samedi 5 février 2022

Les Veillées des chaumières

Drôle de nom pour un magazine ! C'est sans doute lié au fait que Les Veillées des chaumières ne sont pas une création récente, le titre existe depuis... 1877. Depuis, il est toujours publié, un bel exploit de longévité dans un domaine où de nombreuses publications ne durent parfois pas plus de quelques années.

Le premier numéro des "Veillées des chaumières" en 1877, avec un texte de Paul Féval.
Le style s'adapte évidemment à l'époque, mais le principe reste le même : le magazine, visant un public féminin surnommé "les Veilleuses", se concentre sur la lecture de nouvelles et de romans-feuilletons, ainsi que les recettes, conseils pratiques et informations culturelles ou historiques diverses. Doté d'une ligne éditoriale catholique à ses débuts (il n'existait pas encore de séparation entre l'église et l'état à l'époque), le magazine s'est laïcisé et modernisé au fil du temps. Les illustrations sont nombreuses (les gravures ont fait place à des photographies) et la publicité absente. La culture est également au rendez-vous car chaque numéro reproduit une oeuvre d'art, généralement avec une explication sur son auteur et son histoire.

A noter qu'on a là un microcosme presque exclusivement féminin, les textes étant souvent écrits eux aussi par des femmes. La romance est bien représentée, mais pas seulement, certains textes ont un aspect historique ou policier. Si quelques-uns commencent et finissent dans le même numéro, la plupart d'entre eux s'étalent sur plusieurs. Pas de panique, le magazine étant hebdomadaire, il n'y a pas très longtemps à attendre pour avoir la suite ; pas plus que pour certaines séries Netflix ou Prime Video, en tout cas.

De nos jours les couvertures des "Veillées des chaumières" rappellent le fameux almanach des postes.
Si le lectorat des Veillées des chaumières est âgé de nos jours, cela n'a pas toujours été le cas, quand on voit cette ancienne publicité de 1915 qui en fait le "journal préféré des jeunes filles", du moins celles qui sont devenues trop grandes pour La Semaine de Suzette (un magazine pour filles qui, lui, a disparu en 1960).

De toute façon, pour assurer au magazine une telle longévité, il faut forcément que son lectorat se renouvelle à un moment ou un autre. Peu à peu, une nouvelle génération va prendre la place de l'ancienne et continuer de faire perdurer le magazine. Et vous, si vous alliez y jeter un coup d'oeil ?

Si vous n'aimez plus "La Semaine de Suzette", lisez "Les Veillées des chaumières" à 5 centimes le numéro (de nos jours c'est 2,20€)...

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