samedi 26 décembre 2015

Bonnes fêtes de fin d'année !

L'année 2015 se termine, avec son cortège de repas de famille, de cadeaux et de sapins pleins de guirlandes, et il est bientôt temps de laisser la place à l'année 2016.
2016 sera pour moi tout d'abord l'année de la première anthologie de mon éditeur, intitulée Chaos organisé, et pour laquelle je viens de terminer ma nouvelle Ex Machina, ou le chaos essayant de refaire sa place dans un monde où l'humain n'est plus guère qu'un outil plus ou moins bien considéré, et ce par un moyen assez inattendu : les machines.
Ensuite, il me faudra me remettre à L'étrange affaire Nottinger, je l'ai laissé de côté il y a déjà deux mois et je commence à me demander si je vais bien reconnaître ce que j'ai écrit... Il va être temps d'agir un peu, si je veux que ça avance.
Meilleurs voeux à tous !
Miaou-lleurs voeux ! Quoi, vous n'avez jamais vu un chapin de Noël ? Par Scott Wylie from UK (Arla  Uploaded by Jacopo Werther) [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons

mardi 1 décembre 2015

Travaux manuels

Pour préparer l'année 2016, j'ai fait quelques travaux manuels sur un sujet dans lequel j'avoue que je n'ai pas beaucoup d'expérience : customiser un agenda.
L'agenda en question est un coup de coeur que j'ai eu sur Ulule : Eloge de la douceur, également disponible sur le blog de la créatrice : http://www.feuillesdevelours.fr/
Il était livré avec une mini-planche de stickers, que j'ai d'ailleurs failli perdre plusieurs fois, jusqu'au moment où je me suis décidée à faire quelque chose : d'abord, en utiliser tout de suite un pour le coller à la page de mon anniversaire...





Ensuite, mettre les autres dans une enveloppe venue tout droit du Japon, et dont les couleurs et les petits motifs de sakura no hana s'accordent parfaitement avec la présentation globale de l'agenda. Collée sur le rabat de l'agenda, l'enveloppe devient un espace de rangement supplémentaire pour les stickers et autres petits papiers !
Et puisqu'on en est à ajouter des gadgets importés du Japon, je glisse sous le rabat ce lot de Post-it colorés et illustrés qui pourront servir de signets ou d'espaces de notes supplémentaires.
Dernier petit accessoire ajouté à l'agenda : le marque-page, rose lui aussi et offert par l'institut Curie en échange d'un don pour Octobre Rose.
Et c'est parti pour affronter l'année 2016. Un peu de douceur ne sera pas de trop pour cette année prochaine, si elle est comme la fin de l'année 2015 (je précise : pas de politique là-dedans, je parle uniquement du point de vue de mon travail ici)...

samedi 28 novembre 2015

BookPack 2.1

Une petite annonce rapide après le NaNoWriMo pour vous signaler que mon BookPack a été remis à jour avec l'ajout de Dead End City ainsi que quelques corrections sur De Charybde en Scylla. Les liens à droite vous mèneront directement à la version 2.1.

dimanche 22 novembre 2015

Victoire à l'arrachée

Et voilà, j'ai réussi à terminer le NaNoWriMo de 2015 avec plus de 50000 mots (50108 mots plus précisément, au compteur officiel du site) dans Dead End City !
La tâche n'a pas été simple, car j'avais commis l'erreur de choisir un scénario de type "fermé", c'est-à-dire qu'une fois qu'on en atteint la fin, il devient difficile de le prolonger. C'était la même chose l'année dernière pour De Charybde en Scylla, mais j'avais réussi à être assez large au niveau du nombre de mots pour que cela ne me pose pas de problème.
Cependant cela ne s'est pas aussi bien passé pour Dead End City. En suivant la trame que j'avais préparée, je ne suis arrivée péniblement qu'à un peu plus de 46000 mots. Il a fallu, puisque je ne pouvais rien ajouter à la fin, ajouter des passages au milieu, puis une introduction au début que j'ai hésité à ajouter car elle risquait de donner un peu trop d'indices sur le contenu du roman.
Mais même de cette manière, je n'arrivais toujours pas à atteindre le compte, et comme je ne voyais pas trop quoi ajouter encore sans me retrouver avec des redondances (déjà que je pense qu'à la vitesse où je l'ai écrit, il doit déjà y avoir quelques redondances dans le texte de base), et me retrouvant bloquée, j'ai sérieusement envisagé d'arrêter en me disant que j'avais tout simplement mal préparé mon NaNoWriMo et qu'il ne servait à rien de m'acharner.
Ce n'est que grâce à un dernier sursaut (pourquoi faut-il qu'il y ait toujours quelqu'un, comme Benoît pour croire que je vais y arriver et m'interdire d'abandonner ?) que j'ai enfin réussi à atteindre de justesse les 50000 mots requis. Pour donner une idée d'à quel point c'était de justesse : selon les manières de compter les mots, il y en avait certaines qui ne donnaient pas tout à fait le compte...
Enfin, à présent c'est vraiment fini et je vais pouvoir me reposer un peu. Je ne sais pas si je retenterai le NaNoWriMo l'année prochaine. Il faudra déjà que mon travail ne me colle pas trop d'urgences comme ils ont l'habitude de le faire en fin d'année, et aussi que j'aie un scénario qui tienne un peu mieux la route (car il faut bien le dire, Dead End City c'était un peu du délire anarchique)...

mercredi 11 novembre 2015

"La Dernière Duchesse" de Daisy Goodwin

S'il fallait que je définisse le genre de mes lectures, j'aurais peut-être un peu de mal à répondre car je suis assez éclectique. Mais le mot "romance" ne serait sûrement pas le premier à me venir à l'esprit.
La romance est un genre qui ne m'attire pas particulièrement, et j'ai sûrement quelques a-prioris sur le sujet : pour moi, la romance sent trop la guimauve. C'est donc à titre purement expérimental que je me suis lancée dans la lecture de La Dernière Duchesse (en anglais The American Heiress, littéralement "L'Héritière américaine") de Daisy Goodwin, qui ne se serait sûrement jamais retrouvé dans ma liseuse s'il n'avait pas fait partie des livres pré-chargés par le fabricant.
L'histoire se situe dans les années 1890, époque où les Etats-Unis sont un véritable eldorado et où des industriels et des financiers américains se constituent d'immenses fortunes qui attirent l'attention de l'Europe, à tous les points de vue : il devient courant pour des nobles européens désargentés d'épouser de riches héritières américaines pour se refaire une fortune.
C'est le destin qui semble promis à la bien-nommée Cora Cash, héritière des farines Cash et la plus riche de toutes les Américaines à marier de son époque. Sa mère, l'ambitieuse Mrs Nancy Cash, a de grands projets pour le mariage de sa fille et souhaite qu'elle devienne au moins duchesse. Cora est d'abord amoureuse de Teddy van den Lynden, riche Américain d'ancien lignage aux ambitions artistiques, mais lorsqu'il décide finalement d'aller étudier l'art à Paris, Cora accepte de suivre ses parents à Londres où sa mère compte bien lui faire épouser un noble anglais en quête d'une héritière. Pourtant, le futur de Cora semble se jouer sur un coup du destin : à la suite d'une malheureuse chute de cheval, elle est recueillie par Ivo Wareham, le jeune et nouveau duc de Maltravers, qui semble avoir le coup de foudre pour elle et lui propose très rapidement de l'épouser.
Mais contrairement aux contes de fées, l'histoire ici ne se termine pas par "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". Après un somptueux mariage qui fait la une de tous les journaux, Cora s'installe avec son nouvel époux au château de Lulworth... et s'aperçoit vite que la bonne société londonienne voit d'un mauvais oeil l'arrivée d'une Américaine anoblie, à commencer par sa belle-mère Fanny, la "double duchesse" (car elle a épousé successivement deux ducs), et jusqu'aux domestiques qui n'hésitent pas à manifester leur désapprobation quand la nouvelle duchesse ne respecte pas les convenances anglaises. Lorsque chaque pas qu'elle fait dans la haute société anglaise lui révèle un scandale, une jalousie ou l'animosité de son époux qu'elle n'arrive plus à comprendre, Cora commence à envisager de tout quitter. Mais elle sait que sa famille, pour qui seul compte le fait que leur fille fasse un "beau mariage" et la réputation qui va avec, ne l'aidera pas ; le seul sur qui elle semble pouvoir compter est "l'ami de toujours" Teddy van den Lynden...
Je dois dire que mes a-prioris sur la romance ont trouvé leur maître avec ce livre. L'histoire qui semblait convenue de premier abord se révèle très prenante, et décrit avec brio le monde de la haute société où les réputations se font et se défont au gré des scandales, et celui des nouveaux riches américains qui font la course à ceux qui brilleront le plus. L'histoire d'amour de Cora se double même d'une seconde histoire dans son ombre : celle de Bertha, sa fidèle femme de chambre et la seule domestique autorisée à l'accompagner en Angleterre.
Même la fin, alors que je suis souvent déçue des fins, est bien réussie : sans faire de spoiler, cette fin explique tout, mais de telle manière qu'il demeure dans l'esprit du lecteur l'ombre d'un doute : faut-il, comme Cora, y croire, ou est-ce un nouveau mensonge dont le seul mérite est de lui donner l'illusion du bonheur ?
C'est à vous de juger, peut-être... Cliquez ici pour découvrir le livre sur le site de son éditeur en français !

samedi 7 novembre 2015

Le NaNoWriMo une semaine après

Nous voilà au septième jour du NaNoWrimo, et il s'est déjà passé des choses. J'ai songé plusieurs fois à tout arrêter, dont une fois, jeudi, où j'ai malencontreusement effacé mon texte au lieu de le sauvegarder. Mais j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai entrepris de retaper le texte (sans doute pas à l'identique, mais dans le même esprit) et même d'aller un peu plus loin.
Je suis pour l'instant un peu en avance sur le minimum à écrire. Il n'y a pour l'instant qu'un jour où j'ai écrit moins que les 1667 mots minimum par jour, mais la plupart des autres jours, j'ai écrit plus, ce qui me permet de me rattraper, en particulier pendant les week-ends où j'ai plus de temps à consacrer à mon roman Dead End City.
Pour l'instant, l'aventure continue. L'histoire se déroule dans le Far West, mais les lecteurs ne devraient pas trop s'attacher au décor car il risque de bientôt changer, et d'une manière surprenante. Mais je pense qu'il faudra encore une semaine de plus avant que cela n'arrive.
Couverture de Dead End City sur Atramenta (Buildings at Alamo Village, Photo par Mlhradio sous licence Creative Commons CC BY-NC 2.0 / Abell 78 Nebula, Photo par Adam Block sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0 USA). Cliquez ici pour lire le texte sur Atramenta, mis à jour tous les soirs.

samedi 31 octobre 2015

C'est parti pour le NaNoWriMo !

Avec le travail qui m'attend en novembre, je ne sais pas si je vais réussir à aller jusqu'au bout du NaNoWrimo, mais une chose est sûre, c'est que je vais le commencer, et surtout aller le plus loin possible.
Je ne vais pas commencer Dead End City les mains dans les poches, je dispose déjà d'une trame comportant 14 chapitres, et elle ne va pas encore jusqu'au bout de l'histoire. J'ai vérifié : ma participation au NaNoWriMo 2014, De Charybde en Scylla, comportait 20 chapitres (de longueur inégale, le dernier notamment était très court) et j'avais une certaine marge par rapport au 50000 mots demandés. Je la complèterai en cours de route, quand j'aurai un peu de mal avec l'écriture proprement dite.
Afin de garder une trace de ma progression au cours du mois, j'ai téléchargé un tableau de statistiques proposé par le compte Twitter @french_wrimos ; j'en avais fait un de mon cru juste avant, mais n'étant pas très douée en formules Excel (ni leur équivalent LibreOffice), j'avais fait un tableau beaucoup moins détaillé que ceux-là. Comme on dirait chez Pérusse, "quel superbe tableau des statistiques !"
Je précise que je ne suis pas vraiment aidée pour démarrer mon NaNoWriMo cette année, car le 1er novembre, mon chéri a accepté pour lui et moi un après-midi jeux, ce qui ne me laissera que le matin pour mes 1667 premiers mots, j'ai donc intérêt à me lever tôt demain...
Tic tac, tourne l'heure... Photo par Alan Cleaver (originally posted to Flickr as Alarm Clock 3) [CC BY 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0)], via Wikimedia Commons

samedi 12 septembre 2015

Préparation du NaNoWriMo

Ceux qui l'ont déjà fait le savent : un NaNoWriMo réussi, ça se prépare !
Aussi ai-je commencé à planter le décor de mon roman "candidat" de cette année, Dead End City, dont je peux tout d'abord vous dévoiler la couverture. J'ai déjà dit que c'était un western mais pas seulement, les plus attentifs (et ceux qui ont une loupe) devineront peut-être une partie du "pas seulement"...
Couverture du futur Dead End City - Buildings at Alamo Village, Photo par Mlhradio sous licence Creative Commons CC BY-NC 2.0 / Abell 78 Nebula, Photo par Adam Block sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0 USA
Pour le reste, je compte suivre la même stratégie que pour De Charybde en Scylla l'année dernière, à savoir disposer d'une "trame" décrivant brièvement le contenu de chaque chapitre, pas forcément complète dès le départ, mais présentant suffisamment de chapitres en avance pour me permettre à la fois de rédiger et de compléter la trame elle-même au fur et à mesure. Pour l'instant je n'ai que les deux premiers chapitres dans cette trame, mais j'ai une idée globale de l'histoire, qui va s'affiner d'ici au 31 octobre.
Je souhaite au passage bon courage à ceux qui se lancent dans ce défi, que ce soit leur première fois ou qu'ils soient déjà expérimentés, et qui doivent se poser les mêmes questions que moi en ce moment. A bientôt pour de nouvelles aventures !
I'm a (not) poor, (not) lonesome writer, and (not at all) a long way from home... ;)

dimanche 16 août 2015

Edward NaNottinger

Un petit article rapide pour parler de deux choses : d'abord L'étrange affaire Nottinger et ensuite le prochain NaNoWriMo.
Les aventures tragiques d'Edward Nottinger sont toujours en cours d'écriture, j'ai dépassé les 56000 mots ce week-end et la fin approche à grands pas. La santé mentale des protagonistes est en train d'être poussée dans ses derniers retranchements, et il est bientôt temps pour le coup de folie final qui consumera tout sur son passage. J'essaie d'avancer au maximum maintenant, avant mes trois semaines de vacances en septembre : pendant deux d'entre elles, je n'aurai pas d'ordinateur et je devrai réduire mon équipement au maximum pour alléger mon sac à dos, et même prendre quelques notes pourrait ne pas être évident.
Je pense également au prochain NaNoWriMo pour novembre 2015, ayant réussi et bien apprécié celui de novembre 2014 avec De Charybde en Scylla. Je ne sais pas encore si ma charge de travail en novembre ne me pompera pas trop d'énergie pour pouvoir participer au NaNoWriMo, mais je compte au moins essayer. Le titre de ma participation est déjà trouvé : Dead End City. Le début de l'histoire se déroulera dans une ambiance western, mais il apparaîtra ensuite que la ville de Dead End City cache des secrets que même ses plus anciens habitants n'imaginent pas. Le reste sera à découvrir en novembre...

jeudi 2 juillet 2015

"Le Docteur Oméga" d'Arnould Galopin

De nos jours en France, on a tendance à mépriser la science-fiction et à la cantonner à des livres de "divertissement" qui n'ont rien à voir avec la "grande" littérature.
C'est oublier un peu vite qu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la France a connu une grande vogue de la science-fiction, emmenée par Jules Verne dont personne ne peut contester le statut de grand écrivain. Son roman De la Terre à la Lune a d'ailleurs été adapté (avec Les premiers hommes dans la Lune de H.G. Wells) en un film intitulé Le Voyage dans la Lune, c'est-à-dire l'un des tous premiers films de science-fiction (et à effets spéciaux s'il vous plaît, grâce au grand Georges Méliès), et c'est un film français !
D'autres auteurs de science-fiction se sont lancés dans l'aventure au début du XXe siècle, et celui auquel nous nous intéressons aujourd'hui s'appelle Arnould Galopin (oui, c'est son vrai nom). Auteur à peu près inconnu de nos jours, il a été très prolifique à son époque dans le domaine de la science-fiction mais aussi du roman pour la jeunesse et du roman policier ; il a même créé un rival du célèbre Fantômas, nommé Ténébras, ainsi que le détective Allan Dickson, que Jean Ray reprendra par la suite sous le nom de Harry Dickson.
Le Docteur Oméga, sous-titré Aventures fantastiques de trois Français dans la planète Mars, est son premier roman publié en 1906. L'histoire commence quand le narrateur, Denis Borel, qui s'est retiré à la faveur d'un héritage dans un village de Normandie (la région natale d'Arnould Galopin), découvre que son voisin est un scientifique excentrique se faisant appeler le Docteur Oméga. Celui-ci a découvert un métal révolutionnaire, la "répulsite" (rebaptisée "stellite" dans certaines rééditions), sorte d'alliage à base de radium ayant la particularité d'échapper à la gravité. Il fait alors construire avec cet alliage un vaisseau en forme d'obus, un peu comme celui de De la Terre à la Lune, et embarque avec Denis Borel et son fidèle assistant Fred, non pas pour la Lune mais plus loin : pour Mars !
Après avoir évité un météorite, le vaisseau, nommé Cosmos, finit par se poser dans une mer martienne peuplée de poissons phosphorescents et d'hommes-lézards. Ses occupants rencontrent plusieurs autres étranges créatures, avant d'être fait prisonniers par des Martiens à grosse tête, qu'ils surnomment "Mégalocéphales" et dont l'apparence se rapproche un peu de celle des Martiens de Mars Attacks! Bien qu'ils reconnaissent l'intelligence du Docteur et de ses compagnons, les Martiens les gardent sous haute surveillance et ne semblent pas décidés à les laisser partir. Le Docteur Oméga parvient cependant à les convaincre de fabriquer une réplique de son Cosmos à bord de laquelle il compte bien s'échapper avec Denis et Fred...
Bien qu'il soit un peu court, Le Docteur Oméga réunit tous les ingrédients d'une bonne aventure de science-fiction de l'époque. On imagine facilement le Cosmos explorant la surface de Mars dans un style qu'on qualifierait de nos jours de steampunk. Seul bémol, les personnages sont à mon goût assez mal introduits et ont parfois des réactions incohérentes (et il ne s'agit pas seulement de l'excentricité du Docteur Oméga), ce qui peut cependant s'expliquer que, comme beaucoup de romans de l'époque, il était probablement écrit sous forme de feuilleton, ce qui supposait de devoir écrire les différents épisodes très rapidement.
Malgré une réédition en 1949, Le Docteur Oméga est pratiquement tombé dans l'oubli chez nous. En revanche, les Anglo-Saxons l'ont redécouvert en 2003, constatant une certaine ressemblance entre "Doctor Omega" et un autre "Doctor" qu'ils connaissent bien : le Premier Docteur de Doctor Who, incarné par William Hartnell dans les années 1960. Cela a donné lieu à une adaptation plus ou moins fidèle du texte original en anglais, avec des ajouts pour faire référence à Doctor Who et souligner la ressemblance entre les deux Docteurs ; même la couverture est dans le style des anciens romans adaptés de Doctor Who. De nouvelles aventures de ce grand-oncle illégitime et français du Docteur, inspirées de l'histoire originale, ont été publiées par la suite par des auteurs anglophones.
Grâce à cela, Le Docteur Oméga est ressorti en France en 2009, et une traduction fidèle du texte en anglais a été éditée aux Etats-Unis en 2011. On redécouvre que la science-fiction française avait une longueur d'avance à l'époque.
Couverture du Docteur Oméga dans son édition de 1949. Cliquez ici pour télécharger le texte gratuitement sur Feedbooks. Pour la version en anglais remaniée "Doctor Who", c'est par là (sur Amazon.com).


mercredi 10 juin 2015

"Flaming Dove" de Daniel Arenson

"Et ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon." (Apocalypse 16:16)

Si l'Apocalypse relate la "fin du monde" de la tradition chrétienne, dans Flaming Dove de Daniel Arenson, la bataille de Harmaguédon ou Armaggedon n'est que le début. Il y a plus de vingt ans que cette bataille a eu lieu, mais la guerre fait toujours rage en Terre Sainte entre les forces du Ciel et celles de l'Enfer.
Les deux camps sont de forces à peu près égales, et la guerre pourrait durer éternellement, mais l'archange Michael (plus connu en français sous le nom de Saint Michel) pense qu'un être peut faire pencher la balance : Laila, la femme mi-ange mi-démon, bannie à la fois du Ciel et de l'Enfer parce qu'elle est la fille d'un ange et de Lucifer.
Laila erre désormais sur la terre, tuant occasionnellement les anges comme les démons qui se trouvent sur son passage, tout en refusant de travailler ni pour les uns ni pour les autres. L'entrée du Ciel comme celle de l'Enfer lui est interdite : la lumière divine qui baigne le Ciel brûle le sang démoniaque en elle, tandis que les flammes qui brûlent en Enfer font de même avec son sang angélique.
Mais Michael, aidé de Bat-El, la demi-sœur angélique de Laila, a une idée pour la convaincre de se battre aux côtés des anges : l'actuel chef des forces de l'Enfer, l'ange déchu Beelzébub, a détrôné et tué le père de Laila, et donc si celle-ci parvient à le vaincre, le trône de l'Enfer sera pour elle. Un plan qui semble parfait à première vue, jusqu'à ce que se révèlent des doutes, des secrets et des mensonges, et des amours interdites entre les anges, les anges déchus et les démons.
L'histoire, très bien écrite, m'a tenue en haleine jusqu'au bout, et un rebondissement est susceptible d'apparaître à tout moment et de révéler un secret capable de dévier le destin du Ciel et de l'Enfer. Des figures de l'Ancien et du Nouveau Testament font régulièrement leur apparition, que ce soit du côté du Ciel (avec les archanges Michael, Gabriel et Raphaël) ou de l'Enfer (avec Lucifer, Beelzébub ou Moloch), chacun ayant sa propre raison de se battre, et ses propres doutes et sentiments cachés qui l'amènent à prendre ou non parti dans la bataille.
Seule la fin m'a un peu déçue, avec un plot twist qui m'a paru dispensable, mais qui a le mérite de terminer l'histoire sur une question philosophique, assez inattendue dans une histoire plutôt orientée "jeunes adultes", sur la nature du bien et du mal et la nécessité de vivre avec l'un et l'autre.
Si vous cherchez de la lecture, de l'épique et du biblique (en anglais), je recommande ! Je l'avais reçu par un StoryBundle maintenant terminé (Women of the Apocalypse), mais vous pouvez le trouver directement sur le site de l'auteur.

dimanche 7 juin 2015

Un petit rattrapage en histoire

Sur Youtube, on trouve de tout. Des vidéos de chats, des bandes-annonces de films, des vidéos de chats, des tutoriels pour bricoleurs du dimanche, des vidéos de chats, des sketches d'humoristes en herbe, des vidéos de chats, des tests de jeux vidéo et des vidéos de chats.
Il m'arrive de naviguer entre les vidéos et les auteurs, et c'est un peu par hasard que je suis tombée sur la chaîne Nota Bene, dédiée à la vulgarisation de l'histoire et des mythologies. L'auteur, "Bénabarbe" (et il a effectivement une belle barbe), explique l'histoire sous forme de vidéos courtes avec des thèmes divers comme les "fails" militaires, les morts insolites des rois ou les villes en avance sur leur époque.
C'est du moins ce qu'il fait dans les vidéos "principales", mais le concept s'est rapidement étoffé avec d'autres types de vidéos :
  • Mythes et Légendes où il est cette fois question d'une mythologie, à savoir la grecque, la scandinave, et tout récemment l'égyptienne. (J'ai vu cette dernière, et ouf, il n'y a pas d'erreur flagrante dans Le don d'Osiris...)
  • Un peu d'histoire où un thème général de société, par exemple le mariage, est expliqué avec son évolution à travers les âges et les pays.
  • Motion VS History où la vraisemblance d'une œuvre de fiction par rapport à la réalité de l'époque concernée est vérifiée. Pour l'instant il n'est question que de Game of Thrones.
  • Questions Histoire qui existe en deux versions : pour adultes et pour enfants ou Kids. La réponse à des questions d'histoire posées par des internautes comme "la police existait-elle au Moyen-Âge ?"
  • Et d'autres vidéos diverses comme des reportages, des FAQ, des vidéos de remerciements...
L'ensemble est très intéressant et bien expliqué, et même si beaucoup d'historiens se plaignent que les émissions d'histoire d'aujourd'hui accordent trop d'importance aux anecdotes et que c'est prendre l'histoire par le "petit bout de la lorgnette", cela reste un excellent moyen de se (re)mettre dans le bain et même de glaner quelques idées intéressantes de scénarios si vous êtes en panne d'idées.
Pour résumer : allez vite faire un tour sur sa chaîne Nota Bene ! Et si vous aimez vraiment ses vidéos, vous pouvez soutenir son projet sur Tipeee. (Rien à gagner, sauf la reconnaissance éternelle d'un passionné d'histoire.)

lundi 1 juin 2015

Ecriture en cours

Il y avait longtemps que je n'avais plus parlé de mes travaux d'écriture en cours. Il faut dire aussi qu'ils ont été plus importants que prévu, et que le travail que je dois fournir par ailleurs (hé oui, écrivain ce n'est pas un "vrai" métier paraît-il, et il faut bien se nourrir...) l'a été également.
Mon projet principal reste L'étrange affaire Nottinger, que j'ai déjà évoqué ici puis ici. C'est un travail de longue haleine, mais l'histoire globale n'a pas changé, elle s'est surtout enrichie. Le roman a commencé, comme je l'avais prévu, à "essaimer" en nouvelles sur les différentes générations de la famille Nottinger, L'étrange affaire Nottinger en constituant alors la conclusion, l'histoire du dernier membre de la famille Nottinger, Edward Matthew, qui a (spoiler) tenté de mettre fin à la malédiction de sa lignée.
Actuellement, deux nouvelles sur les cinq prévues sont écrites : l'histoire d'Edward Percy (intitulée Ad Augusta per angusta), le "fondateur" de la famille, et celle de son fils Edward Augustus (L'Innommable Serment), qui déclenche la malédiction proprement dite. La prochaine concernera Edward Charles, le représentant de la génération suivante, se déroulera à la fin des années 1940 et aura pour titre Le vieux gentleman de Netherwood. A vous de deviner à qui il est fait allusion dans ce titre...
En ce qui concerne L'étrange affaire Nottinger même, l'histoire va sur sa fin, bien qu'un affrontement spectaculaire soit encore à écrire. C'est d'ailleurs la principale difficulté que je rencontre en ce moment, et une des raisons pour lesquelles je n'avance pas très vite dans son écriture. Peut-être qu'à l'instar des deux héros, Nadia Leigh et Oliver Lloyd (qui portait le prénom de Cole au début de l'écriture du roman, mais cela pourrait encore changer d'ici à ce que je termine), je commence à perdre un peu trop de santé mentale et que je lutte difficilement pour ne pas dépasser le point de non-retour en la matière ? En effet, la dernière charge d'Edward Nottinger pourrait bien faire voler en éclats le peu de stabilité mentale qui leur reste ; il n'y a plus qu'à espérer qu'il n'en sera pas de même pour moi. Je n'en ai pas encore terminé avec la famille Nottinger, ni (ou surtout) eux avec moi...

Travaux en cours - Derivative work: Sorfane (talk) Nuvola_apps_important_yellow.svg: Flamurai Under_construction_icon-blue.svg: Dsmurat [LGPL (http://www.gnu.org/licenses/lgpl.html)], via Wikimedia Commons

lundi 25 mai 2015

Ludwig Revolution

Si les contes de votre enfance ont laissé en vous l'impression d'un monde idéal, reflet de l'époque où vous croyiez encore aux fées et au Père Noël, ne lisez surtout pas ce qui suit.
En effet, dans Ludwig Revolution, la célèbre mangaka japonaise Kaori Yuki, auteur de best-sellers comme Angel Sanctuary ou God Child, prend un malin plaisir à démonter les contes des frères Grimm en les prenant à rebours (les héros devenant des méchants) ou en les replaçant dans un contexte décalé. Le fil conducteur de l'histoire est le prince Ludwig ou Louis (Ludwig étant le second prénom de Jacob Grimm) qui parcourt son royaume à la recherche d'une princesse à son goût, c'est-à-dire selon ses propres mots "une bombe à gros seins". Ludwig est loin d'être le prince charmant qu'on se représente, il est dragueur et sadique, et ce penchant est encouragé par le masochisme de ses compagnons de voyage, son valet Wilhelm (Wilhelm Grimm) et la mystérieuse sorcière Dorothéa.
Les princesses qu'il rencontre ne sont pas non plus des figures idéales : ainsi, Blanche-Neige est une femme fatale "au cœur aussi noir que les ténèbres" qui fait assassiner sa propre mère, Raiponce est colérique et ses cheveux attaquent les hommes qui l'ont déçue, Albertina (La petite gardeuse d'oies) fait exécuter la princesse qu'elle accompagnait pour prendre sa place... Ludwig ne tombera d'ailleurs amoureux d'aucune d'entre elles, à l'exception de Friedrike, la Belle au bois dormant (également appelée "Princesse Ronce" d'après le titre allemand du conte) mais les cent ans qui les séparent l'empêcheront d'être uni à elle.
Pour couronner le tout, des assassins apparaissent à la poursuite de Ludwig et sa bande, avec des noms aussi célèbres que le Petit chaperon rouge, ou Hansel et Gretel, et des personnages secondaires plus tordus les uns que les autres, et dont beaucoup en veulent personnellement à Ludwig, se révèlent au fur et à mesure de l'histoire.
Le tout est ponctué de scènes décalées où des allusions à la culture moderne interviennent, où les personnages se rebellent contre la narration ou la commentent avec ironie, avant un final un peu trop embrouillé, malheureusement bâclé par la créatrice qui attendait alors un heureux événement (et qui le reconnaît elle-même dans la conclusion).
Depuis peu, une nouvelle série, Ludwig Fantasy, est née sur les cendres de Ludwig Revolution. Plus ouverte que la précédente, elle voit son premier tome "s'attaquer" à la célèbre Petite Sirène d'Andersen, puis au conte japonais de la Princesse Kaguya qui a également été récemment adapté par les Studios Ghibli.
Détail intéressant pour la culture, beaucoup des contes malmenés par Ludwig Revolution et Ludwig Fantasy sont disponibles à la fin des tomes dans une version un peu courte mais proche de l'original, une occasion de découvrir ou de redécouvrir des contes connus ou plus discrets.
Blanche-Neige et les sept nains vus par Carl Offterdinger à la fin du XIXe siècle [domaine public] ; la version de Ludwig Revolution est loin d'être aussi idyllique...

dimanche 17 mai 2015

Le langage des fleurs

Avec le moi de mai qui est déjà bien avancé, les fleurs s'ouvrent partout. Et parmi elles, les reines des reines, les roses.
J'ai cueilli dans mon jardin l'une d'entre elles, et je l'ai arrangée avec une branche d'églantier à la manière d'un ikebana japonais. Comme je n'ai jamais étudié cet art et que je n'ai pas non plus le matériel requis, cela ressemble probablement à tout sauf à un véritable ikebana, mais j'ai essayé de respecter l'esprit de cet art traditionnel qui permet d'exprimer la beauté de la nature et de la simplicité avec des choses plus naturelles que les mots : une fleur et quelques branches.
Est-ce que cela peut ressembler à un ikebana ? Hé bien, à vous de juger.
Rose et branche d'églantier à la manière d'un ikebana [CC-By-SA 4.0]

vendredi 15 mai 2015

La comtesse de Ségur

Si on évoque le nom de Sophia Fiodorovna Rostoptchina (1799 - 1874), on ne récoltera probablement que des regards incrédules. Mais qu'on donne son nom d'épouse, la comtesse de Ségur, et c'est tout un ensemble de souvenirs d'enfance qui risque de remonter : Les malheurs de Sophie, Les petites filles modèles, Les mémoires d'un âne sont trois classiques de la littérature enfantine, qui font partie des premières lectures de bien des enfants, surtout des filles pour les deux premiers.
La comtesse de Ségur vers 1841, par son fils Louis Gaston de Ségur [domaine public], via Wikimedia Commons
Rien d'étonnant à cela, puisque c'est pour amuser et instruire ses petits-enfants que la comtesse a commencé à écrire ses livres ; elle avait alors la cinquantaine. Son premier ouvrage, intitulé Nouveaux contes de fées pour les petits enfants, est le recueil des contes qu'elle inventait et racontait à ses petites-filles. Leur présence est d'ailleurs tangible, en particulier dans Les petites filles modèles, dont les héroïnes portent les mêmes prénoms que les deux petites-filles de la comtesse, Camille et Madeleine de Malaret. Quant à Sophie des Malheurs de Sophie, c'est tout simplement la comtesse elle-même qui s'inspire de son enfance.
Le thème des châtiments corporels est souvent mis en avant dans les oeuvres de la comtesse de Ségur, mais il est à noter que dans beaucoup de ses ouvrages, les personnages donnant des châtiments corporels sont présentés comme ridicules et détestables, comme Mme Fichini dans Les petites filles modèles ou Mme MacMiche dans Un bon petit diable. Il est probable que la comtesse, qui a souvent été frappée par sa mère dans son enfance, s'en venge ainsi indirectement.
Mme Fichini fouettant Sophie dans Les petites filles modèles - Gravure de Bertall [domaine public], 1927, via Wikimedia Commons
On constate également que les punitions les plus marquantes ne sont pas celles qui font mal physiquement. Ainsi, dans Les Deux Nigauds, les parents de Simplicie et Innocent, lassés d'entendre leurs enfants faire des caprices pour aller à Paris, décident de les punir... en leur accordant leur demande et en les envoyant à Paris, où leur ignorance et leur naïveté les couvriront de ridicule et leur feront très vite regretter leur voyage.
La comtesse n'oublie jamais de donner une dimension éducative à ses histoires, en soulignant les conséquences d'une mauvaise action non seulement pour les autres, mais surtout pour celui ou celle qui la commet et qui en souffre. Cela se retrouve notamment dans Les malheurs de Sophie où la mère de Sophie renonce parfois à la punir car "le bon Dieu vous a déjà punie par la frayeur que vous avez eue". De même, dans Quel amour d'enfant, la capricieuse Giselle agit presque toujours sans se soucier des autres, mais de rares moments de lucidité lui font regretter ses actes, et même souhaiter que ses parents, qui l'ont gâtée et lui ont passé tous ses caprices, l'aient un peu plus punie pour l'aider à réfréner son égoïsme, chose qu'elle ne parvient pas à faire elle-même. Ce n'est que devenue adulte, quand ses caprices sont allés jusqu'à dilapider la fortune de son mari qui finit par la chasser, qu'elle parvient enfin à se corriger en comprenant qu'elle est allée beaucoup trop loin.
Bien sûr, les livres de la comtesse de Ségur présentent un monde idéalisé, où par une sorte de justice divine, les méchants finissent toujours par être punis et une mauvaise action n'est jamais récompensée sur le long terme. Sous un regard contemporain, ils peuvent paraître moralisateurs, mais c'était le ton des ouvrages pour enfants de l'époque, et ils restent une lecture agréable et intéressante à mettre entre toutes les mains.

dimanche 19 avril 2015

Deuxième édition du Don d'Osiris

Quelques mois seulement après sa sortie, Le Don d'Osiris va déjà avoir droit à une deuxième édition. En effet, mon éditeur a trouvé un nouveau diffuseur, ce qui a conduit à une refonte des couvertures et donc une réédition imminente de leurs livres déjà sortis.
La nouvelle couverture du Don d'Osiris reste très similaire à la première, en se basant sur la même image, mais inversée.
Si vous avez déjà un exemplaire de la première édition, je vous conseille de la garder précieusement. Cela pourrait devenir un jour un exemplaire collector ! :)

mercredi 11 février 2015

"Orgueil et Préjugés et Zombies" de Seth Grahame-Smith et Jane Austen

J'avais entendu parler il y a un moment déjà d'une réadaptation du célèbre Orgueil et Préjugés de Jane Austen sous le nom d'Orgueil et Préjugés et Zombies (en anglais Pride and Prejudice and Zombies), mais sans vraiment y penser, d'autant plus que je n'ai jamais lu l'original.
Jane Austen ne m'est pourtant pas totalement inconnue, puisque j'ai lu au moins son grinçant Northanger Abbey (également connu en français sous le nom de Catherine Morland). Je l'ai d'ailleurs bien apprécié pour la naïveté aussi risible que touchante de l'héroïne, qui ne connaît le monde qu'à travers les romans.
Portrait de Marcia Fox par William Beechey [domaine public] - Une version "zombifiée" de ce portrait illustre la couverture originale d'Orgueil et Préjugés et Zombies.

Bien sûr, je connais un peu l'histoire d'Orgueil et Préjugés comme tout le monde. J'ai même découvert en discutant avec mes collègues que l'un d'entre eux, pourtant peu porté sur la lecture, a lu Orgueil et Préjugés ; raison de plus pour que je m'y mette après la version "zombifiée".
Orgueil et Préjugés et Zombies est donc une adaptation par Seth Grahame-Smith, dont l'originalité est de conserver une importante proportion du texte original d'Orgueil et Préjugés tout en y intégrant parfaitement l'épidémie de zombies qui menace en permanence la campagne anglaise. Mr Bennet, dont le principal souci est désormais de "maintenir ses filles en vie", les a envoyées quelques années plus tôt en Chine, où un sévère maître Shaolin leur a enseigné les arts martiaux. Le décor est donc planté dès le début de l'histoire : Elizabeth Bennet et ses sœurs sont des guerrières, ayant toutes juré de défendre leurs terres contre les morts-vivants.
Mais la persistance du texte original donne lieu à quelques associations étonnantes. Ainsi, quand Darcy et les Bingley font devant Elizabeth le portrait de la jeune fille idéalement "accomplie", ils ajoutent à la connaissance de la littérature et des ouvrages de dames celle des arts martiaux. Le mépris de Lady Catherine de Bourgh, la tante de Darcy, pour Elizabeth n'est pas seulement dû à sa condition ou à la réputation de sa famille, mais aussi à son style de combat chinois alors que Lady Catherine tient en très haute estime le style japonais de Kyoto. La confrontation entre les deux femmes se fait d'ailleurs sabre à la main, dans le dojo personnel de Lady Catherine et avec l'intervention de ninjas à son service.
De même, Darcy s'oppose à l'union de Jane Bennet et de son ami Bingley parce qu'en plus du comportement déplorable de sa mère et de ses plus jeunes sœurs, il croit que la maladie de Jane est le premier symptôme du mal qui fera d'elle une zombie à terme. Si cela se révèle faux pour Jane, ce ne sera pas le cas de Charlotte Lucas, qui décide de lutter jusqu'au dernier moment contre le mal en ne pensant qu'à vivre les derniers mois d'humanité qui lui restent aussi normalement et heureusement que possible avec son nouvel époux, Mr Collins.
Elizabeth elle-même, qui a déjà la langue assassine dans l’œuvre originale, joint le geste à la parole dans Orgueil et Préjugés et Zombies, parlant sérieusement de poignarder Darcy pour l'affront qu'il lui a fait ainsi qu'à sa sœur Jane. Lorsqu'elle découvre par la suite à quel point elle s'est trompée sur son compte, elle n'hésite pas à s'infliger des cicatrices pour se punir de ses fautes comme le lui a enseigné son maître.
En bref, Orgueil et Préjugés et Zombies est une lecture rafraîchissante, qui ne changera pas ma vie, mais qui m'a fait passer un bon moment à imaginer les héroïnes de Jane Austen, sans doute un peu irrévérencieuses mais peu portées sur la bagarre apocalyptique dans l'original, confrontées à une invasion de morts-vivants. Peut-être devrais-je aussi me mettre à un autre roman dans la même veine, Raison et Sentiments et Monstres marins (en anglais Sense and Sensitivity and Sea Monsters) ?
En attendant, un film adapté du livre est prévu pour une date encore indéterminée de 2015. Les zombies n'ont pas encore fini d'envahir nos écrans (de cinéma et de liseuse)...
Matt Smith interprétera Mr Collins dans l'adaptation d'Orgueil et Préjugés et Zombies - Photo par Gage Skidmore from Peoria, AZ, United States of America [CC BY-SA 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons

dimanche 8 février 2015

L'instant steampunk

Je viens de finir un StoryBundle à thème steampunk que j'avais téléchargé il y a déjà un moment. (Il y a en ce moment d'autres StoryBundles qui me font les yeux doux, mais j'en ai encore un autre à lire avant de passer à la suite.)
Petit rappel : le steampunk, également qualifié en français de "futur à vapeur" voire de "rétro-futur", est un sous-genre de la science-fiction ou du fantastique (souvent à la croisée des chemins entre les deux) supposant que l'électricité et l'électronique telles qu'on les connaît ne se soient pas ou peu développées, et que la machine à vapeur, reine de la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, soit toujours la technologie dominante.
Même si ce n'est pas toujours le cas, l'univers steampunk peut ajouter à l'uchronie une touche de "magie", ou une science ou une technologie improbable ayant émergé et éventuellement étouffé d'autres sciences qui auraient pu mener à un monde "normal". Ainsi, les Drifting Isle Chronicles ajoutent une île flottant au-dessus des nuages, et un mystérieux carburant surpuissant nommé "mercure noir" (black mercury) qui s'avère par la suite avoir des propriétés magiques. Dans Illumination Paradox de Jacqueline Garlick, des "illuminateurs" (illuminators), se rapprochant des premières machines de radioscopie, possèdent des propriétés bien plus extraordinaires que celles que l'on prêtait à la radioactivité au début du XXe siècle.
Le steampunk se caractérise également par une esthétique particulière et très reconnaissable, inspirée par Jules Verne et les auteurs de science-fiction de la même époque (comme le trop méconnu Albert Robida), où d'invraisemblables machines côtoient la mode et l'architecture de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Le steampunk pourra ainsi nous montrer une variante unchronique de l'exposition universelle de 1889 où aux pieds de la tour Eiffel, des dames en robe longue et des messieurs moustachus en smoking s'émerveilleront sur un "télectroscope" ou une "machine de Babbage" fonctionnelle... Le steampunk s'est même plus ou moins détaché de la littérature pour devenir une mode à part entière, proche du gothique et où prédominent des accessoires à base de laiton, de rouages d'horlogerie, de fluides colorés et d'énormes lunettes dignes des pionniers de l'aviation.
En bref, le steampunk est un monde à part, hors du temps, que tous les amateurs d'évasion devraient aller visiter... un peu plus qu'un instant.
Ordinateur steampunk - Par Lassmiranja (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons - http://www.steampunker.de
Chien-robot steampunk - Par Loz Pycock [CC BY-SA 2.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons - J'ai un coup de cœur pour celui-là, puisque c'est une réinterpétation steampunk de K-9, le chien-robot de Doctor Who ;)

samedi 17 janvier 2015

Le Don d'Osiris en librairie ! Et la suite..

Et voilà, c'est fait : comme je l'avais annoncé en fin d'année dernière, Le Don d'Osiris est disponible depuis le 15 janvier chez Le Peuple de Mü. Il peut être commandé soit directement sur le site de l'éditeur (qui vous proposera des "packs" papier + e-book au format de votre choix), soit dans toute librairie physique ou en ligne : j'ai déjà pu constater sa présence notamment sur Amazon, ainsi que sur d'autres librairies en ligne, où il est disponible également au format EPUB ou PDF. Vous pouvez retrouver le lien sur le menu de droite.
Cependant je ne m'arrête pas en si bon chemin. Pour fêter la sortie du Don d'Osiris, je viens de sortir la version 2.0 de mon BookPack, qui inclut la version corrigée de De Charybde en Scylla :  après le NaNoWriMo, je n'avais pas touché au texte, et l'ayant écrit en un mois avec la vitesse qu'on imagine, j'y avais forcément laissé quelques erreurs, allant de la simple ponctuation à un mot carrément remplacé par un autre qui n'avait même pas une vague ressemblance de sens.
Et Le Don d'Osiris aura un jour des successeurs, puisque je travaille toujours à l'écriture de L'étrange affaire Nottinger. Je suis actuellement à un moment plutôt crucial, celui où l'écriture piétine. J'ignore encore si c'est mon travail qui siphonne toute ma concentration, ou si quelque chose dans l'histoire manque de fluidité, mais j'essaie de relancer le projet en y adjoignant autre chose sur le même thème, et qui me permettra de me plonger plus avant dans la complexe famille Nottinger : une série de nouvelles mettant en scène le représentant de chaque génération de la famille Nottinger ; et je commence par le fondateur Edward Percy, dont l'histoire explorera la face cachée de la bonne société victorienne, cependant avec moins de monstres que dans De Charybde en Scylla.