vendredi 30 novembre 2018

Lectures de novembre 2018

J'ai eu un peu moins de temps pour lire ce mois-ci avec le NaNoWriMo et l'écriture à la chaîne de Hello! Mister Crowley, et manque de bol, cette année le 11 novembre tombe un samedi, ce qui ne m'aide pas à gagner du temps... Voici quand même quelques lectures pour ce mois de novembre :
  • La gorge - Peter Straub
    • Français (traduit de l'anglais par Jean Rosenthal)
    • Papier
Dernier volet de la trilogie Blue Rose, ce roman plus long que les deux précédents les reprend tout en changeant de dimension : Koko et Mystery n'étaient que des fictions écrites par Timothy "Tim" Underhill, qui nous livre la véritable histoire. Le tueur en série surnommé "Blue Rose", qui avait assassiné sa sœur April plusieurs décennies plus tôt, est de retour, et par une étrange coïncidence, sa dernière victime s'appelle aussi April. Tim doit donc retourner dans sa ville natale, retrouver les gens qui ont inspiré plus ou moins fidèlement ses personnages, l'hôtel où ont eu lieu les meurtres de Blue Rose et où travaillait son propre père, les histoires de la guerre du Vietnam auxquelles il a été plus ou moins mêlé, et surtout les souvenirs douloureux que son enquête va faire remonter à la surface. Tout semble lié à l'hôtel et son ancien directeur "l'abominable" Bob Bandolier, à moins que le fils de Bob, Fielding "Fee" Bandolier, n'ait aussi quelque chose à voir avec le tueur en série. Trahisons, fausses pistes et traumatismes d'enfance s'enchaînent au fil de l'enquête de Tim, bien déterminé à faire la lumière sur les heures les plus sombres de sa jeunesse et de sa ville natale. Le dénouement de cette trilogie glaçante laisse un goût d'amertume après tant de temps passé à remuer les souvenirs et les obsessions de Tim Underhill, et on se surprend à lui souhaiter d'en être enfin guéri pour de bon. Un article plus complet reprend toute la trilogie avec le roman graphique The Green Woman.
  • Les fabricants d'armes - A.E. Van Vogt
    • Français (traduit de l'anglais par Jean Cathelin)
    • Papier
Aux yeux de tous, le capitaine Robert Hedrock est au service de la Guilde des Armuriers, une organisation puissante qui contrebalance le pouvoir de l'Empire en permettant à tout le monde de disposer d'armes défensives. Ce que tout le monde ignore, c'est qu'il est immortel et qu'il poursuit un dessein plus ambitieux et à très long terme pour l'humanité qu'il veut voir s'envoler vers les étoiles. Quand coup sur coup, les Armuriers comprennent qu'il n'est pas ce qu'il semble être et l'Impératrice le fait condamner à mort pour trahison, Hedrock n'a pas d'autre choix que de battre en retraite, en envisageant déjà sa prochaine manœuvre. Cependant, même cet immortel qui prévoit cent coups à l'avance aura des surprises quand apparaîtront des représentants d'une civilisation extra-terrestre désireux d'en savoir plus sur l'humanité. La psychologie des personnages, y compris les immortels et les extraterrestres, est bien fouillée et de nombreux thèmes pas toujours très bien exploités en SF sont abordés, mais l'histoire est malheureusement un peu courte, on aurait aimé suivre plus longtemps Hedrock l'immortel.
  • Le Sombre - James Herbert
    • Français (traduit de l'anglais par Bernadette Emerich et Michel Darroux)
    • Papier
Chris Bishop se décrit parfois lui-même comme "chasseur de fantômes" mais c'est avant tout un parapsychologue qui cherche une explication rationnelle aux phénomènes surnaturels. Jusque-là, les événements lui ont toujours donné raison à une exception près : la demeure de Beechwood à Londres, ancien quartier général d'une secte malsaine dirigée par un homme affirmant être capable de maîtriser le mal par-delà la mort. En se rendant de nouveau à Beechwood à la suite d'une vague d'hystérie meurtrière dans le quartier et à la demande du parapsychologue Jacob Kulek et de sa fille, Bishop découvre que le "Sombre", une entité faite de pur mal qui se nourrit des pires pulsions humaines, pourrait bien être une réalité, et qu'il est urgent de l'arrêter avant qu'il ne se répande dans tout Londres. L'histoire distille l'angoisse et l'épouvante goutte à goutte dans un style parfois presque lovecraftien, tout en lorgnant du côté du film de zombies revisité, comme un pont entre l'épouvante "classique" et moderne.
  • Le Repaire du Ver blanc - Bram Stoker
    • Français (traduit de l'anglais par François Truchaud et Cécile Desthuilliers)
    • Papier
Après avoir vu le film qui en est (librement) adapté, je me devais de jeter un coup d’œil au roman original de Bram Stoker. Le principe est le même bien que tous les personnages soient différents : Adam Salton, jeune homme passionné de sciences, revient sur ses terres natales, et avec l'aide d'un vieux naturaliste qui rappelle un peu Van Helsing dans Dracula, il se met à enquêter sur les mystères des propriétés environnantes, en particulier celle de la venimeuse Lady Arabella, dont le domaine était autrefois surnommé le "Repaire du Ver blanc". Si le principe de base est excellent, l'histoire est brouillonne, les intentions des "méchants" manquent de cohérence (heureusement au fond, sinon tous les héros seraient vite morts sans pouvoir intervenir), les dialogues sont très longs et pas toujours faciles à suivre et la fin fait s'interroger sur le plan de Lady Arabella si du moins elle en avait bien un. Étrangement, les défauts du livre sont un peu les mêmes que ceux du film (qui n'est pas épargné dans la préface), celui-ci était-il finalement une excellente adaptation ?
  • La Dame du manoir de Wildfell Hall - Anne Brontë
    • Français (traduit de l'anglais par Denise et Henry Fagne)
    • Papier
Le manoir de Wildfell Hall que tout le monde croyait inhabité et largement inhabitable a une nouvelle locataire, la mystérieuse Helen Graham, une jeune veuve accompagnée de son fils. Très vite, les rumeurs vont bon train sur cette femme discrète mais qui a des idées très arrêtées et novatrices sur l'éducation de son fils et les devoirs d'une femme. Devenu amoureux de la jeune veuve, Gilbert Markham fait tout pour ne pas croire les rumeurs et finit par découvrir la vérité : mariée trop hâtivement à un homme violent et alcoolique qui l'a trompée à plusieurs reprises, Helen s'est enfuie du domicile conjugal et doit se cacher car le scandale retomberait sur elle. Féministe avant l'heure, ce roman de 1848 énonce des théories scandaleuses à l'époque mais qui font étrangement toujours débat en 2018, comme : "un petit garçon qui ne goûte pas au vin va-t-il vraiment ne jamais devenir un homme ?" ou "comment un homme peut-il quitter sa femme pendant des mois mais lui reprocher de s'absenter un jour ?"


Un petit rappel en cette fin d'année, et puisqu'il y a eu du très bien et du moins bien, de ce que signifient mes notes de lecture.

samedi 24 novembre 2018

Fin du NaNoWriMo 2018 : bye bye, Mister Crowley !

Cette fois, c'est fait : après 24 jours d'écriture non-stop (du 1er au 24 novembre, il n'y a pas eu un seul jour où je n'ai rien écrit pour le NaNoWriMo), mon NaNoWriMo 2018 est officiellement terminé avec 55230 mots au compteur de LibreOffice et 55699 mots au compteur officiel, soit une marge assez confortable par rapport aux 50000 mots exigés par le règlement du NaNoWriMo !
Je trouve que les choses se sont passées très facilement et très confortablement cette fois. J'ai peut-être trouvé un bon rythme d'écriture en m'imposant de m'asseoir au moins une fois chaque jour pour un minimum d'une heure (bien sûr, les imprévus de la vie courante sont parfois venus apporter leurs perturbations) devant mon projet. Je n'ai pas eu de blocage, l'histoire venait toute seule. Avoir un minimum de préparation (même après avoir pris la décision de participer un peu au dernier moment) et un scénario déjà existant aidait à être plus sereine, et même à improviser un peu pour dévier légèrement du scénario original, mais pas trop, juste assez pour lui ajouter de petites améliorations.
Afin d'assurer un bon démarrage au tout, j'ai fait le pont de la Toussaint pour avoir quatre jours entiers consacrés à l'écriture, et bien m'en a pris puisque qu'au bout de ces quatre jours, j'avais déjà plus de 13000 mots au compteur, et que le 3 novembre a conservé son record de journée la plus productive avec pas moins de 4146 mots dans cette seule journée, même si le 18 a été très près d'égaler son record avec 4128 mots.

Bref, je suis très satisfaite de ce NaNoWriMo 2018. Afin de ne pas me prendre la tête, je me suis autorisée à partir dans quelques délires, à commencer par mes protagonistes toutes aussi bizarres les unes que les autres (ce n'est pas pour rien qu'on les surnomme les Misfits) qui prennent la parole tour à tour dans l'histoire dans ce que je pourrais qualifier de "narration en girls band" (rien de péjoratif là-dedans, j'étais fan des Spice Girls dans les années 90 et j'assume !) et font connaître leurs points de vues et leurs petites obsessions secrètes, ou pas.
Maggie May Sheller, la première des Misfits que j'ai imaginée, a été en particulier l'occasion de placer dans le récit un fil rouge peut-être un peu trop évident, mais qui a aussi été une des raisons pour lesquelles j'ai pris autant de plaisir à continuer ce NaNoWriMo parfois contre vents et marées. Je laisse les habitué.e.s deviner qui est Gavin Bellini, et même retrouver les références à sa filmographie disséminées un peu partout dans Hello! Mister Crowley (juste pour information, j'ai complètement inventé Les Technomanciens, ne cherchez pas)...
Tous les autres personnages, que ce soient les Misfits, leurs correspondantes japonaises ou les autres, étaient intéressants à écrire. J'ai pris un soin particulier à décrire les tenues sweet lolita de Saki en me basant sur de vraies robes en vente sur le site d'une des principales marques du style, Angelic Pretty. John Masters (son nom n'est pas dû au hasard) emprunte son apparence et son style "méchant fou mais avec son côté drôle et qui peut être gentil par pur caprice" au Maître de Doctor Who et en particulier son incarnation par John Simm. Pas vraiment d'inspiration particulière, en revanche, pour Grace Anderson, déléguée qui fait son travail de manière irréprochable mais qui n'en tire guère de remerciements, ou peut-être un peu de moi-même et de la tendance que j'ai à être facilement oubliée.
Encore un NaNoWriMo terminé avec succès, donc, et qui a accouché d'un Hello! Mister Crowley dont j'espère que vous prendrez plaisir à le lire comme j'en ai pris à l'écrire pendant ces 24 jours (petit inconvénient : je n'ai pas validé le badge pour mettre à jour son score pendant le mois entier).
Maintenant, que faire ? Décider quoi faire de Moortopia, et surtout, entamer enfin une bonne réécriture de Dernière Course dont je parle tout le temps mais que je n'ai pas encore commencée, même si j'ai une bonne base de travail qui demande cependant à être raffinée. Du travail en perspective, mais si je n'aimais pas ça, j'aurais arrêté depuis longtemps...

En attendant, lisez le résultat de ce NaNoWriMo, soyez indulgent.e.s car c'était principalement un bon délire et qu'il est impossible d'écrire un roman parfaitement abouti en moins d'un mois, amusez-vous et si vous en ressentez l'envie, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire ou un remerciement, que ce soit sur celui-là ou sur une autre de mes œuvres sur Atramenta ou ailleurs, se savoir lue me fait toujours plaisir car je n'en ai pas forcément la preuve. Vive le NaNoWriMo et vive la littérature de l'imaginaire !

mercredi 7 novembre 2018

"Blue Rose" et "The Green Woman" de Peter Straub

L'auteur de suspense américain Peter Straub, dont j'avais déjà lu un titre en collaboration avec le célèbre Stephen King, Black House, a également signé plusieurs titres en solo, et celui qui nous intéresse ici est triple : il s'agit de la trilogie Blue Rose composé des trois romans Koko, Mystery et La gorge (The Throat en version originale).

En fait de trilogie, les trois romans peuvent décontenancer au début, surtout les deux premiers : en effet, Koko et Mystery sont deux intrigues a priori complètement indépendantes l'une de l'autre.
Le premier met en scène quatre anciens combattants de la guerre du Vietnam, qui pensent qu'un étrange tueur en série international qui signe ses crimes d'une carte marquée "Koko" est un de leurs anciens camarades. Emmenés par leur ex-lieutenant, même si l'histoire laisse entendre que ce dernier n'a pas toujours été un bon meneur ni un bon tacticien pendant la guerre, ils se mettent à parcourir l'Asie à la recherche du tueur, en suivant la piste d'un massacre d'un village vietnamien auquel leur unité a autrefois participé, massacre sur lequel le roman reste volontairement flou, le traumatisme ayant effacé une partie de la mémoire de chacun sans pour autant leur épargner les cauchemars et la folie.
Pour le second, changement de décor, loin de la guerre et au cœur d'une petite île américaine aux allures de république bananière. Plus orienté polar pur et flirtant avec les aventures de Sherlock Holmes mais toujours avec une certaine ironie, Mystery met en scène Tom Pasmore, fils de bonne famille et détective en herbe, qui est amené à reprendre l'enquête close depuis longtemps sur un meurtre ayant eu lieu dans une résidence de vacances pour riches, paradisiaque en apparence mais d'où rien ne sort dans tous les sens du terme. Au fil de la lecture, des points communs avec Koko finissent par apparaître : ce sont les mêmes principes sous-jacents qui disent que les choses ne sont généralement pas ce qu'elles semblent être, qu'un enquêteur trop sûr de lui peut facilement s'égarer sur une fausse piste et qu'il est difficile, mais parfois nécessaire, d'affronter son passé.
Un autre fil rouge apparaît progressivement entre les deux tomes, un personnage plutôt, celui de Timothy "Tim" Underhill, ancien combattant de la guerre du Vietnam devenu écrivain pour exorciser les fantômes de son passé. Si certains des personnages de Koko et de Mystery affirme que des romans de Tim Underhill sont basés sur leur histoire, ses écrits semblent plutôt graviter autour d'un tueur en série qui signait "Blue Rose".

C'est Tim Underhill lui-même qui démêle finalement le vrai du faux dans La gorge. Changement de dimension, il reprend le contrôle et révèle que Koko et Mystery n'étaient que deux autres de ses romans inspirés de ses expériences et reliés par son éternelle obsession pour le tueur "Blue Rose". Obsession qui s'explique par son passé : sa sœur April était l'une des victimes du tueur. Après avoir écrit Mystery, Tim est désormais persuadé que l'inspecteur Damrosch, qu'on accusait des crimes de Blue Rose, n'est pas le coupable, ce qui semble se confirmer quand un ancien camarade du Vietnam lui apprend que le tueur a fait deux autres victimes. En compagnie de Tom Pasmore et des autres personnes lui ayant inspiré ses personnages, il reprend l'enquête, au risque de se mettre la police à dos, de briser ses anciennes amitiés ou de rappeler à sa mémoire des souvenirs d'enfance qu'il aurait préféré oublier définitivement. C'est en effet une des principales caractéristiques de Tim, ce côté "jusqu'auboutiste" qui lui fait ignorer la loi ou les autorités devant sa détermination à faire ce qu'il estime juste alors que, paradoxalement, il n'est pas toujours tendre avec ceux de ses personnages qui ont les mêmes motivations. La gorge le montre d'ailleurs parfois en aussi mauvaise posture que les héros des tomes précédents, et démontre encore une fois qu'il est facile de prendre une mauvaise piste dans une enquête, mauvaises pistes qui auront de graves conséquences.
Ce qui se révèle également au fil de l'enquête, c'est que si Tim prend cette histoire tellement à cœur, ce n'est pas seulement à cause de sa sœur décédée mais aussi parce qu'il se découvre des points communs avec l'assassin. En parallèle de sa recherche de Blue Rose, il écrit en effet un nouveau roman dont le personnage principal a eu une enfance traumatisante; cette enfance, c'est celle de Tim, mais aussi celle de Fielding Bandolier, un enfant que Tim ne connaissait pas mais qui a un rôle déterminant tout au long de l'histoire, et apparaît en quelque sorte comme le double maléfique du héros. Leur opposition et leur jeu du chat et de la souris, encore accentué par le fait que Fielding Bandolier se cache derrière de fausses identités comme Tim Underhill se cache derrière les personnages de ses romans, est la trame de fond de La gorge, qui amène le lecteur à se méfier de tout le monde et à s'attendre à découvrir que derrière chaque personnage anodin en apparence se dissimule un tueur en série qui a assassiné impunément pendant de nombreuses années. A force de se méfier de tout le monde, on s'attendrait presque à voir la dernière révélation n'être qu'une fausse piste de plus, et sur ce point, la fin semble un peu abrupte, comme si Tim Underhill avait été pressé de refermer la page, sans qu'on sache si la fin de son enquête suffira bien à l'exorciser de ses démons intérieurs. En tout cas, ce personnage très "vivant" ne se lâche pas facilement, même s'il n'est pas toujours admirable et que, d'une certaine manière, il se croit toujours en guerre (pour ce dernier aspect, le traumatisme du Vietnam y est sûrement pour quelque chose) ; son combat devient, le temps du roman, celui de ses lecteurs.
Attention, bleues ou pas, il n'y a pas de roses sans épines... - Par yoshiko314 from KOBE, Japan (Rose in Violet) [CC BY-SA 2.0  (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)], via Wikimedia Commons

Mais tout n'est pas terminé ! Peter Straub, qui ne devait pas en avoir tout à fait fini avec son tueur en série, le ressuscite dans le roman graphique The Green Woman en s'associant avec l'auteur et acteur Michael Easton et l'illustrateur John Bolton. Si La gorge était un passage à la troisième dimension, The Green Woman, avec l'aide du changement de média, est la quatrième.
Dès le début de l'histoire, le ton est donné : c'est Fielding Bandolier lui-même (représenté par Bolton sous les traits de Peter Capaldi, toujours excellent dans les rôles de méchant) qui s'adresse au lecteur pour dire qu'un écrivain a écrit un livre sur lui, et a écrit n'importe quoi. Tant pis pour l'ego et la tranquillité de Tim Underhill, Fielding est bien vivant, il ne se cachait pas derrière l'identité qu'on croyait et personne n'a rien compris à ses motivations. Mais comme il est de bonne humeur (et qu'au fond, il espère peut-être que quelqu'un va réellement l'arrêter), il raconte sa véritable histoire. Parallèlement, l'inspecteur Bob Steele, qui ne croit pas non plus à la mort du tueur en série, est à sa recherche.
The Green Woman peut se lire indépendamment de Blue Rose, mais ce n'est qu'en ayant lu la trilogie, et en particulier La gorge, qu'on apprécie tous les points communs entre les deux. Le "Bar de la Femme verte" qui donne son nom au roman graphique est un élément important de l'enquête de Tim Underhill, et tout n'est pas dit à son sujet dans La gorge ; mais il y a aussi des épisodes communs aux deux œuvres, notamment les flash-backs sur la guerre du Vietnam dont il existe plusieurs versions contradictoires dans La gorge. Certaines répliques même sont identiques entre les deux ouvrages, mais placées dans un contexte différent ou attribuées à d'autres personnages.
Le tout forme une histoire parallèle qui laisse le lecteur faire son choix sur qui dit la vérité. Tim Underhill, très terre-à-terre, explique les crimes par l'enfance épouvantable du tueur dont le père était lui-même violent et meurtrier. Dans un récit qui tient davantage du fantastique horrifique, Fielding Bandolier raconte que c'est sous l'influence de la "femme verte" qu'il a commis tous ces meurtres. Cette femme verte qui donne son nom au bar est la figure de proue d'un ancien galion dont l'équipage s'est entretué, et l'histoire raconte qu'elle est hantée et pousse au meurtre ceux qui l'écoutent. Il pourrait cependant y avoir une référence à la "fée verte", surnom de l'absinthe qui provoquait folie et hallucinations : Fielding Bandolier est-il réellement sous l'influence d'une sculpture maudite ou est-ce la combinaison de l'alcool et de la schizophrénie qui le pousse à tuer ? Là encore, c'est au lecteur de choisir l'interprétation qu'il préfère, mais The Green Woman n'épargne rien pour le pousser vers la première hypothèse.
Disponible uniquement en anglais alors qu'il y a des traductions françaises pour Blue Rose, The Green Woman est un complément inattendu, une sorte de niveau caché qui complète cette enquête sur plusieurs plans parallèles en y ajoutant une couche supplémentaire de mystère. Le tout est à lire absolument si vous aimez les thrillers dans lesquels on ne peut être certain de rien.
La sublime couverture de "The Green Woman", avec un commentaire flatteur de Neil Gaiman lui-même !

jeudi 1 novembre 2018

Le NaNoWriMo 2018 commence

Comme je l'avais annoncé, après une année 2017 sans défi et un Camp NaNoWrimo réalisé avec succès en avril dernier, mon NaNoWriMo 2018 commence maintenant !
Encore un scénario de Lycéenne RPG donc, après De Charybde en Scylla en 2014 et La Passion et l'Opéra en 2016, on ne change pas une équipe qui gagne. L'avantage d'utiliser un tel scénario est que j'ai une très bonne vision de l'histoire, même si parfois, l'écriture de certains de mes scénarios Lycéenne RPG remonte à tellement longtemps que j'arrive encore à me surprendre moi-même en les relisant.
Les personnages de Hello! Mister Crowley vont être hauts en couleurs, en particulier la rêveuse Maggie May Sheller qui est la première avec qui on fait connaissance dans l'histoire, avant de passer à ses amies qui se causent bien du souci entre elles (bien qu'elles forment un groupe soudé) ainsi qu'à leurs camarades et professeurs. Sans vouloir "divulgâcher" comme on dit au Québec, ceci n'est rien à côté de leurs futures amies japonaises, et encore moins des événements extraordinaires auxquels elles vont prendre part bien malgré elles. Vous l'aurez deviné, le "Mister Crowley" du titre n'est autre que l'occultiste Aleister Crowley, et il va y avoir de la magie dans l'air, qui va vite se mettre à sentir le soufre, et pas seulement à cause des invocations pas très catholiques : si les pouvoirs du défunt magicien étaient bien réels, quels êtres avides de puissance ne les convoiteraient pas ? Au milieu des tensions, quelques lycéennes un peu paumées et préférant leurs rêves à la réalité pourraient bien être, sans le savoir, celles qui vont faire la différence...
Trêve de bavardages inutiles, il est temps de découvrir Hello! Mister Crowley. Il y aura des mises à jour quotidiennes (du moins chaque jour où je pourrai avancer dans mon NaNoWriMo), en attendant, vous pouvez déjà faire connaissance avec Maggie May et deux de ses amies...
Couverture de "Hello! Mister Crowley". Cliquez ici pour accéder au texte sur Atramenta.