vient d'arriver de nulle part, et sa première action est de battre à mort une vieille femme invalide à grands coups de canne. Il est rapidement arrêté et enfermé dans l'unique prison de l'île, mais il pourrait dire avec Rorschach dans Watchmen : "ce n'est pas moi qui suis enfermé avec vous, c'est vous qui êtes enfermés avec moi"... De fait, il semble connaître les pensées et les secrets des habitants, et se révèle ensuite doté d'un pouvoir de manipulation mentale qui les pousse au suicide ou au meurtre. "Donnez-moi ce que je veux et je m'en irai", répète-t-il, mais personne ne sait ce qu'il veut. Quand il se décide enfin à l'annoncer - non sans avoir révélé quelques secrets inavouables au passage - les habitants survivants de Little Tall Island vont devoir faire un choix dont dépendent leurs vies d'un côté et leurs consciences de l'autre.

Plus que Linoge, c'est Michael "Mike" Anderson, constable de la ville, qui est suivi de près par le récit au cours de la tempête. Premier policier de l'île (et accessoirement gérant du supermarché), il se fait une haute idée de la justice et de l'intégrité, ce qui l'amène parfois en conflit avec Robbie Beals, maire de la ville et sorte de Donald Trump local imbu de son pouvoir. Mike est cependant apprécié de ses concitoyens, à commencer par son adjoint "Hatch", pour son honnêteté, mais en arrêtant Linoge et en devenant celui avec qui le mystérieux étranger effectue le premier vrai contact, il se retrouve dans l'oeil du cyclone. Persuadé que le mal ne peut pas l'emporter sur le bien, Mike refuse de céder au cynisme ou au désespoir, ou de faire le moindre compromis avec cet être qui pourrait être un démon, mais finit par se retrouver bien seul dans son combat. Les autres habitants, craignant pour leurs vies et voyant déjà révélées les actions qui leur pèsent sur la conscience, semblent de leur côté prêts à passer un pacte avec le diable, a fortiori s'il s'avère que ce n'est pas eux qui doivent en payer le prix.

Mais une fois la transaction conclue, les choses ne seront plus jamais les mêmes et il sera difficile pour les survivants de se regarder en face, a fortiori face à Mike. Fidèle à ses principes, Stephen King ne fait pas peur juste pour faire peur, il met avant tout en scène un drame psychologique où le monstre n'est que le révélateur, où les belles apparences dévoilent petit à petit les mesquineries et les bassesses de l'âme humaine, et amènent à se demander jusqu'où les personnages - et les lecteurs/spectateurs qui les suivent - seraient prêts à aller pour sauver leur peau, et comment ils vivront avec ce souvenir ensuite : certains bien, d'autres beaucoup moins.

La tempête dont il est question ici ne va pas déchirer que le ciel... - Par mattbuck, CC BY-SA 2.0 [https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0], via Wikimedia Commons

samedi 31 juillet 2021

Lectures de juillet 2021

Juillet marque la fin du cycle de vaccination, et la reprise de la lecture pour plusieurs raisons : j'ai reçu une nouvelle box Once Upon A Book, le père de Benoît s'est débarrassé de nombreux livres qui encombraient sa cave, et les livres-jeux des éditions Posidonia sont arrivés. Il va me falloir un certain temps pour tout lire ; en attendant, voici ce que j'ai lu en juillet :

  • Do androids dream of electric sheep? - Philip K. Dick
    • Anglais
    • Papier

Est-il encore besoin de raconter cette histoire ? Rick Deckard est un chasseur de primes au service de la police de San Francisco. Dans un monde post-apocalyptique où la plupart des gens qui le peuvent ont émigré sur Mars, il est spécialisé dans l'élimination des androïdes illégalement rentrés sur Terre. Un gros contrat qui a failli coûter la vie à un de ses confrères pourrait lui permettre de s'offrir ce qu'il désire : un vrai animal pour remplacer son mouton électrique. Mais bien des choses se remettent en question pendant sa mission : qu'est-ce qui est réel ou pas, quand androïdes et animaux électriques ressemblent tellement aux vrais qu'on finit par s'y tromper ? Quand le prophète qui permet à l'humanité de tenir bon psychologiquement se révèle n'être qu'une escroquerie filmée en studio, et pourtant il est toujours possible de le voir et de lui parler ? Rick lui-même, où se situe-t-il entre humain et androïde, alors que lui et sa femme se laissent contrôler par un "orgue à humeurs" qui modifie leurs émotions sur commande ? Ce livre à l'origine du célèbre Blade Runner est une étonnante mis en abyme sur le réel et l'artificiel, où l'humanité se retrouve face à ses propres créations.

  • Black coffee - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Jean-Michel Alamagny)
    • Papier

Un scientifique en vue meurt subitement après la tasse de café de trop. Les suspects sont nombreux, entre le fils ruiné qui aimerait empocher l'héritage un peu plus vite, la belle-fille italienne qui entretient le mystère sur ses origines, un personnage louche lui aussi italien, ou la nièce peut-être un peu trop frivole et insouciante pour être honnête... Heureusement, Hercule Poirot a été invité par le défunt juste avant sa mort et compte bien faire marcher ses petites cellules grises pour démêler le vrai du faux et démasquer le seul véritable coupable. Un huis-clos familial assez classique mais bien mené, où la maniaquerie du "grand" Poirot n'est pas un simple trait de caractère mais devient un détail essentiel pour résoudre l'énigme.

  • La Mort dans les nuages - Agatha Christie
    • Français (traduit de l'anglais par Louis Postif)
    • Papier

Cette fois, Hercule Poirot enquête sur un meurtre commis en plein ciel dans un avion, mais personne n'a rien vu alors que la logique voudrait que dans un lieu aussi restreint, on ait remarqué le meurtrier. Pire encore, Poirot lui-même, qui faisait partie des passagers, n'a pas été écarté de la liste des suspects. A la fois galant et calculateur, il fait équipe avec une jeune coiffeuse qui voyageait elle aussi dans l'avion afin d'amener les autres suspects à se démasquer, y compris celui que l'on ne soupçonnait pas du tout d'avoir un lien avec le meurtre. Comme à son habitude, Hercule Poirot se joue des apparences et parvient lentement mais sûrement, sans en avoir l'air, à la résolution du mystère.

mercredi 28 juillet 2021

Capitaine Quantum

Après Orgone Tour l'année dernière, je suis peut-être bien partie pour publier une série par an sur Rocambole. En tout cas, je viens de conclure le contrat pour celle de 2021, Capitaine Quantum. L'accouchement s'est fait dans la douleur, à cause de problèmes de disponibilité et de communication, mais cela valait la peine de s'accrocher. Sur les 8 épisodes qui doivent composer la série, 3 sont déjà écrits, et le premier a été suffisamment revu et peaufiné pour être considéré comme à peu près définitif. Au fond, le timing du contrat peut être considéré comme presque parfait, car c'est en quelque sorte un cadeau d'anniversaire en avance pour moi.

Maintenant que les choses deviennent officielles, il est temps de parler un peu plus en détails de cette série que je n'avais qu'évoquée jusque-là. L'idée est venue en même temps que celle d'une éventuelle suite d'Orgone Tour intitulée Orgone Tour Galactic où le Capitaine Quantum devait jouer un rôle secondaire avant d'avoir éventuellement sa propre série. Orgone Tour Galactic n'étant pas dans les projets immédiats pour l'instant, l'ordre des choses a été modifié, et c'est Capitaine Quantum qui passe devant, mais le projet Orgone Tour Galactic n'est pas totalement abandonné, vu qu'il pourrait désormais servir de suite à deux séries en même temps. Je n'exclus pas non plus, si les choses marchent bien, de donner une nouvelle saison aux aventures du Capitaine, sans nécessairement passer par Orgone Tour Galactic...

L'inspiration de cette série provient des films (Star Wars épisode IV, alias La Guerre des étoiles pour les plus vieux d'entre nous) et séries animées (Albator, Cobra) de science-fiction des années 80, mais comme toutes les personnes qui viennent des années 80, le Capitaine Quantum a un peu vieilli. Ancien militaire et membre du "Groupe Oméga", sorte d'agence tous risques de l'espace, Neil "Quantum" Quinn a laissé tout cela derrière lui et s'est reconverti en mercenaire et pirate de l'espace. Mais ses supérieurs n'en ont pas tout à fait fini avec lui, et ont décidé de lui confier une dernière mission, après quoi ils jurent de le laisser tranquille. Il ne s'agit que de retrouver un bijou volé qui se trouverait dans l'épave d'un vaisseau récemment et mystérieusement naufragé. Bien entendu, les choses ne se passeront pas exactement comme prévu...

Le Capitaine Quantum, vue d'artiste (par @wickedfox13). Oui, il est inspiré par Peter Capaldi, qui aurait une sacrée classe en pirate de l'espace.

Vous l'aurez compris, après le pulp occulte contemporain d'Orgone Tour, cette fois je passe à la SF pure et dure. Dans une toute première version de travail, le synopsis incluait un culte à Azathoth, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il n'y en avait pas besoin dans l'histoire. La seule allusion à Lovecraft qui reste est le peuple Ulthar de Tau Ceti, des félins humanoïdes qui devaient également apparaître dans Orgone Tour Galactic.

Je n'en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher, mais sachez qu'il y aura des pirates de l'espace à gogo, des poursuites, des lasers qui font pew-pew et quelques personnages attachants, y compris ce vieux chafouin rouspéteur de Capitaine Quantum qui, au fond, a un coeur grand comme ça, même s'il se ferait arracher l'oeil qui lui reste plutôt que le reconnaître.

Dernière petite anecdote : même s'il va très peu apparaître dans la série elle-même, le prénom du Capitaine, Neil, est un triple hommage : à Neil Gaiman (si vous ne savez pas qui c'est, je vous autorise à arrêter tout de suite de lire cet article pour vous renseigner sur ses livres), à Neil Jomunsi (les gens de Rocambole savent de qui je parle) et à Neil Starbuck (là vous ne savez pas qui c'est et c'est normal : il n'y a que moi et sa famille pour le connaître).

Assez parlé, il est temps que je me mette à l'écriture des épisodes restants. Rocambole a décidé de relever le niveau à chaque série, semble-t-il : l'à-valoir est plus élevé que pour Orgone Tour, mais je dispose de moins de temps pour leur rendre la série complète. En guise d'avant-goût, les premiers mots du premier épisode :

Prochainement sur vos écrans !

vendredi 23 juillet 2021

L'homme qui acheta une planète

Il arrive parfois que la réalité dépasse la fiction, et c'est encore le cas ici. Après l'achat de noms d'étoiles (parfaitement inutiles car répertoriés dans aucune base de données astronomique officielle), voilà que des gens commencent à acheter des exoplanètes. C'est ainsi qu'un rappeur nommé "Lil Uzi Vert" (et dont, personnellement, j'ai appris le nom avec cette histoire) serait sur le point d'acheter une planète nommée WASP-127 b (idem).

Une nouvelle qui pose bien des questions, en particulier, à qui achète-t-il cette planète, et comment ces derniers peuvent-ils prétendre avoir la légitimité pour vendre des planètes situées à plusieurs années-lumière, qui a priori ne leur appartiennent pas, et dont personne n'a la moindre idée de ce qui s'y trouve ?

Heureusement, me dira-t-on, cette histoire n'est là que pour faire le buzz, et en l'état actuel de la technologie aérospatiale, il y a peu de chances qu'il puisse un jour se rendre sur la planète en question pour y faire valoir ses "droits". Mais voilà où la fiction reprend une longueur d'avance sur la réalité : et s'il y arrivait, finalement  ?

L'homme qui acheta une planète, titre inspiré du roman L'homme qui acheta la Terre, raconte la suite de cet achat et le voyage du rappeur (rebaptisé Ruby G parce que je préfère le rouge au vert) vers la planète qu'il a achetée... et qui, bien entendu, ne va pas vraiment correspondre à ce qu'on lui a vendu. De votre côté, vous pouvez faire le chemin gratuitement en passant par Atramenta.

Couverture de "L'homme qui acheta une planète".

mercredi 21 juillet 2021

Encore une histoire de Wikipédia (et d'argent)

Après les salariés/stagiaires qui écrivent sur leur entreprise et les étudiants qui font leurs devoirs, Wikipédia est la cible d'une nouvelle catégorie de population cherchant à l'utiliser à des fins n'ayant rien à voir avec ce pour quoi elle a été conçue : les influenceurs qui veulent certifier leur compte.

En effet, il est possible notamment sur Twitter de "certifier" son compte, c'est-à-dire de faire marquer par le réseau social que le profil correspond bien à la personne identifiée. Cette certification est normalement réservée aux personnes physiques et morales connues, comme les grandes entreprises ou les célébrités, notamment pour éviter que leur identité soit usurpée par des "fans" plus ou moins bien intentionnés. Pour cela, il faut entre autres confirmer que les médias parlent bien de la personne concernée, et l'un des moyens de le faire est d'indiquer au réseau social la présence de son article sur Wikipédia. Jusqu'ici tout va bien, puisque cela rejoint les principes de Wikipédia : on ne peut y avoir un article que si la presse ou des ouvrages ont déjà fait le travail.

Sauf que la notion de célébrité est différente pour tout le monde, et que pour voir leur compte certifié et donc leur crédibilité sur les réseaux sociaux augmenter, certains influenceurs tentent d'avoir leur article Wikipédia à tout prix, y compris en n'ayant rien d'autre que leur nombre de followers à avancer comme critère de notoriété. Et quand l'article est logiquement supprimé car il ne suffit pas d'avoir des followers pour être célèbre (d'autant plus que leur nombre peut être facilement gonflé à coups de bots ou de fermes à clics), le "à tout prix" est parfois pris au pied de la lettre, avec ici une tentative de corruption d'un administrateur, alors que ces derniers luttent (entre autres) contre les abus des contributions rémunérées.

Il est parfaitement inutile de tenter ce type de manoeuvre, ne serait-ce que parce que la corruption est illégale et immorale. Si cela ne suffit pas pour vous arrêter, le risque de perdre de l'argent le fera peut-être : même en supposant que l'administrateur ait été corruptible et accepte de laisser l'article tranquille pour 10000€, rien n'aurait empêché une autre personne pas du tout au courant de la transaction de le supprimer immédiatement après. Difficile dans ce cas de faire une réclamation en expliquant que la somme versée avait pour but de contourner les règles de Wikipédia...

Faut-il le rappeler, ne payez jamais pour avoir votre article sur Wikipédia. Que ce soit un administrateur qui risquerait sa place en cédant à ce genre de manoeuvre, ou une agence de communication qui vous prendra des mille et des cents en vous promettant un article de qualité et un bon référencement, mais qu'on retrouve régulièrement sur le Forum des nouveaux demandant l'avis de personnes expérimentées sur des articles ne répondant ni sur le fond ni sur la forme aux critères.

Si vous n'êtes pas dans les critères, quelle que soit la somme que vous mettrez en jeu, vous n'aurez pas d'article. Si l'absence d'un article vous empêche d'obtenir la certification de votre compte Twitter ou Facebook... eh bien, vous avez vécu sans jusque-là, vous pouvez continuer de le faire un peu plus longtemps.

Notez que Wikipédia ne dépend pas de revenus publicitaires (et c'est une des raisons pour lesquelles les contributions rémunérées ou "sponsorisées" y sont mal vues), et qu'il est toujours possible, et de bon ton, d'y faire un don. Cependant un don est par définition désintéressé, et ne fait donc pas de vous un "client" à qui Wikipédia devrait un "service" en retour : inutile d'essayer d'utiliser un don comme argument pour avoir votre article. Faites quelque chose dont on parle, gagnez de l'influence hors des réseaux sociaux proprement dits, et peut-être qu'un jour, quelqu'un créera votre article sans que vous n'ayez besoin de le faire vous-même. Bon courage !

Donnez à Wikipédia si vous voulez, mais donner, c'est donner ! - Par Kasuga~enwiki, CC BY-SA 3.0 [http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/], via Wikimedia Commons

mercredi 30 juin 2021

Lectures de juin 2021

Avec l'été, arrive le temps des vacances, et des longs trajets (fin du confinement oblige) dans lesquels j'ai à nouveau beaucoup de temps pour lire. En attendant la fin du télétravail, voici ce que j'ai lu en juin :

  • Marmite & Micro-ondes : l'anthologie - Collectif
    • Français
    • Papier

L'anthologie qui a fait repartir la lecture mais aussi l'écriture (avec Hors limites) chez moi. Ce menu plus ou moins alléchant (surtout moins quand on parle d'anthropophagie ou de bactéries, il faut bien le dire) fait référence à toutes sortes de temps et de mondes, même s'il fait une part certaine au post-apocalyptique, quand le rapport à la nourriture et la quantité disponible n'est plus le même que de nos jours. La cuisine est cosmopolite, avec des touches de coréen, de breton ou des terres lointaines et inconnues, l'assaisonnement de références aux contes ou aux histoires bien connues (bonjour, monsieur Hermès Loch, vous avez un cousin à Londres ?) aussi subtil que délicieux, et cerise sur le gâteau, les auteurs sont des amis qui vous reçoivent à la bonne franquette. Espérons qu'il y aura un jour un second volume même si la campagne Ulule n'avait pas permis d'atteindre ce palier.

  • Ecris-moi une sculpture - Collectif
    • Français
    • Papier

Ce livre édité pour le concours organisé par le Village du Livre à Fontenoy-la-Joûte contient les participations sélectionnées du concours de 2018, sur le thème "Ecris-moi une sculpture". Les origines ou les tribulations d’œuvres sculpturales majeures comme le Penseur de Rodin ou la Vénus de Milo, ou de sculptures plus confidentielles, sont racontées sous forme de polars, de contes et autres nouvelles, malheureusement d'une qualité inégale et dont certaines souffrent même de graves problèmes comme la concordance des narrateurs. D'autres sont de bonnes surprises, on attendait quand même mieux de la sélection d'un jury de professionnels officiant depuis plusieurs années...

lundi 14 juin 2021

BookPack 6.0

Les annonces se suivent de près en ce moment, et il fallait bien qu'un nouveau BookPack vienne se greffer à tout cela. Cette version 6.0 contient les dernières nouvelles Le conte du nécromancien et Hors Limites, et elle met également à jour le lien d'achat du Don d'Osiris récemment republié en numérique chez Mnémos. Tout est fait pour que vous ne manquiez pas de lecture et que vous ne vous perdiez pas en cherchant mes liens payants : de cette manière, tout le monde y gagne.

A votre tour de vous mettre à jour, téléchargez et partagez ce BookPack sans limites !

Plongez-vous dans la lecture pour pas un rond ! - Par Emily Mathews from Ann Arbor, MI, CC BY 2.0 [https://creativecommons.org/licenses/by/2.0], via Wikimedia Commons

dimanche 13 juin 2021

Hors limites

En attendant toujours des nouvelles de Capitaine Quantum (mais il devrait bientôt y en avoir), j'ai manqué récemment de motivation pour lire, et aussi pour écrire malgré le Conte du nécromancien. Heureusement, un livre est venu changer la donne : l'anthologie Marmite & Micro-ondes, publiée par Olivier Gechter et Vincent Corlaix et dont j'avais participé à la campagne Ulule. Après quelques plats fantasy, extra-terrestres ou d'origine plus mystérieuse, j'ai eu moi aussi l'envie d'en concocter un.

Mon plat est une salade de tentacules à la sauce écossaise. Salade de tentacules, c'était le titre de travail aux premiers stades du projet, jusqu'à ce qu'il rejoigne une chanson punk-rock écossaise de la fin des années 70, Outer Limits du groupe Dreamboys, pour devenir Hors Limites. En effet, en voulant dépasser ses limites pour devenir plus fort et plus sûr de lui, le narrateur se retrouve embarqué au-delà des frontières du réel dans une histoire qui aurait désorienté Fox Mulder lui-même.

Couverture de Hors Limites, avec sa salade de tentacules...

Hors Limites et sa salade de tentacules sont déjà prêtes à déguster sur Atramenta. Attention quand même aux effets secondaires... Et pourquoi ne pas le faire en musique avec la chanson Outer Limits ? Quant à l'anthologie Marmite & Micro-ondes, si tout va bien elle figurera en bonne place dans mes lectures de juin.

samedi 12 juin 2021

"Le don d'Osiris" revient chez Mnémos !

Après le rachat par Mnémos de Mü éditions, mes livres entament une petite campagne de republication en numérique chez leur nouvel éditeur. Depuis hier, tout est prêt pour Le don d'Osiris qui s'offre en même temps une nouvelle couverture où sphinx et pyramides sont en bonne position. Le texte, lui, n'a pas changé, ce sont les mêmes aventures de Seth et de Lou et de leur mystérieux lien qui traverse le temps entre Egypte ancienne et contemporaine.

J'ai remis à jour dans le menu le lien pour acheter l'e-book, qui a légèrement changé. Si vous ne connaissez pas encore Le don d'Osiris, c'est le moment de le découvrir !

Nouvelle couverture du Don d'Osiris. Vous préférez laquelle ?

mardi 1 juin 2021

Arrêtez de faire vos devoirs sur Wikipédia... et surtout, arrêtez de demander à vos élèves de le faire

J'avais parlé il y a un moment des stagiaires (et salariés) dans la tourmente de Wikipédia, mais il n'y a pas que le monde du travail. Avec celui de l'éducation, on voit aussi passer des choses pas tristes (et généralement pas encyclopédiques) sur Wikipédia.

Avant toute chose, oui, Wikipédia est ouverte aux lycéens et étudiants. Il est même possible d'y mener des projets pédagogiques, ce qui arrive régulièrement. Encore faut-il les mener d'une manière correcte qui entre dans les règles et les principes de l'encyclopédie.

Je ne reviendrai pas sur l'histoire "classique" des élèves qui font leurs devoirs ou leurs exposés en copiant-collant depuis Wikipédia et qui, pour ne pas se faire repérer, dégradent l'article original voire tentent carrément de le supprimer. Même quand il s'agit d'ajouter du contenu sur Wikipédia, la dégradation n'est jamais très loin, et je ne parle pas des ajouts de type "pipi caca prout" très prisés des collégiens (et surtout très révélateurs de la maturité de leurs auteurs)...

Parfois il y a des élèves qui veulent vraiment bien faire, mais leur définition de "bien faire" n'est pas toujours compatible avec celle de l'encyclopédie.

Personnellement, je serais d'avis de ne jamais demander de faire des devoirs notés sur Wikipédia, et encore moins des examens.

Je rappelle que Wikipédia n'est pas affiliée à l'éducation nationale de quelque pays que ce soit, et n'a donc aucune obligation d'héberger des devoirs ou des examens. Pour Wikipédia, peu importe que ce soit noté ou que cela compte pour la validation de l'année : si ça n'entre pas dans les critères de l'encyclopédie, ça n'a rien à y faire.

Et c'est justement là que commence le problème.

Pour les élèves, la seule chose qui compte à la fin c'est leur note. A moins de n'en avoir rien à faire, ils en veulent une bonne, à tout le moins éviter le zéro fatidique, et les règles de Wikipédia et même les conseils éventuels qu'on leur donne tendent à passer à la trappe devant cet objectif. J'ai vu passer des tas de demandes de restauration dont le message ressemblait à "laissez-le au moins jusqu'à lundi, c'est noté et ça compte pour mon évaluation, si l'article n'est pas là j'aurai zéro". Les administrateurs de Wikipédia sont conscients de ces problèmes, mais il y a des règles sur Wikipédia et il n'est pas possible de s'en affranchir quel que soit l'enjeu derrière.

Les élèves peuvent alors céder à la tentation de tricher avec les règles de Wikipédia, typiquement en recréant eux-mêmes l'article le jour de leur évaluation et en espérant qu'il restera assez longtemps pour que la sacro-sainte note tombe en leur faveur, et après cela, le déluge. Que ce stratagème réussisse ou non, il est très peu apprécié des bénévoles de Wikipédia qui doivent, eux, prendre du temps pour vérifier et supprimer ces articles dont même les créateurs ne s'occuperont plus. Car beaucoup d'entre eux finissent par être supprimés, entre ceux qui reprennent des articles déjà existants en moins bien, ceux qui rédigent leurs articles comme des travaux scolaires et n'ont ni le bon ton ni les bonnes sources, voire ceux qui tentent d'y arriver sans trop se casser la tête et qui disent "je n'avais pas d'idée donc j'ai fait un article sur moi" (véridique)...

Mais faut-il pour autant tout mettre sur le dos des élèves ? Non, les professeurs ont largement leur part de responsabilité dans l'histoire.

Car on ne peut pas demander à des élèves de rédiger un article sur Wikipédia sans leur avoir expliqué un minimum comment cela fonctionne et ce qui est attendu d'un article encyclopédique. La page des projets pédagogiques déjà citée contient tout un tutoriel à destination des professeurs, indiquant entre autres qu'il est fortement conseillé d'avoir soi-même participé au préalable à Wikipédia afin de comprendre son fonctionnement, et de s'assurer auprès de participants expérimentés que le projet pédagogique envisagé est viable et ne se terminera pas par une suppression massive d'articles hors-sujet.

Evidemment, je ne connais pas les professeurs qui donnent ces sujets de devoirs, et je n'exclus pas que certains élèves n'écoutent pas ou ne comprennent pas les consignes, et foncent bille en tête avec pour seul objectif d'avoir leur note. Mais un projet de cette complexité (car oui, écrire un article sur Wikipédia est complexe, et beaucoup de contributeurs mettent en garde en disant que pour en créer un de toutes pièces, il est préférable d'avoir quelques mois d'expérience voire plus) nécessite un encadrement à la hauteur et ne peut pas se résumer à "choisissez un sujet (éventuellement dans un thème donné) et faites un article sur Wikipédia, je noterai lundi dans 3 semaines".

Je conseillerais donc vivement aux professeurs de ne pas demander aux élèves ce genre de chose, à moins d'être capables de l'encadrer très précisément. Considérer Wikipédia comme un moyen commode d'héberger les devoirs, et lancer les élèves dedans sans préparation suffisante, ne fera que générer de la frustration pour les élèves comme pour les bénévoles de Wikipédia qui devront "nettoyer" derrière. Si on veut faire un projet pédagogique sur Wikipédia qui soit utile et réussi, il faut à mon avis :

  • Avoir soi-même un peu d'expérience sur Wikipédia, avoir modifié voire créé quelques articles. C'est nécessaire pour pouvoir au moins répondre aux questions des élèves.
  • Vérifier soigneusement les sujets choisis avant de commencer l'écriture proprement dite. Avoir éventuellement une liste de sujets susceptibles d'entrer dans les critères, soit à donner dès le départ au choix des élèves, soit en sujets "de secours" si leur premier choix ne semble pas pertinent. Surtout, ne pas leur imposer de sujet qui risque de ne pas être dans les critères.
  • Insister sur l'importance de citer ses sources et ne pas hésiter à travailler avec les élèves sur la recherche de sources pertinentes en bibliothèque ou sur Internet. Cela peut d'ailleurs s'inscrire dans un cadre plus large de sensibilisation à l'information.
  • Suivre très régulièrement le projet et bien expliquer aux élèves qu'ils doivent demander de l'aide en cas de difficulté. Les élèves auront tendance à cacher les problèmes de peur de mal faire ou d'avoir une mauvaise note. Si un article semble être dans une impasse, analyser le problème le plus tôt possible avec les élèves, et proposer autre chose.
  • Idéalement, ne pas noter le projet, ou alors prendre en compte dans la notation (et bien l'expliquer dès le départ) comme indiqué ici, non seulement l'article lui-même, mais aussi la collaboration des élèves entre eux et avec les bénévoles de Wikipédia (par exemple, la non-prise en compte de conseils ou le "forcing" pour recréer un article risquent de diminuer la note).
  • Ne pas hésiter à demander aide et conseil aux bénévoles de Wikipédia spécialisés dans les projets pédagogiques, et même avant de commencer le projet si vous avez des doutes. Certains sont d'ailleurs eux-mêmes des professeurs actifs ou retraités, et donc plus à même de comprendre les problèmes spécifiques à l'enseignement ou à la pédagogie.

Wikipédia est un outil formidable, mais il ne faut pas y faire n'importe quoi ! - Par Kasuga~commonswiki, CC BY-SA 3.0 [http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/], via Wikimedia Commons

lundi 31 mai 2021

Lectures de mai 2021

Exceptionnellement, il n'y a pas eu d'article sur mes lectures d'avril 2021 car je n'ai terminé aucun livre ce mois-là. Mai étant plus long et peut-être plus propice aux loisirs (même si plusieurs de ses jours fériés tombent le week-end cette année et que je n'ai plus droit au lundi de Pentecôte depuis un moment déjà), j'essaie de me rattraper en mai. Voici donc ce que j'ai lu en mai 2021 :

  • Ready Player One - Ernest Cline
    • Français (traduit de l'anglais par Arnaud Regnauld)
    • Papier - Reçu via la box Once Upon A Book de janvier 2021

Connu dans le monde entier par son adaptation au cinéma par Steven Spielberg, Ready Player One est un hommage à tous les geeks d'hier et d'aujourd'hui. A travers un monde futuriste ravagé (pas vraiment post-apocalyptique car la transformation du monde n'a pas été catastrophique, mais plutôt progressive et insidieuse) dont les habitants préfèrent se connecter au monde virtuel de l'OASIS, l'histoire parle des géants du jeu vidéo qui ont commencé dans leur garage, de la tentative de mainmise des multinationales sur les médias, des jeunes qui veulent changer le monde et qui y arrivent petit à petit. Et surtout énormément de références aux films et jeux vidéos des années 80, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître mais que l'histoire ressuscite pour tout le monde, tout en parlant à la fois d'accepter les différences et de se rappeler que l'important est de se concentrer sur ce qui nous rassemble. Une oasis d'optimisme dans un monde qui l'est moins.

samedi 29 mai 2021

Le conte du nécromancien

Ceci n'est qu'une petite histoire sans prétention qui vaut ce qu'elle vaut, peut-être pas grand-chose. Etant toujours en attente de nouvelles de Capitaine Quantum, j'ai profité d'un rêve se déroulant dans un monde "médiéval-SF" à la Fading Suns et mettant en scène un nécromancien, pour expérimenter l'idée d'une histoire dans laquelle, contrairement à 99% des histoires de ce genre, le nécromancien serait en fait plutôt du côté du bien, et luttant contre des adversaires plus respectables en apparence mais beaucoup moins bien intentionnés.

J'avoue avoir une vraie panne d'écriture en plus de la lecture en ce moment. J'espère que les choses s'amélioreront vite et que reprendre l'écriture d'autres projets fera revenir ma motivation. En attendant, Le conte du nécromancien est désormais disponible sur Atramenta.

Couverture du Conte du nécromancien.

mardi 25 mai 2021

Concours des 900 followers : les résultats !

Le 30 avril, je lançais mon concours des 900 followers, venant d'en obtenir plus de 900 alors que jusque-là j'essayais en vain d'arriver à 800.

Le réglement était simple : poster sous l'article du concours un commentaire quelconque, le seul but étant de nommer un de mes personnages. Même s'il était préférable de m'avoir lue pour pouvoir le faire, il était cependant assez facile de trouver le nom d'un de mes personnages en suivant mes tweets ou en lisant certains articles ici-même.

En laissant jusqu'au 23 mai, j'espérais m'assurer que toutes les personnes voulant participer au concours auraient le temps de voir l'annonce et de poster leur commentaire. J'ai aussi fait en sorte de rappeler son existence régulièrement (tous les jours pendant les 10 derniers jours, et même plusieurs fois dimanche), alors si vous ne l'avez pas vu, c'est tant pis pour vous !

Maintenant il est temps de se pencher sur les participations.

Le personnage qui est revenu le plus dans vos commentaires est... Dylan Bellini ! On dirait que vous l'aimez bien !

Bizarrement, sur l'un des commentaires, il est accompagné d'Alva qui n'appartient pourtant pas au même livre. Tant pis, après tout je n'ai rien contre les crossovers, et étant donné que la règle était de nommer un de mes personnages, la participation est valide, il y en a même deux. En parlant d'Alva & Eini, Eini a lui aussi été cité, et plus étonnamment, avec un personnage très secondaire, tellement secondaire que j'avais moi-même oublié son existence. Peu importe, là aussi c'est valide.

Je note également une participation avec l'Alchimiste qui ne me surprend pas. La seule surprise, c'est que je m'attendais à la voir revenir plus souvent étant donné que c'est un personnage dont je parle beaucoup ici et qu'il n'est pas difficile de retenir.

Apparemment d'autres ont préféré des personnages moins connus, comme Argh Sékoi de Conan le détective barbare (et qui est bien content qu'on ait pensé à lui malgré sa petite taille et le barbare qui l'éclipse régulièrement) ou Matt et Clara d'Alter Ego (ce qui pour le coup était une vraie surprise, car il s'agit d'un texte dont je ne parle pas souvent). Il y en a même une avec Saïba de Dernière Course, que j'accepte aussi car bien que Dernière Course n'ait jamais été publié nulle part, il a été écrit au moins une fois (je songe toujours à le réécrire) et c'est bien de voir qu'il y en a qui suivent.

En revanche (et désolée, il va falloir aborder les sujets qui fâchent), une des participations n'est pas valide car je n'y ai reconnu aucun de mes personnages. Désolée MatCarron, mais je n'ai retrouvé aucun personnage nommé "cendres" et je n'ai pas compris pourquoi tu parles de "strip" alors que je ne fais ni dans la BD ni dans l'effeuillage plus ou moins artistique. Quant à Lewis Capaldi, il n'apparaît jamais sous son vrai nom, il aurait fallu faire comme les autres et parler de Dylan Bellini... Sinon Sean (L'Alchimiste) ou Shawn Bellini (Derniers biscuits avant la fin du monde) étaient également valables et se rapportaient à la même personne.

Toutes les autres participations, elles, sont validées et éligibles au tirage au sort ! Ce sont donc en tout 9 participations qui vont devoir se disputer les 5 lots.

And the winners are...

Place aux trophées ! - Par US National institute of health, modifié par Davodd, Dbenbenn [Domaine public], via Wikimedia Commons


Note :
le tirage a été effectué par mon fidèle dé à 10 faces et à paillettes. Aucun huissier de justice n'a été invité à le vérifier, il va donc falloir me faire confiance. Promis, si un jour il y a plus de participations à l'un de mes concours, j'envisagerai cette option.

Félicitations à My name is Mud qui remporte l'exemplaire dédicacé de L'étrange affaire Nottinger ! Ce n'est pas l'histoire de Dylan Bellini, mais ça reste du Lovecraft.

En deuxième position, Silversaru remporte l'abonnement à Rocambole qui lui permettra de découvrir mon travail et celui de bien d'autres auteurs et autrices de séries !

Troisième étage, Fenryck gagne l'ebook d'Alva & Eini ! Une occasion de repartir dans l'espace avec quelqu'un d'autre que l'Alchimiste.

Et enfin, Céline Badaroux et Yann reçoivent l'ebook des Chroniques Nottinger !

Merci à tout le monde d'avoir participé !

Pour récupérer vos lots, je vous invite à m'envoyer un e-mail à cl.billaud@gmail.com. Même si vous n'avez pas gagné un lot physique (et soyons fous, même si vous n'avez pas gagné du tout), envoyez-moi si vous voulez votre adresse postale et je vous enverrai une petite carte pour vous remercier d'avoir participé.

Rendez-vous peut-être un jour pour le concours des 1000, on n'est pas à l'abri d'un nouveau miracle...