lundi 12 juin 2017

Je suis rassurée (ou pas)

Oui, je suis rassurée, dans le sens où je me disais parfois que la manière dont je décris des entreprises dans mes romans et nouvelles est caricaturale, mais je viens de trouver ce post de blog par Boris Schapira qui me démontre que je suis en fait bien au-dessous de la vérité.
Pourtant, dans les entreprises où j'ai travaillé, j'ai vu un certain nombre de choses bizarres (et dont je ne me suis pas gênée pour m'inspirer dans mes textes), mais cette entreprise, quelle qu'elle soit, les cumule. On a donc un patron complètement égocentrique, qui s'octroie un bureau énorme, avec une antichambre s'il vous plaît, mais qui ne parvient pas à cacher qu'il est incompétent (et je laisse le "in" et le "pétent" pour rester polie), le "vrai" travail étant fait par sa secrétaire, qui va même jusqu'à lui lire ses e-mails parce qu'il en serait incapable, le tout alors que la pauvre est loin d'avoir un bureau, et sans doute un salaire, à la hauteur du travail qu'elle fournit.
Ajoutez à cela des cadres visiblement en roue libre et une absence totale de communication entre le patron et le reste de l'entreprise, et la consternation est parfaite. Je ne suis pas si rassurée que cela, finalement.
Je me suis d'ailleurs toujours demandé comment des gens peuvent être à ce point terrorisés de parler à leur patron. La peur de se faire virer ? Mais leur entreprise cumule tellement les tares qu'ils n'auront aucun mal à trouver mieux ailleurs ! Qu'il leur fasse une mauvaise réputation ? Vu qu'il est à peine capable d'envoyer un MMS, les dégâts devraient être limités...
Mais puisque la réalité est à ce niveau-là, essayons de pousser les choses plus loin et d'imaginer une entreprise fonctionnant entièrement... à l'insu de son patron.
Puisqu'il est incapable de lire ses messages et compte sur quelqu'un d'autre pour le faire, la secrétaire pourrait être complice, et omettre ou déformer volontairement les messages importants. D'autant plus que, bien entendu, toutes les communications passent par elle pour ne pas déranger le grand patron si occupé (on se demande à quoi, mais là n'est pas la question). Et puisque le reste des salariés n'ose pas parler au grand patron et que le grand patron trouve cela normal, ils n'auraient plus qu'à garder le silence volontairement, et travailler à tout autre chose en produisant de temps en temps des rapports (qui ne seront de toute façon pas lus, ou tout juste survolés).
Jusqu'au jour où un article, à la une des journaux ou dans la rubrique des faits divers, relatera l'arrestation du dirigeant d'une entreprise qui trempait dans des affaires d'escroquerie ou autre. Le patron, pourtant légalement responsable de ce qui se passe dans son entreprise, affirmera ne jamais avoir été mis au courant...
Tout cela pourrait se passer dans la réalité. Mais je suis rassurée : la fiction le racontera toujours mieux.
Attention, cette entreprise abrite, à l'insu du patron, une plaque tournante de la mafia locale ! (Ou pas !) - Par Pafcool2 (Travail personnel) [Domaine public], via Wikimedia Commons - PS : vive la liberté de panorama qu'on n'a pas en France...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire